rue de la Paix

Derrière les portes et les façades : "Songe d'une nuit paisible"

pa150039.jpgQue chaque fée erre dans le palais de Thésée. 
Et nous le bénirons,
Et la famille engendrée là
Sera toujours heureuse.
Désormais ces trois couples
S’aimeront toujours fidèlement ;
Fées, répandez partout
La rosée sacrée des champs ;
Et bénissez chaque chambre,
En remplissant ce palais de la paix la plus douce.

C'est par une rapide évocation de la célèbre oeuvre de Shakespeare, "Songe d'une nuit d'été", que j'introduis ces quelques lignes dont le sujet a marqué le pas de ma promenade parisienne de ce jour...la façade dont il sera question ce soir a déjà suscité l'intérêt de mon appareil photo mais c'est visiblement aujopurd'gui que l'inspiration m'est venue pour faire courir mes dix doigts sur le clavier...

Au numéro 4 de la rue de la Paix se dresse un immeuble qui ressemble à tous les autres de la rue, s’inscrivant dans la tradition du Paris Haussmannien, dans ce quartier de Paris où les grands joailliers ont élu domicile depuis maintenant 150 ans environ.

"Propriété de la Caisse Générale des Familles", un doux nom pour une noblepa150042.jpg cause, illustré par une apparition sur le mur du bâtiment en question incarnant une allégorie alliant prospérité, maternité et famille par une image poétique, bucolique et féerique.

Au dessus de la porte cochère d'un bleu nuit (!) se tiennent dans une position savante et certainement pas vraiment naturelle, deux apparitions ailées supportant un cartouche où est inscrit le statut et la raison sociale de l'occupant de cet adresse.
Ces deux jeunes femmes qui semblent garder la tranquillité et l'utilité publique de cette maison ont tout de l'allégorie.....une paire d'ailes dans le dos, un vêtement léger rappelant les toges des cariatides, laissant les attributs d'une générosité maternelle au regard des passants, et dans les mains, des épis de blé, évoquant ainsi subrepticement l'idée que cette société se met sous la protection de la Prospérité assurée par la communauté ? Les yeux clos donnent un peu de poésie, un idée de réverie, un peu loin de la réalité très terre à terre de la société en elle même.

Ces deux allégories, plaquées sur les murs d'un immeuble rue de la paix, m'a inspiré ce titre d'un "Songe d'une nuit paisible". Car là où elles sont placées, rue de la Paix, et que l'on soit en automne, au printemps, en été ou en hiver, elles sont là, les yeux fermés, somnolant dans leur songe paisible, gardant les vestiges de la "Propriété de la Caisse Générale des Familles"....Deux anges gardiens d'un système de protection sociale plus que jamais aujourd'hui nécessaire dans notre société ???

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