Ah comme la paresse peut vous envahir parfois....Alors que j'avais pris la (mauvaise) habitude de délaisser mes habitudes rédactionnelles, le froid me rappelle à mes activités du coin du feu....(enfin plutôt du radiateur...). Alors pour reprendre le chemin des balades, des photos et des articles parfois sortis de pas grand chose, je publie ce soir un entrefilet qui attend que son auteur veuille bien le terminer (il convient tout de même de préciser que le dit article attend depuis la fin de l'été). Posté sur les ondes à cette époque il aurait été encore d'actualité, excusez donc cette légère péremption....
Pour reprendre le fil de mes pérégrinations parisiennes, je souhaite honorer et rendre hommage ce soir à un bâtiment que je connais bien pour la simple et bonne raison qu'il jouxta mes pénates durant quelques 12 années, durant lesquelles sa petite vie anima, à sa façon, la mienne et dont la danseuse qui prend la pose sur sa façade, croisa mon chemin plusieurs fois par jour, jusqu'à encore il y a peu. C'est en effet des nouveaux feux des Folies Bergère dont il s'agira ici.
Depuis des années, je longe parfois la rue Bergère et comme tout le monde je passe devant l'imposante façade du n°14, dégoulinante du pompeux style pompier, cher à cette fin du XIXème siècle où les bouleversements successifs en tous genre empêchent de voir se distinguer un style plus qu'un autre, amenant ainsi à un curieux mélange artistique que l'on ne peut qualifier que des plus éclctiques. C'est donc de cette imposante bâtisse, mais
Il existe au coeur du très calme et non moins chic VIIème arrondissement parisien, un petit cocon, que dis je un écrin, fait de verdure et de singularité orientalisante qui n'est ma foi guère connu des parisiens eux même tant il est retranché, mais dont le mystère lui confère la promesse d'une véritable parenthèse de tranquillité...
C'est un peu par hasard que je suis passée dans ce havre de fraîcheur et de quiétude verdoyante. Pour graver encore un peu plus ces instants précieux dans ma mémoire de parisienne, je les couche noir sur blanc sur ces pages et qui sait, vous donner par la même occasion l'envie de trouver cet endroit qui n'est pas sans rappeler une autre adresse que j'avais évoqué l'été dernier dans un autre billet : l'étrange résidence de M. Loo, rue de Courcelles, mais dont l'apparence et l'histoire diffère quelque peu de celle de ce soir. En effet, là bas sous la rigidité de l'empire du soleil levant le monde muséal, ici dans la pénombre et le mystère des rêves japonisants, celui de la fête parisienne exotique.....
Mais revenons à cette étrange bâtisse qui fait l'angle de la rue de Babylone et de la rue Monsieur. Elle surprend le passant car enfouie dans sa végétation exotique, elle fait preuve d'une discrétion qui ne peut que plaire aux promeneurs désireux de se retirer du Paris animé et de se déconnecter, le temps de quelques instants, de l'espace temps et de l'habituel gris parisien....
Passez le porche d'entrée ployant sous les feuillages et vous entrerez alors dans une demie pénombre qu'offre l'admirable hauteur de la pagode en elle même mais aussi cet écran vert que l'on a choisit de faire grimper pour mieux abriter l'intimité de ce lieu aussi inattendu que singulier.
Quelques dalles d'un chemin japonisant plus loin, vous vous retrouvez alors face à la Pagode de Mme Morin...
Il convient en effet de vous conter la douce histoire, non dénuée de romantisme, de ces murs mystérieux. Devant le silence que cette façade inspire, comment pourrait il en être autrement ?
Tout près de la place de la Nation, avenue du Bel Air, l'air et frais, l'air est même beau, pour suivre littéralement la plaque indiquant l'adresse dont il s'agira ce soir dans ce nouveau billet "Derrière les portes et les façades".....Devant le numéro 17, il suffit de lever les yeux pour remonter le temps....et ainsi rejoindre cette époque que l'on qualifiait de "Belle", cette époque un peu bénie, encore préservée des conflits mondiaux qui allait survenir dans ce XXème siècle pétri de bouleversements et de modernité.
Dans la petite rue Claude Chahu, on trouve quelques bacs de géraniums aux fenêtres et parfois une ou deux plantes vertes aux balcons. Des fleurs qui apportent un peu de verdure dans ce quartier résidentiel parisien du 16ème arrondissement, cossu et tranquille malgré l'animation toute proche de la rue de Passy. Mais en s'arrêtant au n°2, on s’aperçoit facilement que les occupants de cet immeuble de cinq étages n'ont guère besoin d'ajouter une note végétale à l'encadrement de leurs fenêtres. En effet, là, de la porte aux mansardes du dernier étage, l'ensemble des ouvertures est placé sous le signe du monde végétal, et plus précisément sous le règne du chardon.
Le chardon ou la rose ?
La rose ou le chardon ?
Méli-mélo de roses,
de roses et de chardons.
Une question se pose :
où ira le bourdon ?
Sur l’odorante rose
ou le piquant chardon ?
Sur la tombe de Rose,
un peu à l’abandon,
un vieil homme morose
se pose la question.
Bien loin le temps où Rose
partageait l’édredon,
l’amour se décompose
et devient moribond.
Pour chercher d’autres roses
il avait fait faux-bond,
il regrette la chose
et quête le pardon.
Le chardon ou la rose ?
La rose ou le chardon ?
Une question se pose :
où ira le bourdon ?
Sur la tombe de Rose,
un peu à l’abandon,
un vieil homme dépose
des larmes de saison.
Pierre DUPUIS- "La rose ou le chardon"
Plusieurs fois déjà j'ai illustré mes billets par les traits de celles qui seront ce soir les héroïnes de mon roman photo. Non loin de la gare du Nord, dans la petite rue d'Abbeville (qui doit son nom à la proximité de la Gare qui dessert cette ville de la Somme), habitent quatre grâces (oui j'ai bien dit quatre, la mythologie grecque s'est plantée, on a toujours oublié la quatrième, la plus belle, que j'ai donc retrouvé dans cette rue qui sépare le 9è du 10ème arrondissement).
J’évoquais il y a quelques semaines à travers un autre petit roman-photo, une drôle d'adresse parisienne, celle de M. Loo, collectionneur, galeriste et homme de culture asiatique dont il était originaire, son histoire mais aussi et surtout celle de sa galerie qui reste aujourd'hui encore une curiosité du 8ème arrondissement.
Que chaque fée erre dans le palais de Thésée.
Et nous le bénirons,
Et la famille engendrée là
Sera toujours heureuse.
Désormais ces trois couples
S’aimeront toujours fidèlement ;
Fées, répandez partout
La rosée sacrée des champs ;
Et bénissez chaque chambre,
En remplissant ce palais de la paix la plus douce.
Nous quittons les cours et les balcons fleuris du tranquille XVI arrondissement et de la petite rue Lalo pour retrouver une adresse dans le 8ème arrondissement du début du XXème siècle. Cette façade dont il sera question aujourd'hui dénote totalement sur la longue et chic avenue de Wagram, qui au tout début du 20ème siècle n'avait pas le même caractère que celui qu'on lui connait de nos jours...En 1904, alors que de riches prorpiétaires commandent à l’architecte Lavirotte un immeuble cossu, le quartier des Ternes n'est pas si résidentiel que cela, mais plutôt un brin canaille...
Sur la façade, ne fleurissent pas que les végétaux divers et variés, mais aussi les noms de ceux qui ont contribué à faire de ce numéro 34, une adresse un peu particulière, surle plan architectural bien sur..... Outre celui de l'architecte, Jules Lavirotte, on aperçoit celui de Camille Alaphilippe (son initiale a été effacée par une reprise de mortier fixant le garde fou de la fenêtre), 1er prix de Rome a qui l'on doit ces plantes grimpantes qui longent de haut en bas la façade. Et puis, au sculpteur, s'ajoute le patronyme du céramiste....inoccultable compte tenu de la quasi omniprésence de ce matériau sur le bâtiment. Alexandre Bigot est célèbre pour ses nombreuses collaborations avec Lavirotte (la plus connue étant sans doute l'immeuble de l'avenue Rapp, dont je serai sans doute amenée à reparler).
Quittons la frénésie de la rue du Renard, du quartier foisonnant et bouillonnant du centre Pompidou et de l'Hôtel de ville et laissons derrière nous "l'Epicerie des trois Mousquetaires" pour rejoindre une adresse plus retirée, plus calme, plus posée, plus familiale aussi..tout en gardant nos pas dans ceux de l'architecture parisienne de l'Art Nouveau.
Quitter le coeur de la capitale pour rejoindre la tranquillité du 16ème arrondissement si résidentiel, et plus précisément la rue Lalo et faire de ce nouveau billet "derrière les portes et les façades", une suite logique à notre explication de texte du Syndicat de l'Epicerie Française ..Une autre façade pour un autre quartier, mais toujours le même style, celui venu d'outre Rhin, un peu massif, un peu rigide, mais qui reste aujourd'hui finalement très cosy et marqué par un brin de désuétude...
Ce soir il sera question..... de l'épicerie des trois mousquetaires...enfin pas tout à fait, ceci étant un (large) raccourci, une sorte de rébus pour introduire ce billet "derrière les portes et les façades"... et s'il ne s'agira pas non pus d’épopée surréaliste
Il existe un endroit dans Paris qui vous permet en quelques mètres carrés de voyager jusqu'en Chine....presque jusqu'aux portes de la Cité Interdite ...si si, il suffit pour cela de se rendre rue de Courcelles. Au niveau de la petite et très privilégiée rue Rembrandt, avec laquelle elle fait l'angle et à quelques encablures du Parc Monceau....(je sais je ne suis pas très exigeante sur la qualité du voyage et de la destination....), se dresse en effet dans ce coin du 8ème arrondissement, une bâtisse à pagodes du traditionnel rouge chinois. Cette adresse m'a toujours un peu étonnée et éveillé ma curiosité de parisienne...Que cache cette maison qui semble presque un peu endormie malgré ce jardinet qui est régulièrement entretenu ?
Du temps. Oui, ce soir à travers ce nouveau billet "Derrière les portes et les façades" il sera question de temps...mais d'un autre temps que le temps parisien qui va toujours trop et plus vite...cette ébullition des minutes qui s'échappent dans notre quotidien et qui nous empêche tout simplement de prendre le temps de regarder ce qui est juste sous nos yeux. Ce temps qui poursuit toujours sa course, sans que rien ne puisse l'arrêter, bien au contraire alors même que nous voudrions gagner du temps pour profiter davantage de la vie, nos rythmes effrénés ne font que le pousser un peu plus vers l'avant...
Et pour ma part, je prendrai le temps d'attendre Désiré....qui lui aussi prend tout son temps....
C'est en redescendant la rue Blanche (9ème ardt) que j'ai croisé un personnage qui reste une figure bien emblématique de la ville de Paris, même si cette personne est morte il y a quelques 126 ans...En effet, au n°78 de la rue qui relie le quartier de Pigalle à la très chaste place d'Estienne d'Orves, se dresse une vieille bâtisse, au style très particulier, au cachet presque médiéval, avec ses fenêtres à croisillons et sa pierre d'une douce couleur sable sous les rayons du soleil matinal, décorée de quelques discrètes sculptures. Il s'agit en fait à ce niveau de la rue, de l'ancienne maison de Théodore Ballu, grand architecte parisien du XIXème siècle, qui laisse à la capitale plus d'un édifice remarquable.
Dans le coeur du 3ème arrondissement en allant sur l'ancien site des Halles reconverties depuis quelques
Après la prise de Montmartre, on tua partout : "Autant de rues comptait la butte, autant on peut compter de tueries", dira Camille Pelletan, dans La Semaine sanglante : tuerie rue des Abbesses, au coin de la rue Germain-Pilon, tuerie rue Lepic, au coin de la rue Tholozé ; le long de la maison portant le numéro 48, vingt corps restent alignés sur le trottoir, tuerie place de la Mairie. Les fédérés qui se trouvaient là sont percés à coups de baïonnette, tuerie rue des Poissonniers, tuerie au Moulin de la Galette. Les Gardes nationaux y sont surpris, cernés, désarmés. On en exécute quelques-uns sur place ; les autres sont emmenés au sommet de la butte, versant nord, sur l’emplacement d’une batterie destinée, pendant le siège, à combattre les batteries prussiennes de Stains, et y sont fusillés, tuerie au Château Rouge. On portait les cadavres dans la cour d’une école voisine où l’on avait installé une morgue, tuerie dans un petit enclos, rue des Carrières (rue Eugène-Carrière). On avait pris dans la même rue treize des défenseurs de la barricade, dont deux blessés. On les fusilla tous".
Plusieurs de ces massacres ont eu lieu dans le quadrilatère formé par le boulevard de Clichy, la rue Lepic, la rue des Abbesses et la rue Germain-Pilon. Le centre en était la Villa des Platanes. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner qu’un artiste inconnu, peut-être témoin oculaire de la barbarie versaillaise, ait voulu laisser une trace de ces tragiques événements (source : L'actualité de la Commune).
Ainsi, outre le fait d'évoquer une vie protégée, sûre et lumineuse d'un bonheur sans ombre, ce lieu se fait aussi le messager et le dépositaire d'une histoire qui est tout simplement la nôtre. Mais comme l'accès de cette cour est strictement privé, je n'ai pu me contenter de la photograhier que depuis la grille de l'entrée... Ce qui n'est preque pas un mal, ainsi la Villa des platanes garde ses secrets....
"Folie Richelieu", "Tivoli", "Palace Théâtre", tels sont les noms qui ont été successivement donnés au Casino de Paris, car c'est de cet établissement qu'il va être question ce soir...et pour fêter ce 200 ème billet (et oui, déjà..), vous aurez, cher lecteur, deux articles pour le prix d'un....