La statue équestre est décidément un vecteur privilégié pour rendre hommage aux héros de notre histoire...après la jeune fille de Domrémy les rois de France et les grands de ce monde, nous passons à une autre époque, un autre héros, une autre page de l'Histoire et de fait à un autre quartier parisien....
Pégase, héros de bien des tribulations et épopées mythologiques ; Pégase, image fantastique d'un équidé surnaturel ; Pégase, le cheval doué de toutes les qualités au service du dieu des dieux : Zeus ; Pégase, l'ami et le fidèle compagnon d'aventure de Béllérophon.... Deux destins finalement opposés.
"A l'âge de dix sept ans, j'entreprends de chasser les ennemis hors de France. Je fais lever le siège d'Orléans, détruits l'armée anglaise à Patay, conduits Charles VII (ce lâche...), à Reims, et le fait sacrer roi (j'aurais p'têtre pas du...). Blessée en voulant délivrer Paris (elle le méritait pourtant bien), je suis prise devant Compiègne et brûlée vive par les "english", à Rouen. J'avais dix neuf ans...Qui suis je ?"
Comment faire un voyage dans l'histoire de France et dans l'histoire de Paris ? C'est très simple, en enfourchant un cheval ! Enfin presque....Il suffit néanmoins pour cela de trouver l'équidé qui correspond à la page du livre d'histoire dans laquelle souhaitez voyager....Ce soir en tout cas, celui qui nous permettra de remonter siècles et époques se trouve juste à côté de l'Hôtel de ville (vous comprendrez pourquoi d'ici la fin du voyage). Ce Bucéphal du Moyen-Age nous fait empreinter les couloirs du temps pour nous emmener dans le Paris de la guerre de Cent ans...J'entends déjà les fers sur les pavés et les cris des parisiens au passage du prévôt des marchands de Paris venant siéger aux Etats Généraux... Il s'agit bien sûr d'Etienne Marcel.
Un drôle de titre me direz vous pour évoquer une statue équestre parisienne... Oui et non.....L'aventure américaine
Oui il s'agira d'une renaissance ce soir dans cet article néanmoins placé sous le signe du cheval puisqu'une statue équestre sera donc ici évoquée, et pas n'importe laquelle. Je n'évoquerai en effet ni roi, ni empereur, ni héros, mais tout simplement une allégorie de notre pays, qui marque notre histoire moderne, celle de la "France renaissante". Symbole d'un pays qui sort triomphant de la bataille livrée à l'ennemi, symbole d'un pays qui garde son identité et sa liberté et qui renait de ses cendres.
Ce soir il sera question d'une statue équestre un peu particulière.....une petite statue peu connue, dans un coin un peu à l'écart de l'animation du 5ème dans lequel elle est placée. Dans le petit jardin de la place Laurent Herr, à quelques dizaines de mètres à peine de la rue Mouffetard et de son ébulition en tout genre, sur un piedestal en pierre, à hauteur d'homme, se cabre une drôle d'apparition. Un statue équestre d'inspiration cubiste, sur laquelle est juché un cavalier.
Il m'est spontanément venue à l'esprit le personnage de Don Quichotte pourquoi, je ne sais pas vraiment...mais c'est en mémoire de cet aventurier touchant d'humanité et teinté d'un brin de romantisme que je souhaite rédiger ces quelques lignes en imaginant que c'est notre aventurier au grand coeur qui se dresse fièrement sur la place Laurent Herr.
Don Quichotte de la Manche est un personnage imaginaire tout droit sorti du roman à succès de Miguel de Cervantès : El Ingenioso Hidalgo Don Quijote de la Mancha. Ce roman a été publié en deux volumes, le premier en 1605 et le second en 1615.
Ce roman retrace les voyages et les aventures de Don Quichotte et Sancho Panza. Don Quichotte est un Hidalgo (gentilhomme de la noblesse) obsédé par la chevalerie et Sancho Panza, un paysan obsédé par la nourriture, est son écuyer. Le premier est un chevalier errant et illuminé qui part combattre le mal à travers l’Espagne sur son cheval : Rossinante. Le second, tout en se remplissant la panse, sait que son maître est fou mais décide de l’aider à protéger les opprimés et à retrouver sa Dulcinée.
"Là-dessus ils découvrirent trente ou quarante moulins à vent qu'il y a en cette plaine, et, dès que don Quichotte les vit, il dit à son écuyer: "La fortune conduit nos affaires mieux que nous n'eussions su désirer, car voilà, ami Sancho Pança, où se découvrent trente ou quelque peu plus de démesurés géants, avec lesquels je pense avoir combat et leur ôter la vie à tous, et de leurs dépouilles nous commencerons à nous enrichir : car c'est ici une bonne guerre, et c'est faire grand service à Dieu d'ôter une si mauvaise semence de dessus la face de la terre. —Quels géants ? dit Sancho. — Ceux que tu vois là, répondit son maître, aux longs bras, et d'aucuns les ont quelquefois de deux lieues. —Regardez, monsieur, répondit Sancho, que ceux qui paraissent là ne sont pas des géants, mais des moulins à vent et ce qui semble des bras sont les ailes, lesquelles, tournées par le vent, font mouvoir la pierre du moulin. —II paraît bien, répondit don Quichotte, que tu n'es pas fort versé en ce qui est des aventures : ce sont des géants, et, si tu as peur, ôte-toi de là et te mets en oraison, tandis que je vais entrer avec eux en une furieuse et inégale bataille. " Et, disant cela, il donna des éperons à son cheval Rossinante, sans s'amuser aux cris que son écuyer Sancho faisait, l'avertissant que sans aucun doute c'étaient des moulins à vent, et non pas des géants, qu'il allait attaquer. Mais il était tellement aheurté à cela que c'etaient des géants qu'il n'entendait pas les cris de son écuyer Sancho, ni ne s'apercevait pas de ce que c'était, encore qu'il en fut bien près, au contraire, il disait à haute voix : "Ne fuyez pas couardes et viles créatures, car c'est un seul chevalier qui vous attaque." Sur cela il se leva un peu de vent et les grandes ailes de ces moulins commencèrent à se mouvoir, ce que voyant don Quichotte, il dit: " Vous pourriez mouvoir pllus de bras que ceux du géant Briarée: vous allez me le payer " Et, disant cela, il se recommanda de tout son coeur a sa dame Dulcinée, lui demandant qu'elle le secourut en ce danger, puis, bien couvert de sa rondache, et la lance en l'arrêt, il accourut, au grand galop de Rossinante, donner dans le premier moulin qui était devant lui, et lui porta un coup de lance en l'aile : le vent la fit tourner avec une telle violence qu'elle mit la lance en pièces, emmenant apres soi le cheval et le chevalier, qui s'en furent rouler un bon espace parmi la plaine".
Il y a quelques mois j'évoquais le cirque d'hiver pour l'ensemble de son bâtiment, son histoire et sa place dans Paris, si j'y reviens aujourd'hui c'est simplement pour évoquer un détail de décoration qui rentre dans ma promenade dominicale à quatre pattes ou plutôt huit...Car ce sont en effet des deux chevaux qui surplombent l'entrée de la salle de spectacle dont il s'agira ici.
Sur le parvis de Notre Dame, au milieu des feuillages qui lui offrent un élégant camouflage au printemps et en été, se dresse, presque dans la discrétion et dans le retrait, celui qui fut pourtant l'une des plus grandes figures de l'Histoire de France. Celui qui a inventé l'école (enfin, c'est ce que dit la chanson pas les historiens...mais attention je m'égare déjà dès les premières lignes...), mais surtout celui qui marque la charnière entre l'ère carolingienne et le début du Moyen Age. Vous l'aurez compris j'évoquerai ce soir au cours de ma petite promenade à cheval dans Paris, le grand Charlemagne.
Poursuivons notre promenade équestre en flânant sur les bords de la Seine.....tout près du Pont Alexandre III.
Au coeur de la Place des Vosges, dans cette cour royale feutrée presque intime aux volets intérieurs souvent fermés.... là où les pieds foulent le sable fin et la verdure des gazons, dans cet écrin où le XVIIème siècle français s'offre dans une simplicité majestueuse, se cache sous les feuillage des marronniers, une statue équestre de Louis XIII.
En redescendant de la place des Victoires et en retournant aux abords de la Seine, on est souvent bien tenté de passer par la rue de Rivoli et le Louvre. Après avoir longé les arcades aux allures de marchands du temple pour touristes et traversé la rue, la Cour Napoléon s'ouvre à vous et vous invite à une pause au pied de la pyramide de verre où viennent se refléter les jets d'eaux, les façades et les toits des pavillons de Sully et de Richelieu mais aussi le ciel parisien...
Nous revenons sur nos pas et quittons les bords de Seine pour passer dans le second arrondissement, non loin de la galerie Vivienne et de la galerie Colbert, pour monter jusqu'à la Place des Victoires...on doit d'ailleurs ce nom à la première statue du monarque dont je vais parler d'ici quelques lignes...il convient de préciser que l'aménagement de cette place, datant des années 1680 a été réalisé pour la mise en valeur d'une statue équestre à l'effigie du roi en hommage aux victoires françaises réalisées sous le règne du roi soleil...
Nous quittons la place des Pyramides et sa locataire toute d'or vêtue pour remonter la rue de Rivoli, à l'est, en direction de la Seine. Arrivés au Pont Neuf (dont je reparlerai prochainement), on trouve en le traversant, à mi chemin sur un terre plein à la pointe occidentale de l'Ile de la Cité, une grande statue équestre représentant Henri IV. C'est en effet du béarnais à qui l'ont doit le notable mais non moins intéressé "Paris vaut bien une messe" dont il sera question ce soir dans ce second billet dédié aux statues équestres parisiennes. Surplombant le petit square du vert Galant, il règne ainsi sur ce coeur de Paris, ceint par les deux bras de la Seine.
On peut visiter Paris de mille et une façon, à pieds bien sûr (et c'est sans doute la meilleure façon de faire), à vélo, à bateau, à roller, en métro ou encore en bus (si, si...), mais aussi à cheval...Non, je ne parlerais pas ici de sorties avec la Garde Républicaine qu'il m'est arrivé de croiser quelques fois, mais d'une petite visite de la capitale, grâce aux statues équestres qui ornent, meublent et agrémentent certains coins de Paris, tout en évoquant un petit chapitre de notre histoire... Alors voici une série de plusieurs billets sur le sujet me permettant de relater quelques faits, au son des fers à cheval frappant le pavé et du rythme cadencé du pas ou du trot.