Il est des petits coins parisiens bien secrets, farouchement préservés et souvent placés tout près de lieux très fréquentés qu'on les ignore inconsciemment et involonairement. Il en va ainsi pour le havre de paix, sinon de tranquillité. La cours Damoye fait partie de ceux ci. C'est par ces quelques lignes que je vous emmène avec moi dans ce passage qui sommeille au coeur de Paris, et qui fait la joie de mon emploi du temps du samedi.
On ne peut pas vraiment les ignorer puisqu'ils sont un peu partout dans Paris, parfois dotés d'ailes qui pourraient bien leur servir pour s'échapper de ce qui pourrait être à leur yeux un enfer, mais pas toujours. Ils sont aussi parfois, les traits poupins à l'image de l'âge juvénile dont ils symbolisent également l'innocence ; ou bien encore l'étrange interprète et ambassadeur du monde célèste pour les pauvres mortels que nous sommes (je ne développe pas davantage de peur de tomber dans une interprétation pseudo thélogique de comptoir...). Chastement vêtus d'une robe ou bien simplement représenté par ces chérubins dont on ne connait de l'anatomie que ce visage joufflu si caractéristique, ils sont appliqués en guise de décoration sur de nombreux éléments
Un clin d'oeil...coquin, malicieux, parisien ..... Un clin d'oeil que seul mon complice, si par hasard passe sur cette page, comprendra... Voilà ce soir un entrefilet sur les portes cochères de Paris, celles là même devant lesquelles on passe le long des boulevard, des avenues comme des petites rues, au point souvent d'en oublier leur histoire, leur caractéristique et leur utilité. Pourtant il y a bien à dire sur ces ensembles architecturaux indissociables des hôtels particuliers qu'elles protègent de l'extérieur, indissociables de l'histoire urbaine de Paris et de la vie quotidienne de ses habitants. Que ce soit durant les siècles précédents, comme encore aujourd'hui, ces portes sous lesquelles nous passons, que nous longeons et parfois nous nous abritons, ne sont pas des éléments anodins de notre paysage mais bien des éléments chargés d'une certaine intensité.
Deux petits pieds de pierre sur un piédestal dans les allées vertes ceignant la place d'Italie. Le "Petit enfant nu" de Louis d'Ambrosio (1879-1946) réalisé en 1926 vient apporter un peu de douceur dans ce centre névralgique du sud est parisien, carrefour presque un peu brutal et source d'animations diverses et variées.
"Tu me dis que l’amour est toujours en enfance,
Qu’il se plaît, comme enfant, à mille petits jeux,
Et s’il blesse quelqu’un se jouant de ses feux,
Que le mal qu’il lui fait vient de son ignorance.
Qu’aveugle est cet archer qui n’a pas connaissance
Où frapperont ses traits qui sont si dangereux :
Et si pour son sujet quelqu’un est malheureux,
Tu m’assures que c’est une pure innocence.
S’il est vrai que l’amour ne t’est pas inconnu,
Qu’il est un imbécile, et qu’il va toujours nu,
Innocent, dépouillé de malice et de ruse :
N’ai-je point de raison, quand le mal que je sens
Me fait dire, qu’Hérode aurait eu quelque excuse,
S’il eut tué l’amour avec les Innocents".
Pierre de Marbeuf (1595-1645)
Le 13ème arrondissement fut l'objet d'une petite sortie en ce jour férié ensoleillé, avec pour objectif sportif en vue une petite escapade parisienne sur les bords du bassin de la piscine des "briques aux Cailles"....euh de la Butte aux Cailles, située sur la place Paul Verlaine à l'issue de la rue Bobillot qui débouche directement sur la Place d'Italie. Une adresse bien connue des sportifs et amateurs d'histoire parisienne et qui m'est familière depuis la participation à un concours de dessin qui m'a permis il y a quelques années déjà, une première approche de ce curieux bâtiment à travers quelques coups de crayons, des aplats d'aquarelle et un prix....modestement gagné après quelques heures passées au soleil
Je suis un chasseur parisien
Et j’habite avec mon chien
Sur une colline sans semailles,
Là-haut sur la Butte aux Cailles.
Mais ici j’ai beau chercher,
Je ne trouve plus de gibier,
À part pigeons et moineaux,
Martinets et noirs corbeaux.
Très tôt levé, le matin
J’erre dans les rues, tout chagrin,
Sur la tête un vieux chapeau
À la recherche de perdreaux.
Mon fusil, ma gibecière,
Mes cartouches et ma visière
Ne me servent plus à rien
Dans le métropolitain.
Quand je pense à ma forêt,
À la cabane sous les futaies,
Et à mes bons potes chasseurs
Quand nous partions de bonne heure,
Avançant dans les fougères
Tout en humant le bon air,
Vêtus d’un treillis kaki,
À mille lieues de Paris !
C’est vrai, j’ai la nostalgie
D’être loin de mon maquis,
Et quand je passe par malheur
Devant « le Merle Moqueur »
Un petit bistro fréquenté
Par des écolos friqués,
Je fuis vers les Deux Moulins
Recherchant sur mon chemin
Tourterelles et passereaux,
Jolis faisans et gibiers d’eau.
Et dans les vignes, en automne,
De belles grives sauvageonnes,
Toutes saoules par le raisin,
S’offrent à moi, à mes copains.
Je me réveille dans le noir
Marchant seul sur le trottoir.
C’est sinistre pour un chasseur
D’être privé de son gibier
Et de vivre pour son malheur
Éloigné de sa forêt.
Je suis un chasseur parisien
En compagnie de mon chien
Habitant dans la grisaille
Là-haut, sur la Butte aux Cailles.
Non, pas de chronique cinéphile ce soir, j'en serai bien incapable, les salles obscures m'étant moins connues que les impasses et autres passages de la capitale, mais j'use du titre de ce film de Danièle Thompson pour introduire ce billet qui vient comme en écho à une balade en vélo....eh oui, car sur la petite reine, on voit la circulation différemment et si l'on veut être un minimum en sécurité dans la jungle de la circulation parisienne il est essentiel d'en respecter les principes de bases mais surtout de savoir anticiper les erreurs et l'inattention des autres.
En bordure du boulevard Saint Germain, jouxtant l'ancien hôtel des abbés de Cluny aujourd'hui transformé en musée, s'étend sur 5000m² le jardin de Cluny, jardin médiéval urbain du XVème siècle imaginé par les architectes Eric Ossart et Arnaud Maurières, inspiré des principes de Charlemagne (édictés dans le capitulaire de Villis en 812, dans lequel l'empereur établissait notamment le plan d'exploitation agraire et horticole en indiquant la liste de 72 plantes poussant sur des plates bandes surélevées entourées de lattes de bois et de 16 arbres fruitiers).
Sous l'influence de l'expansion monastique, l’Europe féodale développe une forme distincte de jardin. Clos de mur, de forme carré ou rectangulaire, à l’image de celle du cloître, il comprend plusieurs subdivisions respectant elles mêmes ces formes géométriques. Les parterres forment des chemins à angle droit, et les aires sont de forme et de taille similaires.
Le jardin médiéval présente quatre parties à usage utilitaire (alimentaire et médical) qui s'enrichira au fil du temps d'une fontaine, de préau ("prés hauts"), d'allées couvertes par des tonnelles où grimpent rosiers et chèvrefeuille donnant ainsi l'image d'un petit paradis sur terre.
Le square de Cluny reprend en partie ces caractéristiques : des taillis, une intense végétation et une terrasse protégé par une clôture de bois ornée d'aubépine et d'églantier, comprenant les quatres carrés explicités plus haut. Rénové en 2000, il offre au visiteur une succession d'espaces directement inspiré des jardins médiévaux de l'époque et comprenant :
Les quatre espaces de plantations répondant aux besoins alimentaires et médicinaux du Moyen-Age et à la symbolique forte :
"L'herbarium", ou jardin de la santé, appelé aussi parfois "jardin des simples", il s’agit d'un enclos comprenant les plantes médicinales. "L'hortus", ou jardin de l'âme. Il correspond au potager (appelé aussi "ménagier") où poussent légumes et plantes aromatiques. Il est divisé en carrés, surélevé comme un damier. "L'hortus conclusus", jardin céleste dans lequel poussent roses, violettes, marguerites, lis et pâquerettes, il est dédié à la Vierge ou à Vénus, selon que le jardin soit sacré ou profane. "Le viridarium" : jardin de l'amour rapellant directement le concept de l'amour courtois, qui est un verger parsemé de fleurs. C'est le jardin préféré du Moyen age, jardin idéal, onirique, allégorique, celui de la rencontre amoureuse et le lieu de plaisance.
Le square comporte également un "préau", prairie piquée de fleurs et agrémentée de "la fontaine aux roseaux d'argent", de Brigitte Nahon ; "Le Chemin creux" parsemé de giroflées, valérianes et roses de Noël évoquant les plantes que l'on trouvait sur la Montagne Sainte Geneviève, toute proche ; "Le tapis des mille fleurs", tourné vers le musée qui jouxte le jardin, faisant directement référence à la célèbre tapisserie de "la Dame à la Licorne".
Aujourd'hui comme hier, le square de Cluny offre le repos et la sérénité à ceux qui s'y arrêtent, tout en dressant à travers quelques plate bandes et allées, un pont entre présent et passé.
"Fête des jardins" oblige, je suis allée faire un tour (petit certes et d'un pas toujours rapide), en ce samedi ensoleillé dans les allées très fréquentées du Parc Monceau. Et c'est avec le sourire que j'ai constaté que les bonnes auspices de l'astre solaire ont pu largement profiter aux organisateurs de cette manifestation aussi culturelle que citoyenne, tant les initiatives pour mettre en valeur les espaces verts parisiens et faire participer les habitants de la capitale sont aussi nombreuse que diverses et variées. Si la dernière édition m'avait fait essuyer de bonnes averses sous les tonnelles de la Promenade plantée et du Jardin de Reuilly, cette année, les allées du Parc Monceau m'ont montré que la météo avait toujours le dernier mot sur le succès d'une manifestation comme celle ci...
Comment résister à l'appel des dernières heures vraiment ensoleillées de l'été ? Difficile en effet en ces premiers jours de rentrée de ne pas répondre à l'appel de la liberté pour effectuer une jolie balade de mi-journée ; dans un quartier qui m'est familier, que je ne peux m'empêcher d'évoquer dans mon roman-photo parisien et dont le seul nom correspond si bien à la couleur du ciel de cette journée placée sous les meilleurs auspices de l'astre solaire.
"La nouvelle Athènes"... car ce sera elle l'héroïne de ce petit roman-photo du jour, aux accents romantiques, comme vont tenter de le décrire les quelques lignes qui vont suivre.
J'aurais pu choisir de classer ce billet dans ma rubrique "Paris à cheval", mais mon esprit perfectionniste me pousse plutôt à le ranger dans mes "balades"...car la rencontre étrange (certes ce n'était pas la première, mais celle d'aujourd'hui prenait un caractère artistique que n'avait pas les précédentes...) a bien été faite dans le cadre d'une balade, sur les trottoirs chauds d'une capitale largement ensoleillée....
Je n'ai pour l’instant pas réalisé ce parcours dans a totalité mais je ne désespère pas de prendre le temps un jour de me cantonner à suivre les plaques scintillant sous le soleil...ces quelques exemplaires ont été trouvé, par hasard, au gré d'autres balades...
XVIIIe arrondissement
IXe arrondissement
IIe arronidissement
Ie arrondissement
VIe arrondissement
XIVe arrondissement
C'est en me rendant d'un pied léger à un rendez-vous par une soirée ensoleillée que j'ai remarqué un détail sur le trottoir de l'Avenue Montaigne personnalisant ainsi cette artère de la mode, cliché de la haute couture parisienne d'un petit signe distinctif chic et artistique.....il faut croire que j'avais (assez inhabituellement d'ailleurs) l'oeil rivé sur le trottoir ce soir là alors que j'ai plutôt le nez en l'air lorsque je suis dans la rue..... Au niveau de la rue François 1er qui coupe l'avenue presqu'en son milieu, ont été placées quatre dalles en mosaïque et inclusions signant le nom de quatre personnalités qui ont révolutionné la couture française à l'aube du XXème siècle. Un hommage à ceux qui ont marqué la vie parisienne de leur temps, lancé les prémices de ce qui contribuerait à rendre Paris l'étoile de l'élégance brillant au delà des nos frontières....
Un samedi de nostalgie légère et me voilà à nouveau au coeur de la grande Mosquée de Paris, certes j'en ai déjà une première fois parlé à travers une évocation des fontaines du patio qui apportent une note fraîche et aquatique à ce cadre oriental unique en plein Paris, mais il y a plus encore à dire sur ce petit oasis du coeur de la capitale. Ainsi j'ai une nouvelle fois passé les portes de cet endroit que je ne connaissais pas du tout jusqu'à que Désiré ne m'y emmène. Pour un premier rendez-vous c'était un lieu d'une part vraiment original mais qui plus est totalement dépaysant....(le choix de ce lieu aura permis à cette rencontre d'être ainsi doublement singulière et marquante, la rencontre avec l'Homme l'étant déjà suffisamment en elle même...).
Au coeur de Paris, se trouve un endroit qui vous envoie tout à coup dans un petit village de campagne, où l'on respire, non pas le parfum du foin coupé ou de l'herbe mouillé....mais plus prosaïquement l'air de la sagesse et de la sérénité.... Il s'agit du petit square René Viviani Montebello (que l'on appelle aussi parfois de façon "plus catholique", le square St Julien le pauvre), faisant de ce coin de Paris la partie la plus ancienne du V ème arrondissement.
"59Rivoli", "Aftersquat", "Chez Robert, electron libre"...autant de noms pour une même et unique adresse, particulière mais en même temps, et surtout, collective. Une adresse bien connue pour sa façade qui aurait pu me faire classer ce billet dans la catégorie "derrière les portes et les façades", il faut dire que ce numéro de la rue de Rivoli a une histoire, une identité et une vraie personnalité....
"La balade des gens heureux", la balade des amoureux....sans vouloir paraphraser notre ami Gérard Lenormand, je voulais tout de même vous raconter la balade des gens heureux, ou tout au moins des amoureux (les coeurs célibataires peuvent aussi s'y essayer, preuve en est...). Arès avoir annoncé ce parcours dans mon article