Elles sont parfois, à une date précise qui n'appartiennent qu'à elles et qui fait leur raison d'être, accompagnées d'un petit bouquet de fleurs souvent aux couleurs de la patrie, ou bien seules, nues posées sur le murs qu'elles sont censés marquer. Je veux parler ici dans un accent qui je l'espère n'est pas trop mélancolique, de ces plaques qui jalonnent les rues de Paris (et pas que d'ailleurs !) et dont l'unique utilité est de commémorer un lieu, une date, ou tout simplement le passage d'un grand homme, qu'il soit, de lettre ou d'état, ou bien encore un fait historique, parfois tragique, lié à un fait d'arme ou de guerre, rappelant ainsi qu’ici et là le fantôme de l'Histoire est passé, à travers les vies de nos anciens et les évènements auxquels ils ont participé.
Il est des lieux qui par la magie d'un instant particulier, restent gravés dans votre mémoire. Je ne fais pas que des promenades en solitaire et c'est avec Désiré, euh, pardon, Arnaud.... que j'ai pu m'arrêter quelques instants dans le petit square de la Tour St Jacques. Le temps de lever les yeux vers le ciel bleu et la statue de l’apôtre qui coiffe la tour qui s'élève, élégante, au coeur de la capitale, et voici qu'une flèche vient ficher votre coeur beaucoup plus haut que les toits parisiens par dessus les nuages qui séparent l'idéal céleste des turpitudes terrestres....
Guère éloigné de l'euphorie du "tout commercial" et des temples de notre société de consommation, j'ai nommé les grands magasins, se dresse dans son petit écrin de verdure du 29, rue Pasquier, ce qui fut le tombeau pendant 21 ans des derniers Bourbon, derniers souverains de l'ancien régime, Louis XVI et Marie Antoinette.
Mon souvenir de ces journées du patrimoine, chères aux français, sera placé sous le signe de l’intemporalité... Une
Il existe dans le quartier chic et tranquille du boulevard de Courcelles, un coin que j'appelle dorénavant "la (toute) petite Russie"....un adjectif qui ne correspond pas vraiment à l'immensité du pays que nous connaissons au delà des Balkans, mais justement, cela lui permet de lui donner un peu plus d'humanité. Et d'humanité, il en sera aussi indirectement question ce soir, à travers un bâtiment reliant le Ciel et la terre (rien que ça...), car s'il s'agira d'humanité, ce billet aura également un trait de spiritualité, car en réalité, j'évoquerai à travers cet article, à caractère historique et patrimonial, une église, que dis je, une cathédrale (certes pas de quoi rivaliser avec notre bonne vieille Notre Dame, mais cathédrale est pourtant bien le statut que l'on a attribué à ce bâtiment religieux)..
"Dans le coeur du 3ème arrondissement,
Au numéro 9 de la rue Charlot plus exactement,
Derrière une haute porte cochère,
Au large fronton de pierre,
Se cache un endroit historique,
Aujourd'hui tourné vers la création artistique.
Paris en toute lettre, c'était le slogan il y a quelques semaines de cette manifestation littéraire à l'initiative de la Mairie de Paris, et ce soir l'intitulé de ce billet. Aujourd'hui donc, pas de suggestions de sorties, de balade, d'expo ou d'excursions culturelles citadines, mais un peu de littérature. Paris a souvent été le cadre de romans, d'essais, de poèmes....une source d'inspiration inépuisable permettant de mettre en scène aventures, tragédies, romantisme, petits et grands drames, notamment au XIXème siècle, époque de grands bouleversements, urbains, économiques, culturels. Alors ce soir, voilà par ces quelques lignes comment Zola a utilisé la capitale pour faire jouer la grande fresque de la Comédie Humaine...
......"Il n'eut plus qu'une pensée, qu'un besoin, s'éloigner des Halles. Il attendrait, il chercherait encore, plus tard, quand le carreau serait libre. Les trois rues du carrefour, la rue Montmartre, la rue Montorgueil, la rue Turbigo, l'inquiétèrent : elles étaient encombrées de voitures de toutes sortes ; des légumes couvraient les trottoirs. Alors, il alla devant lui, jusqu'à la rue Pierre-Lescot, où le marché au cresson et le marché aux pommes de terre lui parurent infranchissables. Il préféra suivre la rue Rambuteau. Mais, au boulevard Sébastopol, il se heurta contre un tel embarras de tapissières, de charrettes, de chars à bancs, qu'il revint prendre la rue Saint-Denis. Là, il rentra dans les légumes. Aux deux bords, les marchands forains venaient d'installer leurs étalages, des planches posées sur de hauts paniers, et le déluge de choux, de carottes, de navets recommençait. Les Halles débordaient. Il essaya de sortir de ce flot qui l'atteignait dans sa fuite ; il tenta la rue de la Cossonnerie, la rue Berger, le square des Innocents, la rue de la Ferronnerie, la rue des Halles. Et il s'arrêta, découragé, effaré, ne pouvant se dégager de cette infernale ronde d'herbes qui finissaient par tourner autour de lui en le liant aux jambes de leurs minces verdures. Au loin, jusqu'à la rue de Rivoli, jusqu'à la place de l'Hôtel-de-Ville, les éternelles files de roues et de bêtes attelées se perdaient dans le pêle-mêle des marchandises qu'on chargeait ; de grandes tapissières emportaient les lots des fruitiers de tout un quartier ; des chars à bancs dont les flancs craquaient partaient pour la banlieue. Rue du Pont-Neuf, il s'égara tout à fait ; il vint trébucher au milieu d'une remise de voitures à bras ; des marchands des quatre-saisons y paraient leur étalage roulant. Parmi eux, il reconnut Lacaille, qui prit la rue Saint-Honoré, en poussant devant lui une brouettée de carottes et de choux-fleurs. Il le suivit, espérant qu'il l'aiderait à sortir de la cohue. Le pavé était devenu gras, bien que le temps fût sec ; des tas de queues d'artichauts, des feuilles et des fanes, rendaient la chaussée périlleuse. Il butait à chaque pas. Il perdit Lacaille, rue Vauvilliers. Du côté de la Halle au blé, les bouts de rue se barricadaient d'un nouvel obstacle de charrettes et de tombereaux. Il ne tenta plus de lutter, il était repris par les Halles, le flot le ramenait. Il revint lentement, il se retrouva à la pointe Saint-Eustache".
C'est récemment en faisant une promenade à vélo, balade qui m'a totalement séduite (du fait sans doute de la présence de l'eau),....que l'idée de faire un billet un billet sur le bassin de la Villette m'est spontanément venue. D'autant que lieu en question marque également un petit paragraphe historique parisien, du moins sur le plan architectural et urbain.
C'est par un fait d'actualité parisienne que je traite (partiellement et sous un certain angle bien sûr) par ces quelques lignes, les magasins de La Samaritaine,
Je n'ai jamais été très douée en latin, j'ai décliné l'invitation des déclinaisons à en apprendre encore un peu plus sur notre belle langue française et me permettre par la même occasion d'élargir mon vocabulaire....je n'ai pas pour autant beaucoup de regrets, je préfère jouer avec les mots et les phrases de la langue de Molière (et ce blog en est d'ailleurs un bon moyen il me semble) et laisser le jeu des thèmes et des versions aux esprits plus mathématiques que le mien.... Non, ce soir je ne parlerai donc pas de latin mais j'en évoquerai tout de même quelques mots, trois précisément et pas n'importe lesquels puisqu'il s'agit de notre devise parisienne, ce "Fluctuat Nec Mergitur" qui orne fièrement frontons et agrémente l'espace public sur de nombreux décors un peu partout dans Paris.
C'est par le biais d'Aimé Césaire, que la Nation a officiellement et symboliquement porté jusqu'au Panthéon, que je voudrais évoquer ce soir en quelques lignes ce bâtiment. Si je n'ai pas encore visité ce majestueux "temple des grands hommes", je suis déjà évidemment passé sur la place qui porte son nom. Il évoque d'ailleurs en moi des souvenirs très précis, notamment celui d'une rencontre marquante, un instant de ceux qui restent à jamais gravé dans votre mémoire, sans même que vous sachiez vraiment pourquoi.. .C'est ainsi qu'à chaque fois que je monte la rue du Cardinal Lemoine voyant se profiler dans le ciel (souvent bleu...le bleu du ciel des jours heureux), la lourde coupole chargée d’intensité
"Mon eau n'écoute pas
mon eau chante comme un secret
Mon eau ne chante pas
mon eau exulte comme un secret
Mon eau trvaille
et à traers tout roseau exulte
jusqu'au lait du rire
Mon eau est un petit enfant
mon eau est un sourd
mon eau est un géant qui te tient sur la poitrine un lion
ô vin
vaste immense
par le basilic de ton regard complice et somptueux"
Aimé Césaire, "Soleil et eau"
Dans la petite rue Cadet (située dans le 9ème arrondissement), passante et animée par ses nombreux commerce de proximité, se ache une adresse un peu oubliée derrière une grande porte cochère à la peinture un peu écaillée et à la façade ternie par le temps et les déboires urbains. De prime abord, impossible de savoir ce que l'on a fait derrière ce numéro 9...certes on peut se fier au panneau "photographie industrielle" qui surplombe le porche mais ce ne sera guère suffisant pour se faire une véritable opinion des vies qu'ont connus successivement ces murs.... seul un petit écriteau de la municipalité explique en quelques lignes un bref rappel de l'historique de l'Hôtel Cromot du Bourg : Au XVIIIème siècle, à l'époque où ce coin de Paris était encore un faubourg soit un quartier en dehors de Paris, le jardinier du roi Louis XV y résidait. A la fin du siècle des Lumières, le premier commis des finances du roi, Jules David Cromot, Baron du Bourg y fit de nombreux travaux, la propriété devenant ainsi un riche hôtel qui fut ensuite partagée en plusieurs lots dont l'un fut occupé par la famille Dutuit, célèbres collectionneurs. A la mort d'Auguste Dutuit en 1902, la municipalité recueillit les collections et racheta l'immeuble de la rue Cadet.
Je parlais il y a quelques semaines de l'hôtel du Crillon et de ses fabuleux travaux suite au rachat du palace par une famille princière saoudienne, en vue d'un réaménagement important. Je souhaite évoquer par ce billet, non pas l’hôtel de luxe mais son jumeau qui se dresse juste de l'autre côté de la rue Royale, dans une perspective toute classique, bien en face de l'Assemblée Nationale et qui est au centre d'une polémique politico-
C'est en parcourant un des passages couverts que j'affectionne tant que j'ai remarqué une plaque apposée sur le mur d'un commerce "à l'ancienne", indiquant par ce signe distinctif la présence d'un Monument Historique. Comme une estampille, elle prouve, ici pour l'honorable "Imprimerie Stern", comme ailleurs pour d'autres édifices, l'intérêt des pouvoirs publics et la "reconnaissance de la nation" pour son patrimoine. Je connaissais déjà bien sûr ce logo, sa signification et sa portée pour avoir depuis de nombreuses années parcouru, que ce soit plus jeune en famille quelques sites aux édifices dits "remarquables" et donc remarqués par l'administration culturelle, ou bien à travers des recherches ou ne serait ce, comme aujourd'hui encore, au hasard d'une promenade. Mais c'est cette petite plaque que je n'avais jamais vu auparavant dans cet espace si fréquenté et atypique, qui a suscité mon désir d'en savoir un peu plus justement sur le fonctionnement, les caractéristiques et l'histoire de cette protection culturelle
Et bien il attise le feu....le feu de la passion et de la polémique entre passéistes et modernes, entre l'histoire, le passé et le futur....un incendie franco-français qui fait suite à un autre, celui de 1871 lors de l'insurrection de la Commune qui a ravagé en trois jours et trois nuits un des quatres côté du Palais des Tuileries, laissant la résidence historique des rois de France amputée d'un de ses membres. Car c'est bien de ces quelques centaines de mètres carrés de pierres et d'ardoises que je vais évoquer à travers cet article.
"Qui paye y va"...vous aurez sans doute compris qu'avec cette brève déclaration faisant office d'introduction j'évoquerai ici la célèbre courtisane parisienne du XIXème siècle, la marquise de Païva, véritable aventurière et intriguante dont la personnalité et le destin ont autant choqué qu'étonné, tant à son époque qu'aujourd'hui, quelques 126 ans après sa disparition....On ne peut rester indifférent à l'histoire de cette femme à la vie et au caractère hors du commun. C'est en évoquant son lit d'acajou dans mon billet de jeudi dernier (on entre ainsi presque dans le vif du sujet), que j'ai eu envie d'en savoir un peu plus sur cette femme à la vie extravagante....Je n'aurais peut être pas choisi d'en parler ce soir si je n'avais pas appris au cours de quelques recherches qu'elle avait résidé dans deux prestigieuses adresses, dont l'une dans un quartier que je connais bien et devant laquelle je suis déjà souvent passée sans jamais soupçonner qu'elle ait pu abrité une occupante aussi extraordinaire ...
Ce nouvel article est, en quelque sorte, la suite logique du précédent En effet, au cours de ma promenade de dimanche, ma rencontre avec le "potelet cyclope" (cité et mis en illustration hier) s'est faite devant la porte d'entrée (il était donc à sa digne place de potelet) des anciens magasins de la faïencerie BOULENGER. C'est donc sur ce bâtiment situé au 18, rue de Paradis (10ème) que je souhaite rédiger la chronique du jour.
Pour dire la vérité, je suis un peu tombée en arrêt devant cette façade qui sort complètement du lot de ce qui fait l'alignement des immeubles anonymes de cette rue et qui dénote complètement du quartier en lui même, concentré autour des fabriques de produits voués aux arts de la table (cristallerie de St Louis, Villeroy et Boch...etc....). Outre cette distinction "de façade" (au sens propre comme au sens figuré donc), ce qui m'a interpellée c'est de voir cet immeuble un peu hors du commun, manifestement à l'abandon, même si quelques signes semblent marquer une amorce de travaux de rénovation. Pour en savoir un peu plus sur le pourquoi et le comment du bâtiment en question et surtout sur son état d’abandon, j'ai "Googlisé", "Wikipédié" (non, pas "exépdié" car je prends tout de même le temps de rédiger au lieu de faire un bête "copier-coller" de bribes encyclopédiques...), en somme "e-recherché", le réflexe de tout internaute normalement constitué, et j'ai effectivement glané quelques informations pouvant être relayées pour faire ce billet à caractère historique.
Le 18, rue de Paradis était donc en réalité les locaux des magasins de ventes et le siège social de la faïencerie BOULENGER, dont les usines setrouvaient à CHOISY LE ROI (94). La dynastie des BOULENGER ayant été propriétaire de la faïencerie de 1863 jusqu'aux années 1980 environ.