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  • Paris sur un piédestal : Dans le jardin du Ranelagh on récite encore les fables...

    Le 23/08/2011 à 19:04Paris sur un piédestal...Commentaires (0)Ajouter un commentaire

    Un article transmis par un très proche, une souvenir d'enfance, de belles lettres, quatre maréchaux.....il n'en fallait pas plus pour me mettre sur la voie d'un nouveau billet et dans la foulée, créer un nouveau chapitre à mon "roman-photo" parisien.... C'est donc avec M. Jean de la Fontaine que j'entame cette série de billet "Paris sur un piédestal", consacrée aux statues parisiennes, pour rendre un petit hommage supplémentaire à ces hommes et ces femmes qui sont restés dans l'histoire de Paris, parfois l'histoire de la France ou bien encore dans notre histoire universelle, nous fixant, nous mortels passants, avec des yeux reflétant leur personnalité toute singulière, ou bien le regard perdu au loin dans les souvenirs de leur destin hors du commun, du haut de leur socle de pierre.... C'est donc par l'illustre auteur classique à perruque de nos fables scolaires, que j'entame ce nouveau chapitre. 

    Située au coeur du jardin du Ranelagh, ce jardin triangulaire dessiné en 1860 sous la houlette du préfet Haussmann, ancien emplacement d'un ancien bal très populaire, "le petit Ranelagh", la statue se dresse et se découpe dans les feuillages environnant. 
    C'est au sculpteur moderne portugais Charles Correia que nous devons cet "Hommage à Jean de La Fontaine" ensemble monumental réalisé en 1983 et inaugurée en août 1984. Habitué des sculptures de figures, des bustes et des groupes monumentaux, il réalise la statue de la Fontaine en remplacement de la statue en bronze fondue au cours de la seconde guerre mondiale. Sa version, plus contemporaine que la première, est toutefois librement inspirée de l’original et occupe le même emplacement.
    Elle met en scène l'homme de lettres sur un piédestal, surélevé de quelques marches et autour duquel le promeneur peut tourner (et par là même lui donner l'occasion de se rendre compte que notre bonhomme a fait l'objet d'un hommage littéraire tout particulier par les touristes, amoureux transis et autres désoeuvrés....). Un peu trapu, presque courbé l'auteur, se penche en avant pour observer le jeu de deux de ses personnages de fables, probablement les plus célèbres, ce renard et ce corbeau, qui, n'étant pas ici sur un arbre perché tient toutefois bien son clacos dans le bec en regardant d'un air mi-idiot (....ba oui je sais je connais la fin de la fable...), mi étonné, le renard qui lui rusé (comme il se doit), pressent déjà la fin de l'histoire....
    Une oeuvre en bronze donc, qui luit à certain endroits au gré des heures ensoleillées....sur le museau ou sur le délice qui s’aprête à tomber...Cet ensemble qui ne parait pas si contemporain (l'artiste a donc su fidèlement retranscrire les traits et l’ambiance rendue par la première épreuve), est empreinte d'une grande humanité. Le caractère de l’homme de lettre et l'ensemble de son oeuvre se ressentant totalement dans cette oeuvre monumentale, publique. En effet, c'est mansuétude et bienveillance qui ressortent de cet ouvrage, dans lequel on sent également une grande finesse d'esprit évidemment, ajoutée d'un peu de malice et d'un brin de malice et d'ironie.
    Ce qui est à souligner c'est le caractère animalier qui a été préservé dans cette réalisation, alors même que l'ensemble des personnages des fables, souvent des animaux (ou bien des végétaux), présentent les caractères humains, universel. Et c'était bien là toute l'intelligence de l'auteur qui pour mieux faire passer ses messages déguisait sa morale sous les traits d'acteurs "anonymes"....D'ailleurs comme le disait lui même La Fontaine : "Je me sers d'animaux pour instruire les hommes" ce qui témoigne de son intelligence mais aussi de son sens de l'humour.
    Le vieil homme, peut-être un peu désabusé et blasé par l'âme et la condition humaine, par cette société qui l'entoure, semble avec hauteur (au sens propre comme au sens figuré...), regarder un spectacle, dont il n'est qu'à moitié l'auteur (le but des fables n'était il pas souligner, voire de dénoncer avec caricature, les penchants humains ?).
    On oublie bien souvent que bon nombre de proverbes "tombés" dans notre langage courant, sont en réalité issus des fables de la Fontaine. Ainsi, "Aide-toi, le Ciel t’aidera", "Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours / Qu’on ne l’ait mis par terre", "Un tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l’auras", sont souvent employés en oubliant que c'est le fruit d'une oeuvre tout à la fois de poésie mais aussi de pensée. Car "Les Fables" offrent une méditation, entre autre, en acte sur la nature et les effets de la parole, spécialement politique. 

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  • Paris à cheval : Sous la "France renaissante", une jeune guerrière...

    Le 21/08/2011 à 18:52Paris à chevalCommentaires (2)Ajouter un commentaire

    Oui il s'agira d'une renaissance ce soir dans cet article néanmoins placé sous le signe du cheval puisqu'une statue équestre sera donc ici évoquée, et pas n'importe laquelle. Je n'évoquerai en effet ni roi, ni empereur, ni héros, mais tout simplement une allégorie de notre pays, qui marque notre histoire moderne, celle de la "France renaissante". Symbole d'un pays qui sort triomphant de la bataille livrée à l'ennemi, symbole d'un pays qui garde son identité et sa liberté et qui renait de ses cendres.

    Allégorie donc, située au centre du pont Bir Hakeim (charnière entre les 15ème et 16ème arrondissement), évoqué pas plus tard que dans l'un de mes derniers billets, sur un terre plein circulaire qui termine, en amont, l'allée des Cygnes. Face à la Seine, tournant le dos au viaduc, la statue semble presque prendre son envol..... Exécutée en 1930 par le sculpteur danois Holger Wenderkinch elle est offerte à la ville de Paris par la communauté danoise.
    Alors qu'elle était censée représenter Jeanne d'Arc, sainte patronne de la France, la statue déplaît à la commission chargée de valider les édifices commémoratifs publics, qui ne reconnait pas dans les traits et la posture guerrière du personnage représenté l'image traditionnelle véhiculée par la pucelle d'Orléans. Pour éviter tout incident diplomatique avec le Danemark, il est finalement décidé de la rebaptiser "la France renaissante", de manière à lui retirer sa portée commémorative pour ne lui donner qu'un rôle décoratif (la commission n'ayant à donner son aval uniquement pour les éléments de commémoration). Elle est finalement installée en 1958.
    Cet sculpture équestre représente donc un guerrier (à défaut d'une Jeanne d'Arc, je dirai guerrier mais le personnage m’apparaît plutôt androgyne, voire féminin...), sur son cheval, brandissant d'un bras une longue épée tendue vers l'avant, en plein assaut, de l'autre un étendard, tendis que le cheval est au galop.Si la statue a été dénigrée, la référence à Jeanne d'Arc est pourtant bien criante et relativement fidèle il me semble à l'image que l'on peut se faire de cette jeune femme qui était bel et bien une guerrière.....son armure (féminine !), mais aussi son étendard, son épée, et plus subtilement son auréole. Tout dans cette sculpture transpire l'allégorie et un grand lyrisme. Une vraie fusion semble régner entre le cavalier et sa monture, ils ne font presque plus qu'un dans l'élan de l'assaut, qui semble instinctivement, déjà victorieux....
    Cette fusion se perçoit entre les deux éléments principaux, les deux protagonistes semblent en réalité ne plus faire qu'un (il faut dire qu'un cavalier sans sa monture ne gagne rien...), le corps du cavalier semble épouser la lignes et les formes de son cheval, pour à certains endroits, se confondre comme par exemple au niveau de sa jambe gauche.
    L'artiste a sensiblement eu le souci de la symétrie qui contribue à l'équilibre et à la dynamique de l'ensemble. Le bras et le sabre tendus sont parallèles à la tête du cheval tendis qu'à l'autre extrémité de la statue, c'est l'étendard et la croupe de la monture qui sont en osmose, comme une réponse harmonieuse avec l'avant du groupe. De même à la base de l'édifice, le mouvement du galop apporte autant de symétrie qu'en l'air, ce que n'aurait pas évoqué un trot ou une marche au pas.
    Le mouvement est intégralement tourné vers l'avant et surtout en quête de hauteur, la tête du cheval semble apporter à lui seul le signe d'une victoire et d'une renaissance que vient encore accentuer la représentation de la bête au galop. Par cette dynamique empreinte d'une grande fluidité cette statue semble presque avoir été faite pour cet emplacement précisément du fait de sa couleur vert d'eau qui fait presque écho à la Seine (même si cette dernière ne fait pas état d'une grande pureté....), mais aussi des lignes sinueuses qui m'évoquent instinctivement l'onde, une conquête presque fluviale, un emplacement pour un grand destin, une renaissance... 
    Il ressort également une grande pureté qui correspond au personnage initialement représenté, mais aussi à l'idée que l'on peut se faire d'une naissance et donc d'une renaissance....cette pureté se traduit par les lignes, le mouvement et les volumes donnés à cet édifice.
    Il est bien dommage que cette statue ne soit pas plus mise en valeur et ne soit pas plus connue, car elle mérite un intérêt, tant sur le plan artistique, que symbolique et même politique.....c'était à l’origine un cadeau...

  • Derrière les portes et les façades : Au 61-63, rue Réaumur, le temps marque le pas...

    Le 20/08/2011 à 18:52Derrière les portes et les façadesCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    Du temps. Oui, ce soir à travers ce nouveau billet "Derrière les portes et les façades" il sera question de temps...mais d'un autre temps que le temps parisien qui va toujours trop et plus vite...cette ébullition des minutes qui s'échappent dans notre quotidien et qui nous empêche tout simplement de prendre le temps de regarder ce qui est juste sous nos yeux. Ce temps qui poursuit toujours sa course, sans que rien ne puisse l'arrêter, bien au contraire alors même que nous voudrions gagner du temps pour profiter davantage de la vie, nos rythmes effrénés ne font que le pousser un peu plus vers l'avant...

    Alors ce soir il sera donc question du temps, celui là même qui semble s'être pourtant arrêté au 61-63 de la rue Réaumur (2ème arrdt) comme l'indique imperturbablement le gros cadran juché en haut de cet immeuble Art Nouveau....le temps s'est arrêté, et pourtant tout sur cette façade indique le temps qui passe.....
    Construit durant les prémices de ce qui sera ensuite appelé "Art Nouveau", l’immeuble de six étages dédié à l'habitat est achevé en 1900. Philippe Jouannin et Edouard Singery en sont les architectes concepteurs, tendis que la décoration foisonnante a été réalisée par le sculpteur Jacquier.
    L'ensemble est assez étonnant voire hétéroclite, car avec l'Art Nouveau nous sommes plutôt habitués au registre floral et naturel, ici on est encore dans un style architectural davantage influencé par le néogothique qui sévissait au 19ème siècle...Un heureux mariage du sacré et du profane ? Sans doute car les voûtes d'ogives, les arcades, les pilastres, les fenêtres qui prennent l'allure de vitraux et les quadrilobes, accueillent tout simplement un décor composé de quatre visages en moyen relief représentant les quatre saisons : Pomone (Automne), Borée (Hiver), Flore (Printemps) et Cérée (Eté). A ces portraits placés de trois quart, s'ajoutent une évocation des douze mois de l'année inscrits en tête de chaque chiffre du cadran et enfin les douze signes du zodiaque en bas reliefs, au niveau des 2ème et 3ème étages. Quelques détails de mosaïque viennent encore achever cet étrange assemblage par quelques notes dorées...
    Si un certain éclectisme règne sur ce bâtiment il évoque à lui seul une certaine idée du temps, une idée que l'on n'a d'ailleurs plus aujourd’hui.....Alors pour figer encore un peu ce temps avant qu'il ne fuisse définitivement, voilà quelques mots laissés par Boileau, qui évoquent également le temps des saisons, qui elles mêmes égrènent le temps....

    Et pour ma part, je prendrai le temps d'attendre Désiré....qui lui aussi prend tout son temps....

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  • En traversant les ponts : entre eau et ciel, entre 15ème et 16ème, la danse de l'acier...

    Le 18/08/2011 à 19:01En traversant les ponts...Commentaires (1)Ajouter un commentaire

    Après le romantisme et mes états d'âme du Pont Alexandre III puis le ressourcement et la poésie historique du Pont neuf...voilà que nous quittons l'agitation du coeur de la capitale pour aller rejoindre l'allée des Cygnes. Le pont parisien dont il sera question ce soir étant en effet le point de départ (ou d'arrivée) de cette promenade parisienne un peu oubliée, un peu délaissée, mais pas totalement dénuée d’intérêt et dont l'une des deux entrées/sorties rejoint son centre. Il s'agira donc ici du Pont de Bir Hakeim, singulier et intéressant à plus d'un titre : historique, architectural, urbain et artistique.

    Alors que l'allée des Cygnes et la Seine sépare naturellement les 15ème et 16ème arrondissement, le pont Bir Hakeim les relie. Anciennement appelé "Passerelle de Passy", il est construit en 1878 pour les besoins et les fastes de l'exposition universelle de la même année. Ce premier pont est largement remanié entre 1903 et 1905 dans le cadre d'une seconde exposition universelle. 

    L'ouvrage est renforcé dans les années 19430-1940 par des travaux qui font disparaître une partie de sa décoration d'origine. Le pont est alors rebaptisé "Pont de Bir Hakeim" en 1948, en souvenir de la bataille du même nom (une victoire remportée en 1942 par les troupes de la France libre dans le désert de Lybie). L'ensemble est classé aux monuments historiques depuis 1986.

    Mais que présente il de particulier ? Il est en réalité composé de deux étages, un pont fluvial (de deux fois trois arches), sur lequel passent piétons, vélo (puisqu'une piste cyclable y a été installée) et voitures ainsi qu'un viaduc aérien (installé durant les travaux de 1905), posé sur le premier, permettant les trajets d'une ligne de métro. Entre terre (mais aussi....ou plutôt... fleuve) et ciel, le pont Bir Hakeim présente une remarquable installation tant architecturale qu'artistique, le tout dans un certain éclectisme qui n'est pas sans rappeler celui du Pont Alexandre III, qui, quand bien même très différent reste un ouvrage du même acabit.

    Long de 237 m sur 24,7 m de large, il offre aussi bien une vue sur la Seine comme un spectacle architectural moderne assez impressionnant lorsque l'on est sous l'arche métallique, éclairée de chaque  côté par un chapelet de lanternes art déco.

    Le pont aérien présente en son centre, juste devant l'entrée de l'alée des Cygnes, deux bas reliefs imposants évoquant d'un côté, "la Science" et "le Travail" de Jules Coutan, de l'autre "l'Electricité" et "le Commerce" de Jean-Antoine Injalbert...autant dire qu'il fallait bien que soient symbolisés des progrès et des sciences notables pour que l'on compare ces atlantes massifs à des notions plutôt abstraites....que surplombent deux "Fluctuat nec Mergitur" de pierre ornent le milieu du pont aérien, face à la Seine.

    Quant au pont fluvial, sa décoration n'a pas non plus été oubliée, dans la tradition des ponts parisiens du 19ème siècle, elle offre au passage des bateaux mouches et autre péniches, la vue de quatre groupes (deux en amont et deux en aval) composés de quatre nautes équipés d'accessoires maritimes (filet, bouée, voile, etc.) et attachant un blason de la ville de Paris pour la première pile, et quatre forgerons-riveurs, qui fixent un blason aux monogramme de la République Française à la seconde.

    Voilà un éclectisme décoratif qui correspond assez bien à l'éclectisme urbain environnant dans ce quartier déjà un peu en retrait. En effet les quartiers cossus du 16ème, rive droite font face, à ce que je me permets d'évoquer la "bavure architecturale" de Beaugrenelle, située sur la rive gauche.
    Toute de fer vêtues, ces passerelles, grisée dans le ciel, verte au ras des flots de la Seine, évoque la prouesse et le développement de l'utilisation de l'acier dans l'urbanisme, insufflé par la révolution industrielle. Bien qu'assez ternes et froides elles ne sont pas sans charme ni originalité, que ce soit de l'allée des Cygnes où c'est la passerelle fluviale qui accompagne de loin les promeneurs entre quelques feuillages qui se marient à ses propres couleurs, ou que ce soit sou l'arche métallique grise qui supporte les rames de métro et qui offre une perspective aussi moderne que saisissante, notamment de nuit.

    Et d'ailleurs, de nuit, peut-être verrais je un jour le fantôme de Désiré passer rapidement en roller ou en vélo entre les piliers d'acier gris...

  • Street Art : Rue Beaubourg, flashback dans les seventies...

    Le 17/08/2011 à 18:56Street ArtCommentaires (6)Ajouter un commentaire

    La rue Beaubourg m'a permise il y a quelques jours de vivre un petit flash-back dans les années 70....très furtif, avec ma foi juste un peu de papier et quelques traits habilement posés, mais c'est bien ce petit retour en arrière que j'ai fait en l'espace de quelques pas.

    En effet, sur le chemin du Centre Pompidou, alors que j'allais à la rencontre des nouvelles acquisitions graphiques du musée, j'ai croisé une autre forme d'art graphique, certes pas encore acquise par le centre d'art contemporain, mais pour autant bien plus récente dans sa réalisation et dans une expression artistique qui n'est pas sans évoquer celle là même qui trônait sur nos écrans de télévision ou dans les livres et autres magazines, il y a quelques trente cinq ou quarante ans...

    En fait, me sont apparus quelques spécimens masculins vraiment typés 70's, que j'ai spontanément rapproché des phénomènes Beatles et congénères soixante-huitard bien typés et que je ma boîte à images numériques n'a pu s'empêcher de capturer.
    Ces énergumènes mâles (je n'ai pas encre trouvé de donzelles mais elles existent !....), ont le visage allongé, les cheveux longs (d'où la connotation "let it be") et les yeux à la Lennon. Ex fan des "quatre garçons dans le vent", ce détail m'a sans doute plus sauté aux yeux que d'autres passants qui n'ont sans doute pas remarqué cette petite présence baba cool dans cette rue qui fait la jonction entre le 3ème et le 4ème arrondissement.  
    Un jeune homme au visage allongé légèrement moustachu, un ado à lunettes, un autre avec une barbe naissante, voilà en gros ces loulous assez discrets pour le moment mais qui pourraient bien aller se balader ailleurs que dans ce coin animé de la capitale. Il semblerait d'ailleurs que la rue Mouffetard ait déjà eu un peu de visite....Mais ce qui les caractérise le plus, graphiquement parlant, ce sont ces visages assez ronds, sur de minces cous de girafe, de minuscules yeux, un peu larmoyants parfois qui semblent presque indiquer que leurs propriétaures se sentent un peu perdu sur le mur où on les y a collé....
    Ce trait fin et longiligne, peut-être fait au stylo à bille, m'évoque le revival des seventies....le look vestimentaire (un pull jacquard qu'on aurait du mal aujourd'hui à croiser sur quelqu'un dans la rue mais plutôt dans les bacs d'une friperie..), la coiffure à la Bee-Gees, et tout le reste.... sans doute une réminiscence de quelques dessins vus il y a quelques années....un peu lointaines aujourd'hui....
    Et comme l'artiste a laissé sa signature, j'ai pu mener ma petite enquête..."Illustrissima".....tel est le nom de ce nouvel agitateur des murs parisiens (au féminin s'il vous plait !), venant, par quelques personnages divers et variés, de tous âges et de tout genre, perturber, que dis je égayer et réveiller de leur présence le gris des murs de Paris, tout en apportant dans une bulle accompagnant parfois ces acteurs, quelques mots... Je vais donc continuer de chercher Mademoiselle Illustrissima pour que mes tiroirs numériques de "sticking urbain" s'enrichissent encore un peu, et se renouvelle de nouveaux talents...
    Et pour suivre cette colleuse, suivez là sur Tumblr, ou sur sa page Facebook...

  • Au coeur du 6ème arrondissement, un hommage érotico-chevalresque ...

    Le 16/08/2011 à 21:14BaladesCommentaires (1)Ajouter un commentaire

    J'aurais pu choisir de classer ce billet dans ma rubrique "Paris à cheval", mais mon esprit perfectionniste me pousse plutôt à le ranger dans mes "balades"...car la rencontre étrange (certes ce n'était pas la première, mais celle d'aujourd'hui prenait un caractère artistique que n'avait pas les précédentes...) a bien été faite dans le cadre d'une balade, sur les trottoirs chauds d'une capitale largement ensoleillée....

    C'est donc au Carrefour de la Croix Rouge (ancienne appellation puisqu'il convient aujourd'hui de parler de la place Michel Debré, rendons à Debré ce qui est à Debré....) qu'en l'espace de quelques enjambées j'ai croisé le grand César. Alors non, pas d’empereur romain en vue (quoique l'homme en question avait un faciès qui aurait pu se prêter à un rapprochement avec son homonyme...je m'arrête là, car je risque encore de m'égarer...) mais tout de même le grand César, le César des arts, notre César national, celui à qui l'on doit LE Pouce (notamment visible sur le Parvis de la Défense), et autres compressions dont il se fit, entre autres, le spécialiste....
    Installée à cet angle de la rue de Sèvres et de la rue du Cherche MMidi, dans ce quartier où le Bon Marché attire touristes comme autochtones, où les sculptures du Lutécia  fleurissent comme les sacs ultra chics aux bras des parisiennes de bon ton, où les vitrines des commerces sont toutes plus élégantes les unes que les autres, la sculpture du "Centaure", puisqu'il s'agit bien de lui, sur ses presque 4,70 m, domine que dis je, trône littéralement sur ce quartier on ne peut plus parisien.
    Commandée en 1985 par l'Etat, dans ce que j'appelle cette "vague culturelle rose" qui a entraîné sur son passage les installations plus ou moins contestées des "Sphérades", des "deux plateaux", mais aussi de la "Pyramide du Louvre" et de "L'heure pour tous", le Centaure, qui était également pour son concepteur un hommage rendu à Picasso, évoque à lui seul un certain nombre de références, de concepts et d'idées historiques et artistiques.
    Créature mythique, être hybride par excellence composé d'un corps de cheval pour sa partie postérieure (et quel postérieur....), et d 'un corps d'homme pour sa partie supérieure, le centaure évoque à lui seul mythologie, légende, poésie, onirisme et fantasmagorie....Toutefois, l'exemplaire laissé par César à la ville de Paris ne laisse pas indifférent, et ce pour plusieurs raisons : 
    Cette oeuvre est typique des travaux réalisés par le sculpteur-soudeur qui s'était fait le spécialiste des sculptures réalisées avec des éléments de récupération. Nous en avons ici un exemple dérivatif avec cet assemblage hétéroclite composé d'éléments de bronze divers, comme une pelle, une petite tour Eiffel, un manche de violon un balai, qui compose ici la queue du "cheval"....Cette sculpture est témoignage de la technique utilisée par César, mais aussi de sa démarche artistique résolument inscrite dans les principes des nouveaux réalistes auxquels il appartient, aux côtés d'Arman ou de Niki de St Phalle pour ne nommer que les plus célèbres.
    L'être imaginaire sur ses quatre pieds présente, de par le matériaux et la technique d'assemblage utilisés, un aspect noueux voire tortueux, mais néanmoins duquel se dégage une vraie poésie, et une douceur sans doute principalement rendue par le geste d'ouverture évoquant une certaine mansuétude mais également la magnificence des "grands" à cheval (comme les véritables statues équestres que l'on peut voir dans d’autres quartiers de la capitale).
    Et si l'apparition étrange donne également cette impression de force tranquille c'est sans doute aussi parce que c'est ce qui se dégage de son visage tournée vers l'horizon parisien, le regard perdu au loin, c'est à dire de celui de César puisque cette sculpture est à moitié (notre homme n'était pas issue d'une lignée mythologique non plus...), un autoportrait. Une opposition gestuelle également : alors que les quatre pieds (je ne dirais pas non plus "les quatre fers" car à bien y regarder, "ça"n'y ressemble pas tout à fait...), semblait esquisser une danse, le geste des bras se prétant également à ceux d'une valse, le visage quant à lui reste totalement impassible, empreint d'une vraie sagesse. Une sagesse qui accentue encore un peu plus la poésie qui parcours toute l'oeuvre...des doigts de pieds jusqu'à cette étrange chevelure....
    Une opposition réelle se remarque donc entre cette incarnation mythologique qui fait référence à des créatures aux penchants belliqueux et peu chastes...(ces créatures extraordinaires dotées de deux appareils génitaux seraient elles doublement libidineuses ?) et le caractère placide, voire sage se dégageant du faciès de la sculpture. 
    Un choix que l'on pourrait qualifier d'étrange pour un autoportrait, sans doute moins en ce qui concerner "l'hommage à Picasso" qui aurait tout à fait pu, au vu de sa vie sentimentale proche de l'épopée érotique, être rapproché de l'un de ces conquistadors de la gent féminine....

     

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  • Les marchés couverts...trop à découverts ?

    Le 15/08/2011 à 18:55BrèvesCommentaires (1)Ajouter un commentaire

    C'est en montant l'avenue Secrétan (19ème ardt), ce matin et en longeant le marché couvert du même nom que l'idée m'est venue d’évoquer à travers un petit billet ces lieux de vie et de rencontre de quartier, uniques dans Paris. Leurs façades vitrées, les arcades et les colonnades en fonte vertes foncées auxquelles se marie harmonieusement bien souvent le feuillage de quelques platanes ou acacias sont bien typiques d'une certaine époque, pour la plupart de la moitié du XIXème siècle précisément, où l'on savait en toute élégance parisienne qu'il se doit célébrer le mariage de la modernisation apporté par la révolution industrielle avec le sens artistique inné. Cette autre époque où les ménagères et les domestiques venaient faire leurs emplettes tout en devisant....il est un peu loin ce temps où le temps n'avait pas la même valeur temps..justement...et où le commerce de proximité n'était pas encore pris à la gorge par l'oeil du cyclone des supérettes et autres moyennes surfaces, et encore moins par la pression foncière...

    Si bien qu'aujourd'hui les marchés sont de plus en plus "à découvert", entendez par là qu'ils n'enregistrent pas suffisamment de gains pour assurer leur survie et leur pérennité...preuve en est, alors qu'ils n'étaient pas moins d’une trentaine, il y a encore quelques décennies, ils ne sont plus aujourd’hui qu'une petite douzaine (11 pour être exacte) et qu'un des leurs doit sa survie aux décisions du Conseil municipal de Paris.....et je dois dire que l'exemplaire vu ce matin ne laissait présager rien de bon pour lui non plus...
    Il faut dire que si l'ambiance est toujours agréable dans ces lieux de vie de quartier, foyers de rencontre essentiels dans une ville comme Paris, qui permettent encore de ne pas rendre la capitale définitivement individualiste et anonyme tout en agrémentant le paysage urbain d'édifices un brin romantiques. Il n'en reste pas moins que les prix des produits restent élevés et que la disparité des commerces n'incite pas les habitants à faire leurs courses sous ces belles, mais néanmoins peu pratiques, verrières.
    Alors pour sauvegarder son patrimoine urbain et son cachet parisien, la municipalité a décider de mettre en place un "plan de sauvegarde" visant à pérenniser l’activité des commerçants installés à l'abri des colonnades depuis parfois une trentaine d'années. Ce plan de relance consistant à mettre en place une diversification de l'offre commerciale ou d’investissement, accompagné d'une hausse des droits demandés aux commerçants qui ne sont que locataires pour une durée déterminée par bail de leur emplacement (pas sûr que ça multiplie non plus les étals et que cela favorise une concurrence des prix avec les offres de petites et grandes surfaces...).
    D'ailleurs à croire les professionnels intéressés par le sujet, ce plan est littéralement pour eux "la mort des marchés couverts de proximité".....Alors, à l'instar de la reprise en main et de la modernisation des kiosques à journaux eux aussi en situation commerciale périlleuse il y a quelques années (et à présent un peu mieux sécurisés, mais probablement avec un système de gestion différent), les marchés couverts, finalement peu nombreux, devraient tout de même pouvoir trouver un moyen de subsister...pour laisser à Paris un peu de son âme....d'antan...
    Mes photos d'illustrations ont été prises au Marché couvert de St Quentin, le plus grand de Paris, situé sur le boulevard de magenta. Avec ses caractéristiques briques roses, il fait partie des marchés couverts les plus ancien de la capitale. Mais il faut bien dire que malgré l'animation et le passage qu''il existe dans ce quartier cosmopolite et diversifié du 10ème arrondissement, les allées et les travées sont un peu clairsemées....de même tous l'espace dédié aux étals n'est pas non plus vraiment occupé....Il pourtant bien à souhaiter que ce petit poumon commercial, comme les autres puissent perdurer pour que paris ne soit pas complètement une ville au tout commerce aseptisés....et pour continuer de voir les matins d'été, les rayons du soleil et les feuillages vert tendre caresser doucement les toits et les baies vitrées...

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  • Paris au fil de l'eau : Dans le dos de Vauban, l'eau coule pour les pigeons

    Le 13/08/2011 à 18:42Paris au fil de l'eauCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    La dernière fontaine parisienne croisée et furtivement capturée par mon appareil phoo est la fontaine située place Santiago du Chili, que la statue du grand Vauban dédaigne pourtant placidement en lui tournant le dos....ridicule de la part de ce monsieur qui aurait tout à gagner à regarder l'eau couler sous les rayons du soleil et les ébats des pigeons entre gouttes et détails sculptés....

    Placée dans ce coin du 7ème arrondissement depuis 1902, elle est imaginée en 1864 par Gabriel Davioud à qui l'on doit plusieurs autres fontaines dans la capitale, comme la fontaine du Châtelet, les fontaine de la Place Malraux ou encore la fontaine St Michel. Elle doit ses sculptures typiques du second empire à Théophile Murguet.
    Au centre de plusieurs bosquet fleuri, sous une lumière ombragée offerte par un groupe d'arbres, la fontaine est constituée d'une grand bassin circulaire au centre duquel est posé une fut composé de quatre griffons. Ces bestioles fantastiques supportent  une vasque ouvragée de croisillons et dont le pourtour est orné d'une série de têtes de lions crachant, à leurs heures perdues, de l'eau  (en effet, cet été, il semblent avoir du mal à approvisionner le bassin, ce n'est pourtant pas l'eau qui a manqué ces dernières semaines, mais pourtant la gorge des mascarons reste désespérément bien sèche, sans doute l'approvisionnement des canalisation du jardin n’ayant aucun rapport avec l'hygrométrie parisienne...). Le faite de l'édifice se compose d'une colonne évasée sculptée et notamment décorée de quatre visages féminins.
    Élégance, quiétude, et sérénité se dégagent de cette fontaine parisienne qui jouxte les Invalides, dans ce petit espace vert chic du 7ème arrondissement où la blancheur de la pierre sculptée trouve naturellement toute sa place.
    Bien souvent, quand le soleil joue à travers les branches des platanes, quelques pigeons viennent se réchauffer sur la pelouse qui sert d'écrin à cette oeuvre architecturale et poussent la malice à s'amuser entre les têtes et les pattes des griffons.
    Cette fontaine était initialement située place de la Madeleine, au côté de sa soeur jumelle aujourd'hui posée au centre de la place François 1er, 

  • Derrière les portes et les façades : Où l'architecte cache ses secrets...

    Le 11/08/2011 à 21:10Derrière les portes et les façadesCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    C'est en redescendant la rue Blanche (9ème ardt) que j'ai croisé un personnage qui reste une figure bien emblématique de la ville de Paris, même si cette personne est morte il y a quelques 126 ans...En effet, au n°78 de la rue qui relie le quartier de Pigalle à la très chaste place d'Estienne d'Orves, se dresse une vieille bâtisse, au style très particulier, au cachet presque médiéval, avec ses fenêtres à croisillons et sa pierre d'une douce couleur sable sous les rayons du soleil matinal, décorée de quelques discrètes sculptures. Il s'agit en fait à ce niveau de la rue, de l'ancienne maison de Théodore Ballu, grand architecte parisien du XIXème siècle, qui laisse à la capitale plus d'un édifice remarquable.

    La porte cochère ne s'est pas ouverte devant moi, les fenêtres non plus d'ailleurs, mais la plaque commémorative qui trône au dessus du fronton de l'entrée m'a invitée à m'intéresser d'un peu plus près à ce n°78...notamment un détail m'a donné envie de mener une petite enquête qu'à ce jour je n'ai pas totalement pu faire aboutir. Au dessus de la porte a été sculpté, en signe d'hommage, et de souvenir, un compas, un pendule et une équerre. Des outils bien utiles à un architecte me direz vous, certes.....mais ces deux éléments m'ont également rappelé les symboles d'une confrérie, celle de la franc maçonnerie.
    Et quand j'ai lu que ce monsieur Ballu avait entre autre dirigé le chantier de la construction de l'église de la Trinité, je me suis d'autant plus interrogée sur ce détail sculpté. En effet une opposition plutôt étonnante quand on sait que l'architecte avait voué sa carrière à l'édification des bâtiments de cultes (les exemples de ses travaux à caractère religieux sont multiples dans Paris) et que la franc maçonnerie ne prône aucune religion, au contraire, mais trouve ses fondements dans la tolérance, des principes et des idéaux tant éthiques que métaphysiques. Et quand bien même un "être suprême, un "grand architecte" (comme il est littéralement nommé) existe bien pour les francs-maçons, il n'est certainement pas question du Dieu de l'Eglise et encore moins de notion de la Sainte Trinité...même si le chiffre 3 est un chiffre clé pour la grande Loge.
    Cette juxtaposition de croyances et de philosophie et en même temps cette concordance de symboles m'ont interpellée, peut-être trouverai je d'autres éléments à apporter à mon enquête en m'intéressant à d'autres oeuvres que ce monsieur a également réalisé.
    Car outre l'église de la Trinité, oeuvre emblématique (parmi d'autres) du second Empire et qui restera sans doute son oeuvre phare pour laquelle il est passé à la postérité parisienne, Ballu a également réalisé d'autres travaux non négligeables, comme  le temple du St Esprit (8ème ardt), ou l'église St Ambroise (11ème ardt). Il participe également à la rénovation de la tour St Jacques (1er ardt), mais aussi à celle du beffroi de l'église St Germain l'Auxerrois (dont je serais sans doute appelée à reparler un jour ou l'autre), dans lequel il fait preuve d'une belle dextérité. Il a en effet ici écrit une page architecturale dans un pur gothique flamboyant fidèle à l'original dans un bel usage de la pierre. Dans un tout autre style, il se donne également à la reconstruction de l'Hôtel de ville incendié durant le Commune.
    Son érudition notamment dans le domaine de l'archéologie, sa maîtrise des styles, son souci du détail et son exigence dans la qualité de l'exécution des travaux lui ont permis de se voir confier ces grands chantiers parisiens mais qui lui valent également des postes de haute administration, notamment celui d'inspecteur général des travaux de la ville de Paris entre 1871 et 1876.
    Alors, si l'équerre, le compas et ce pendule qui figurent sur la façade de cete vénérable batisse, ne m'ont pas encore tout révélé des secrets de Monsieur Ballu, ils m'ont en tout cas permis de faire la connaissance de ce grand parisien...

  • Street Art : Dansons la Pole Ka sur les murs parisiens...

    Le 10/08/2011 à 20:55Street ArtCommentaires (1)Ajouter un commentaire

    Pole Ka, Pole Ka, Pole Ka, pas de ritournelle qui inviterait à une danse folklorique quelconque....pas vraiment non, ou si danse il y avait, ce serait peut-être une danse macabre, satirique, sarcastique, caustique, sardonique, terriblement cynique...car l'univers dans lequel nous plonge Mademoiselle Pole Ka, puisque c'est son nom (enfin celui dont elle signe élégamment ses œuvres) et dont il s’agira ici en ce mercredi "Street Art", n'a rien d'un monde où tendresse et douceur sont maîtres des lieux. Car Pole Ka pose plutôt les décors d'un théâtre où se croisent les héros d'un jeu de tarot, un petit chaperon (rouge) à l'œil pas si innocent et des figurants qui semblent souvent dans une perpétuelle quête. Voilà pour les acteurs principaux d'une troupe de comédiens bien particulière...

    Des visages apparaissent alors sur les murs de Paris nés d'une imagination, que l'on pourrait nous, imaginer de quasi détournée...détournée pour aller hors des sentiers battus, artistiquement parlant et qui trouve naturellement sa place aux côtés de celle de Tristan des Limbes. Une balade à la recherche de ces êtres qui semblent parfois immergés dans un égarement intérieur, vous fait plonger dans une ambiance qui n'est plus tout à fait du gris de ces collages, mais bien du noir profond...

    Sur nos murs donc, ici accompagnés de Tristan ou du Chevalier de Cœur, là errant seuls, des personnages en proie à des recherches internes, des questionnements, la récurrente du fœtus en est d'ailleurs un bon exemple, "quelle vie avais-je avant d’arriver ici ?" semble se demander cette tête où apparaît, tel un jeu de matriochka, l'image d'un être en gestation. Une certaine idée de l'origine de la vie à laquelle fait écho ce crâne dans lequel s'est très habilement incrusté un système ovarien.

    Introspection, ou encore dissection, la vie prend d'ailleurs sur certains collages et autres dessins originaux un caractère quasi chirurgical. Pour mieux interroger ? Sans doute car choquer je ne le crois pas...un univers étrange, un monde fait de gris et de noir, un peu de blanc, non pas pour égayer mais pour mieux renforcer les dominantes sombres (tant sur le fond que sur la forme) donnant à chacun de ces dessins un peu plus de force. 

    Une intéressante série sur le thème des figures du tarot de Marseille montre combien la noirceur peut, avec un peu de papier et de colle, envahir les murs parisiens, à l'image du Pendu par exemple....Car même si certains personnages ont des significations bénéfiques, sous le crayon de Pole Ka il n'en est plus rien : des figures à l'air hargneux, revanchard, où l’aigreur flirte avec la tristesse...non décidément, pas de Bisounours en vue...

    Surtout ne vous fiez pas à la finesse de ce trait élégant, si féminin, si doux, parfois si enfantin qu'on aurait envie de les voir sur les pages d'un livre d'enfant, car au delà de ce sourcil relevé et de ce regard en coin, de ces lèvres fines toujours bien sagement fermées, qui se cache t-il vraiment ? Les déformations, les excroissances et les multiplications extraordinaires, ces créatures semblent en être naturellement douées. Autant d'interrogations pour ces étrangetés qu'un simple trait rend tout à coup faussées de l’innocence qu'on voudrait bien leur accorder. Si la délicatesse est indubitablement de mise dans la forme, le fond laisse entrevoir un monde qui n'en est que plus étonnant, où le surréalisme est sans doute le langage courant qui est y parlé. Une langue traduite par des légendes inscrites de cette écriture délicate venant toujours renforcer encore un peu plus le goût de la dérision, en réalité si exquis....

    "Là ou je vais personne ne peut me suivre", semblent traduire certains regards, certains visages, témoignages d'une imagination et d'un esprit ayant pris un chemin si personnel que seule l'artiste s'y retrouve sans avoir besoin de semer des cailloux blancs, laissant ainsi définitivement planer un certain hermétisme.

    Mais comme toujours la poésie et l'humour (certes définitivement noir...), reprennent le dessus sur la mélancolie et la pointe de sadisme qui parfume légèrement cette écriture au tracé aussi fragile et léger que délicat, rendant l'ambiance de la mise en scène d'autant plus pernicieuse... A l'image de ce dessin intitulé "Bête à bon Dieu". La finesse et la pureté (celle ci s'arrête d'ailleurs au trait, que l'on soit bien d'accord....) du chemin laissé par la pointe d'un crayon ou d'un feutre adoucissant toujours la noirceur du sujet. La couleur apporte parfois néanmoins une note divergente dans le carnet de l'artiste atténuant ainsi subtilement ce paysage sombre, au sens propre comme au sens figuré, sans pour autant le dénaturer. Un ensemble présentant une certaine alchimie savamment dosée entre une once de schizophrénie des personnages dotés d'une apparente douceur et de la noirceur de l'action ou de la pensée qu'on leur a attribué. 

    Certaines illustrations m’évoquent clairement des gravures un peu rétro (quasi omniprésence du blanc et du noir oblige....),  illustrations décalées, publiées dans des revues il y a quelques 100 ou 120 ans. Ses illustrations à elle, en veux tu en voilà, mais pas n’importe où et encore moins pour n'importe qui bien sûr... Des publications indépendantes, des insertions furtives dans "La tranchée Racine", "Capharnaüm" et "La Brique", pour les plus récentes. 

    Mes illustrations à moi ne sont malheureusement ici qu'un très pauvre aperçu des planches de Mademoiselle Ka, je vous invite donc à visiter sans tarder son site internet et sa toute fraîche page Facebook...histoire d'aller danser une petite polka...

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  • Paris en musique : "Les oiseaux de Paris"

    Le 09/08/2011 à 20:38Paris en musiqueCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    D'une fontaine je passe au cygnes....en effet, c'est un billet "au fil de l'eau" qui aurait du trouver sa place ici ce soir mais une boutade de mon appareil photo (enfin plutôt une absence d'esprit de son utilisatrice...pour être honnête) m'oblige à changer de cap, pour néanmoins rester au bord de l'eau, cette eau qui me définit si bien....et qui coule ici le long de l'Allée des Cygnes, entre le Pont de Bir Hakeim et la réplique de la statue de la liberté qui trône au milieu du Pont de Grenelle. Et pour accompagner le pas des promeneurs qui arpentent ces 890 m du chemin bordé d'arbres et de bancs bleutés, ce soir les mots de Charles Trénet qui évoque "Les oiseaux de Paris", à l'image des anatidae de l'allée.....

    "Quand tout dort sur la ville et que brille
    Cette gueule en or, la lune,
    Quand j'étreins du chevet la lumière,
    Que je retrouve la nuit familière,
    Quand je fume la dernièr' cigarette,
    Que je ferme doucement la fenêtre
    Et que, dans le sommeil, je me glisse
    Pour rêver aux plus belles délices...

    Les oiseaux de Paris
    Me réveillent, la nuit,
    Par leurs chants et leurs cris.
    Ils font bien plus de bruit
    Qu'les autos,
    Les oiseaux.
    Chaque soir, à minuit,
    Dans mon île Saint-Louis,
    Tout le malade les maudit
    Mais moi, j'les trouve gentils,
    Les oiseaux d'Paris.
    Vous croyez peut-être qu'ils ont entr' eux
    D'innocents bavardages.
    Non, Mesdames, l'amour, ils ont joyeux.
    Ah ! Quel beau tapage.
    Je ne dors plus la nuit.
    Je m'remue dans mon lit
    Et je rêve, c'est inouï,
    Que je suis un oiseau de Paris.

    J'ai quitté Paris pour la province.
    Les affaires étaient trop minces.
    Je vis loin, très loin, dans un village.
    Je m'occupe de pêche et de jardinage.
    Ce matin, en ouvrant la fenêtre,
    C'était l'hiver tranquille et champêtre.
    Le soleil cascadait dans les branches
    Mais les bois étaient en robe blanche.
    Mais hélas, la vie est vagabonde.
    Un artiste doit courir le monde
    Et Berlin, Chicago, capitales
    Sont bien loin de ma terre natale.
    Ce matin, j'm'éveille en Amérique
    Dans dix jours je serai en Afrique
    Et je pense avec mélancolie
    A ma ville qui m'attend, si jolie.

    Un oiseau de Paris
    Est venu faire son nid
    Dans l'hôtel où je suis.
    Il fait bien plus de bruit
    Qu'les autos,
    Cet oiseau.
    Chaque soir, je lui dis :
    "Si tu vas à Paris,
    Dis bonjour aux amis.
    Dis bonjour à la Seine,
    Au bois d'Vincennes.
    Va revoir ma chambre, sous les toits,
    Où l'on voit les étoiles.
    Porte à tous de bonnes nouvelles de moi.
    Dis-leur : "Il reviendra."
    Pose-toi dans le ciel,
    En haut d'la Tour Eiffel,
    Au printemps qui sourit
    Et chante avec tous les oiseaux de Paris."

    Charles TRENET

  • Art contemporain et patrimoine : "L'heure pour tous" au coeur de la gare St Lazare

    Le 08/08/2011 à 20:49Art contemporain et patrimoineCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    "Aucun cadran n'affiche la même heure, aucun amant ne livre la même humeur"......en partageant ces deux vers d'une chanson de Bashung, je ne veux pas faire état de mes propres états d'âme mais juste par là, introduire ce billet de nouveau siglé "art contemporain et patrimoine" qui évoquera cette fois ci le temps....."L'heure pour tous" car c'est de cette oeuvre d'Arman installée dans la cour intérieure qui forme le parvis de la Gare St Lazare, dont il s'agit bien ici. Posée au pied de l'entrée de la gare en 1989, cette accumulation de cadrans superposés les uns au dessus des autres, évoque à elle seule un certain nombre de choses.

    Une oeuvre on ne peut plus appropriée à cet endroit, et même si le fronton de la gare présente déjà un gros cadran (toujours à l'heure sil vous plait...et il vaut mieux..), il n'en reste pas moins que l'idée du temps qui file est bien présente à travers cette oeuvre typique de l'artiste, figure de proue du nouveau réalisme français. Les cadrans échafaudés les uns au dessus des autres, leurs aiguilles arrêtées, le temps les a comme figées dans un instant qui n'appartient plus qu'au spectateur qui les croisent sur leur trajet du quotidien, comme sur celui des grands destins.
    Souvent en proie à la malice des pigeons parisiens qui s'évertuent à y laisser leur trace, qui en devient presque mesure que le temps passe.....indélébile, les cadrans ainsi momifiés semblent à jamais pris dans le temps qui file.....et personne n'ira songer à redonner éclat et jeunesse à ces formes circulaires qui dorment ainsi sous la "patine" du temps, leur conférant un caractère aussi vénérable que poétique. 
    Amenant au pas de course, comme au pas nonchalant l'usager du métro-boulot-dodo, ou le voyageur d'un jour, elle accompagne sur le quai de la gare le tout à chacun. Il me semble que cette oeuvre nous permet de nous rappeler, à supposer que l'on prenne la peine (et le temps !) d'y réfléchir, quelles sont les choses essentielles de celles qui ne le sont pas, distinguer l'important du superficiel, laisser le temps se figer un peu sur les choses qui valent la peine que l'on s'attarde sur elles et laisser le temps poursuivre sa route pour celles qui ne valent pas forcément la peine qu'on y consacre autant de temps ....Peut être prendre le temps justement de méditer sur la valeur du temps, ce temps si précieux qui passe toujours de plus en plus vite, laissant parfois nos vies avec un pan d'inachevé...et si nous rattrapions le temps perdu en broutilles égocentriques pour prendre le temps de s'ouvrir à l'autre ?
    Voilà qu'à force de cogiter, j'en oublie que ce temps d'écriture n'est pas non plus figé !!! Heureusement que je n'ai pas de train à prendre ce soir, je pourrai bien le rater....Mais si vous même deviez en prendre un, surtout ne vous fiez pas à l'un des cadrans de ces élévations intemporelles....vous manqueriez à coup sûr de le rater...

    Lire la suite ...

  • Le chat parisien...

    Le 07/08/2011 à 17:57HumeursCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    Le chat est définitivement parisien, à l'effigie du "Cachou" de mon amie Marlène.......Pensez donc, outre à courir les toits et autres bords de fenêtre de cette démarche agile qui caractérise ce petit félin des villes, il apparait également à chaque coin de rue, ici bombé par Miss Tic, taggé par là, collé par le Chevalier de Coeur ou par Catwalk, ici encore peint par JB, sans parler de "M. Chat" qui, de son sourire "ultra bright", semble à lui seul éclairer la ville... Bref il envahit Paris...Qu'il soit jaune, rose, blanc, mais le plus souvent de ce pelage noir qui lui donne son petit côté mystérieux, il est le compagnon, de nos soirées urbaine d'hiver, certes, mais aussi de nos promenades comme de nos trajets quotidiens...

    Je ne sais pas si le chat et l'animal emblématique parisien, mais depuis le succès du cabaret du "Chat Noir", célèbre et non moins emblématique guinguette de Montmartre, l'amour que nous portons à cet animal à quatre pattes ne s'est jamais réellement démenti....
    Voici dans ce diaporama un petit aperçu des spécimens que vous aurez peut-être vous même croisé...
    Et pour clore ce court billet je laisserai faire la poésie et la fantaisie de Bashung qui aimait tant les chats et dont l'élégance, mais aussi le caractère silencieux, rapellait celle de l'animal....
    "J'enfile des perles à rebours
    Capitaine prend le nemo
    C'est pas uniquement un bruit qui court
    Souris dansez, notez greffier

    Le chat veut en finir en beauté

    Ballerina cache une ride
    Lézard premier degré
    Mona Lisa suit le guide
    Tu me fais croquer, fromage râpé

    Le chat veut en finir en beauté

    Le chat veut en finir en beauté"

    Alain BASHUNG - "Chat"

  • Art contemporain et patrimoine : Quand des ovnis survolent les jardins du Palais Royal

    Le 06/08/2011 à 17:59Art contemporain et patrimoineCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    Oui, je parlerai d'ovnis ce soir...Enfin, presque, car ces objets volants qui veillent tels des phares sur les jardins du Palais Royal sont pourtant bien identifiés...C'est en passant ce matin dans les allées sablonnées que j'ai croisé ces bizarreries évoquant de loin des lampadaires mobiles.

    Nous devons cette étrangeté artistique à Takis, sculpteur grec contemporain (né en 1925). Cet ensemble de quatre oeuvres composées pour chacune d'elles d'un pied métalliques de 4,50 m de haut présentant deux bras au bout desquels sont fixées des demie-sphères colorées, sont en réalité plus justement appelées"signal eolien". Datant de 2006 il renvoie directement à la démarche générale de l’artiste qui se rattache depuis les années 50 à l'art cinétique (courant artistique fondé sur l’esthétique du mouvement) et plus précisément en travaillant autour des signaux lumineux et sonores construits à partir de tiges métalliques justement. 

    Ces sculptures éoliennes, oeuvres des années 2000, tournent donc autour d'un axe actionné par le vent. Elles succèdent, mais sous une autre forme, aux télésculptures, sculptures magnétiques et autres scultpures musicales qui confirment au fil des décennies et des innovations l'attrait, que dis je la fascination, de l'artiste pour le mouvement, le son et parfois aussi la lumière, autant de signaux qui semblent venir d'un autre monde que le nôtre (la référence au ovnis n'était donc pas si inapprpriée...). 

    Cette exposition temporaire, exposée à l'air libre, au coeur des jardins du Palais Royal, permet aux visiteurs et aux promeneurs qui passent ou se prélassent autour du bassin central, une petite parenthèse aussi étrange que poétique. Car même si à première vue, elles peuvent présenter un aspect un peu hermétique, on finit, le mouvement du vent et le silence aidant, à les trouver assez sympathiques. En fait, avec un peu de réflexion et d'ouverture d'esprit on ne peut rester totalement indifférent devant ces demies-sphères flottant au gré du vent....qui trouve aussi toute leur harmonie en compagnie du seul le bruit de la fontaine qui continue à cracher son eau juste à leurs pieds.
    Le passant qui devient spectateur improvisé n'a plus qu'à se laisser envelopper par cette poésie aérienne, aléatoire, qui rend cette danse géométrique et colorée totalement inédite, et unique.
    Certes, si l'apparition peut sembler incongrue au premier abord, chargé d'intensité et de témoignages historiques, il me semble que passé la première réaction de l'étonnement suscité par la juxtaposition proposée entre passé, histoire, patrimoine et futur et innovation, elles apparaissent en réalité très bien correspondre au cadre qui les accueille aujourd'hui. En effet, rigidité et équilibre semblent convenir aux volumes imposant des bâtiments, au classicisme de leurs lignes. Une certaine élégance se dessine sur ces vieux murs et les formes finissent par trouver habilment leur place. Une fantaisie mobile très maitrisée, par la rigidité des lignes qui suportent l'ensemble mais qui laissent néanmoins une totale liberté à ces "capsules" colorées qui viennent se juxtaposer à l'immobilisme des pierres ancestrales...

    Une initiative supplémentaire qui nous permet d'ouvrir un peu plus notre horizon culturel et notre sensibilité à concevoir l'art dans tout ses états.

  • Histoire et Patrimoine : Au coeur du Paris historique, un passage culturel...

    Le 05/08/2011 à 21:15Histoire et PatrimoineCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    "Dans le coeur du 3ème arrondissement, 
    Au numéro 9 de la rue Charlot plus exactement, 
    Derrière une haute porte cochère,
    Au large fronton de pierre, 
    Se cache un endroit historique,
    Aujourd'hui tourné vers la création artistique. 

    (Admirez la succession de rime, totalement impromptue et involontaire...)
    Un passage culturel et intemporel,
    Qui permet de traverser les portes du temps, 
    En l'espace d'une cour pavée,
    Et d'un accrochage approprié,
     
    (Allez j'arrête là, je reconnais que ça pourrait devenir lassant..)
    Je vais donc ce soir ,
    Dévoiler un peu de l'histoire, 
    De ce lieu chargé de passé,
    Aujourd'hui recomposé....
     
    (Promis, je ne le fais pas exprès...)
    Peut-être cette petite fantaisie littéraure introductive me vient de la visite faite aujourd'hui au Passage de Retz qui fut, il y a bien longtemps, marqué par quelques personnages ayant le goût des mots... 
    Cet ensemble architectural retrace à lui tout seul un peu de l'histoire parisienne depuis le XVIIème siècle. Construit entre 1613 et 1632 pour un homme de la cour, Daniel Martin de Mauroy, trésorier du duc de Guise, l'hôtel de Retz est ensuite racheté en 1649 par le Cardinal de Retz (connu pour ses "Mémoires", évoquant notamment l'épisode de la Fronde) et dont il héritera d'ailleurs du nom. Un peu plus tard l'hôtel y accueillit également un autre personnage de lettres, Mme de Sévigné. A partir de la fin du XVIIème siècle, il passa alors régulièrement de mains entre plusieurs familles aristocrates parisiennes et en 1804 il vit naître Nestor Roqueplan, rédactreur en chef du Figaro, directeur de l'Opéra comique et du Châtelet.

    En 1839, l'hôtel brûla mais fut rapidement reconstruit. Passé la Révolution française et ses séismes politiques, économiques et sociaux, il devint alors un centre de production : les cartonnages du Marais, puis à partir de 1950 les jouets Frydmann. C'est l'héritière de cette entreprise qui décida quelques décennies plus tard de transformer l'ensemble architectural en plusieurs îlots où se côtoient aujourd'gui des ateliers de design, entreprises de prestige, mais aussi de(s) (chanceux) particuliers, et enfin le Passage de Retz, espace culturel dédié à l’évènementiel, ou vous pourrez jusqu'au 13 septembre allez admirer l’exposition estivale "Not for sale" (une visite in situ me donnera l'occasion d 'ailleurs de l'évoquer dans un prochain billet estampillé "la rue e(s)t la cimaise".

    Dans la cour, quelques oeuvres d'art contemporaines annoncent d'ailleurs elle mêmes la couleur (enfin plutôt le style) de la démarche culturelle initiée par le Passage de Retz qui se veut "lieu d'expression, de relations et de rencontres. Un passage de questionnement et d'investigation". Comme cette sculpture que mon appareil photo a saisi et qui me semble illustrer parfaitement l’esprit de ce lieu culturel parisien, miroir entre passé et présent, entre l'histoire déjà écrite et celle qui reste encore à rédiger.....

  • Street Art : Sur le bitume...

    Le 04/08/2011 à 20:45Street ArtCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    Et bien oui  il n'y a pas que les murs qui peuvent être support de l'art...et vecteur de message artistique, et pas que d'ailleurs, fantaisiste, poétique, vindicatifs, humoristiques, ou tout simplement encore commerciaux, publicitaire....

    Cela demande simplement au promeneur habitué à regarder droit devant de prendre un peu la liberté de s'attacher à ce qui se passe juste en dessous de son nez....et à regarder aussi un peu devant ses pieds. Les rencontres artistiques sur le macadam peuvent d’ailleurs s'avérer très amusantes, c'est surtout un autre moyen d'investir la ville pour des artistes en mal de surface à originales à recouvrir d'une expression qui arrachera à celui ou celle qui la croisera, un sourire comme un point d'interrogation....

    Et puis transmettre un message sur le macadam, ça demande aussi d'utiliser de la peinture en bombe ou un bonpinceau pour que l'oeuvre tienne un minimum...au assauts des pas saccadés comme de la pluie qui s'abat parfois tel un rideau...
    La seule véritable démarche artistique qui semble réellement en être une, est celle de Areuuuh, dont vous avez forcément déjà croisé l'un des bébés.
    Slogans, accroches commerciales, trait d'humour, tout est bon à transmettre au citadin, tant que ce message est vu...voilà un petit, tout petit florilège de ce que mon appareil photo à croisé.

  • Paris au fil de l'eau : Où le Carnaval de Paris reprend vie...

    Le 02/08/2011 à 21:50Paris au fil de l'eauCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    La pluie s'en est un peu allée, une trêve qui permet au soleil à nouveau de briller....laissant le trottoir de l'après-midi plus chaud que ces derniers jours, une trêve sans doute assez brève.... Alors pour apporter une note rafraîchissante à ce quartier d'été, et avant que l'orage ne succède aux lourdeurs climatiques de la journée, je vais évoquer ce soir une fontaine. Une fontaine nichée sur une petit place que j'ai rapidement déjà évoqué à l'automne dernier, lorsque je faisais référence à l’intriguante qui avait habité l'un des splendides hôtels particuliers qui délimitent le périmètre de ce coin de la nouvelle Athènes que j’affectionne particulièrement. La place Saint Georges, puisque c'est d'elle dont il s’agit ici, est marquée par trois bâtiments importants, l'Hôtel de la Païva donc, en face la bibliothèque Thiers, que vient directement jouxter, outre une bouche de métro, le théâtre du même nom que la place, point de ralliement des parisiens amateurs de bons mots et de spectacles, apportant ainsi une note aussi animée que culturelle à cet endroit tranquille de l'arrondissement.

    Au centre, derrière une protection circulaire en fer forgé et en guise de petit rond point citadin, se dresse la fontaine Gavarni, érigée à l'origine en 1824 mais réaménagée au début du XXème avec les éléments que l'on lui connait aujourd'hui. 
    Un hommage rendu au célèbre caricaturiste du XIXème siècle qui habitait le quartier, un momument réalisé grâce à une souscription publique de la Société des Peintres-Lithographes, comme il est indiqué à la base du monument. Le buste du dessinateur surplombe ainsi la place, mais aussi les rues St Georges et la rue Notre Dame de Lorette.
    Sur le pourtour de la colonne, des hauts reliefs représentant les personnages du Carnaval de Paris (inspirés de ceux de la Comédia dell'Arte) ont été sculptés, par Denys Puech et Emile-Oscar Guillaume, faisant presque ainsi écho (certes, muet) aux comédiens qui jouent sur la scène du Théâtre St Georges, à quelques mètres à peine de ces figurants de pierre....
    Les yeux d'Arlequin, pointent vers un ciel parisien qui, même s'il est souvent gris, prend soudain des couleurs à travers le regard de cette gaieté à jamais immortalisée dans la pierre, et le sourire de Grisette croise subrepticement le passant apportant un peu de douceur à un quotidien peut être un peu trop routinier...
    Leurs mains rejoingnent celles de Rapin et du Débardeur, pour esquisser une ronde imaginaire autour du créateur. Une ambiance bonne enfant, artiste, fantaisiste, presque un peu bohème qui correspond totalement au cadre de son emplacement. Un  peu de poésie, sur cette petite place, qui semble soudain délaissée par l'animation et la brutalité que connais aussi parfois Paris.
    Au pied du joyeux quatuor ont été appliqués en guise de décoration mais aussi destinés (quand ils le veulent bien) à déverser de l'eau (la fontaine, enfin plutôt ceux qui régissent la distribution d'eau des fontaines publiques parisiennes, étant assez avares sur ce point...), quatre mascarons représentant (officiellement), les parisiens....si je ne me retrouve pas particulièrement parmi les faciès proposés par le panel (question d'époque sans doute....), il convient de relever que ces figures étaient probablement représentatifs de la société contemporaine de leur auteur....Mais entre Mamie Nova des jours de Carême et le peintre de Montmartre au chapeau, rien qui ne puisse vraiment rappeller l'autochtone de la capitale d'aujourd'hui......

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  • Paris en musique : "C'est la faute à Dylan"

    Le 31/07/2011 à 17:52Paris en musiqueCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    Paris vu à travers les lunettes de la country, que ce soit à travers les notes de musique qu'à travers les mots, il n'y avait que Bashung pour oser le lien entre la place de l'Opéra, une selle, un cow boy et..Dylan....Ce qui prouve que Paris peut prendre aussi par le biais des vers et des mélodies un petit côté décalé et fantaisiste. Une chanson des débuts de l'artiste, tirée de son premier album..."Roman-photos"...

    "Lorsque j'ai quitté ma squaw
    Mon bout de ferme
    Dans un comté proche
    De Clermont-Ferrand
    Le shérif venait de faire construire
    La sienne
    Pour y loger l'adjoint et sa maman

    Sing along Bob
    Sing, sing along Zimmerman
    J'suis cow-boy à Paname
    Mais c'est la faute à Dylan

    Place de l'opéra
    Un flic du genre texan
    M'a dit tout en essuyant ses Ray-Ban
    Mon gars t'es pas d'ici reprends ta selle
    Sinon j'te fous fissa en cabane

    Sing along Bob
    Sing, sing along Zimmerman
    J'suis cow-boy à Paname
    Mais c'est la faute à Dylan

    J'avais un rendez-vous avec mon pote le Kid
    Dans un salon perdu du vieux Pigalle
    Le Kid m'a dit man ici y'a pas d'emploi
    Si t'es pas partant pour le nu intégral

    Sing along Bob
    Sing, sing along Zimmerman
    J'suis cow-boy à Paname
    Mais c'est la faute à Dylan

    J'ai traîné mes boots des rios de Barbès
    Jusqu'aux prairies de l'or noir
    De Longchamp
    Mais j'n'aurais pas cru que j'finirai ma vie
    Portier dans un hotel pour hommes en blanc

    Sing along Bob
    Sing, sing along Zimmerman
    J'suis cow-boy à Paname
    Mais c'est la faute à Dylan"

    Alain BASHUNG - Roman-photos

  • Art contemporain et patrimoine : "Taupologie pour l'Hôtel de Sully"

    Le 30/07/2011 à 17:51Art contemporain et patrimoineCommentaires (2)Ajouter un commentaire

    Sur les bords de la rue Saint Antoine, derrière un haut porche, un lourde porte en chêne et une façade en pierre blanche, dans ce coeur du Marais, le Paris de Louis XIII où la place des Vosges n'est à que quelques encablures de l'église Saint Paul, se dresse, majestueux (ou presque puisqu'il ne s'agit pas non plus d'une demeure royale...), l'Hôtel de Sully.

    C'est donc par le biais de cet édifice autrefois privé, devenu public aujoud'hui, ce témoignage urbain d'une toute autre époque, que je souhaite évoquer à travers ce billet au parfum historique, l'architecture du début du XVIIème siècle, bien caché au coeur de la capitale, niché dans un écrin vert mais bien pour autant présent. Cet ensemble architectural aussi unique qu'exceptionnel dans Paris qui est aujourd'hui le siège du Centre des Monuments Nationaux, n'est pas ouvert à la visite mais le promeneur peut toutefois en admirer les façades, s'arrêter dans la cour intérieure ou le traverser totalement pour accéder ainsi à l'un des angles de la Place des Vosges, qu'il jouxte directement.

    Entre ces murs d'histoire et autres couloirs du temps, tout évoque, rappelle et témoigne l'architecture du début du XVIIème siècle notamment à travers un registre sculptural directement issu de la fin de la Renaissance, que l'on retrouve également sur d'autres édifices de la fin du XVIème et du début du XVIIème siècle. Le plus bel exemple qui me vienne à l'esprit étant bien sûr celui du château d'Ecouen. Toutefois, l'hôtel de Sully reste particulier, une élégance architecturale parisienne qui annonce le classicisme qui s'épanouira quelques décennies plus tard à Versailles. D'une part à travers le choix de la pierre de taille (au contraire de la Place des Vosges par exemple), par la symétrie des façades, l'alignement vertical des fenêtres surmontées, successivement cintrées et circulaires ou encore par les deux pavillons encadrant le bâtiment principal. Ces caractéristiques deviendront des récurrentes dans l'architecture parisienne du grand siècle. Modèles féminins est masculins sculptés dans des niches, aux traits caractéristiques des oeuvres de la Renaissance, nés sous une main encore un peu maniériste, , entrelacs, mascarons... des détails décoratifs sculptés dans une finesse qui fera l'élégance de l’architecture et des arts décoratifs parisiens.

    Passez dans les jardins de l'hôtel et vous aurez alors droit à une vision aussi étrange que drôlatique, qui m'oblige finalement à classer ce billet dans ma catégorie "Art contemporain et Patrimoine" plutôt que dans une catégorie d'articles à caractère purement historique. Une apparation (et c'est le mot adéquat)  qui ne peut que surprendre le visiteur subitement saisi par un anachronisme inattendu.

    En effet, dans l'un des carrés de verdure soigneusement bordés de ces petits buis qui rappellent aussi bien les jardins moyen-âgeux que les grands parterres des jardins de nombreux châteaux français, règne une hôte étrange.....j'ai nommé "Taupologie pour l'hôtel de Sully". Quésako me direz vous ? (et à juste titre). "Taupologie", c'est ainsi qu'a été baptisée l'oeuvre d'art de Ghyslain Bertholon, qui trône littéralement ainsi entre les quatre murs de la cour intérieure de l'hôtel...Il convient de se figurer une motte de terre, sortie tout droit d'un jardin qui aurait été laissé au règne de ces petits mammifères fouisseur (si, si, c'est le terme) qui affectionnent l'obscurité et creuser des galeries souterraines pour mieux escamoter gazons et plates bandes de eurs propriétaires....Un monticule, donc mais pas de quelques centimètres non, mais plutôt à hauteur d'homme, au faite duquel émerge un museau et deux patounes...De haut, on dirait presque une taupe vêtue d'une grande robe qui rappellerait presque celles que l'on portait à l'époque où furent édifiés ces murs vénérables....Les couleurs naturelles de l'oeuvre se fondent toutefois assez bien dans l'ensemble, ce qui lui permet finalement de trouver assez bien sa place dans ce lieu historique, sans que le contraste ne soit trop violent ou d'emblée caricatural entre la bestiole (qui semble presque retarder le visiteur interloqué, par son oeil goguenard) et l'écrin qui l'accueille. 

    "Taupologie" règne ainsi sur le jardin de l'Hôtel de Sully, volant véritablement la vedette aux nymphes nichées dans les façades, ces demoiselles à la demie nudité n'émouvant plus les yeux qui se lèvent vers elle et n'ayant plus que leur ancienneté et leur vénérabilité pour toiser le sombre animal qui ose ainsi concentrer tous les regards et autres appareils photos sur lui.....Une oeuvre qui s'inscrit dans la démarche artistique "Animaux et monuments", organisée par le Centre des Monuments Nationaux, à travers toute la France, jusqu'en octobre prochain.

  • Paris en musique : "Elle fait l'avion"

    Le 23/07/2011 à 20:16Paris en musiqueCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    Elles sont statiques, elle sont stoïques, elles sont passives, parfois lascives...elles sont habillées, parfois quasi dénudées, elles portent à bout de bras le poids des façades, ont le regard perdu au loin vers un horizon invariablement fait d'ardoises. Elles restent imperturbables, qu'il pleuve qu'il neige ou qu'il vente, toujours figées dans leur pose....vous l'aurez deviné, j'évoquerai ici brièvement ce soir les cariatides, ces parisiennes de pierre qui veillent sur la rue du haut des frontons, des balcons et des entablements.

    Alors qu'elles soutenaient les temples grecs, remplaçant ainsi avantageusement des colonnes, elles prirent au fil du temps, une fonction plus décorative qu'architecturale en elle même. Dérogeant à la règle de supporter pierres et balcons, elles venaient dès le XIXème siècle simplement figurer un peu de beauté, dans le paysage urbain parisien et faire rêver les passants qui levant la tête voyaient, devant des bras levés, un sein à peine caché par un voile transparent, prenant ainsi les rayons du soleil...
    Souvent vétues d'une longue tunique, elles apparaissent impassibles dans leur demie nudité, droites, elles n'expriment que l'indifférence qu'elles portent au monde qui les entourent, juchée là haut, elles semblent prendre de la hauteur, sur les turpitudes de notre monde citadin....et inaccessible aux mortels que sont les passants levant à peine les yeux sur ces apparitions au sourire à jamais figé dans la pierre.
    Ces parisiennes qui ont envahi les rues de la capitale, n'ont parfois plus grand chose à voir avec leur lointaine cousines antiques...preuve en est avec ces enjôleuses de la rue du faubourg poissonnière, qui semblent presque survoler avec leur air aussi doux que mutin l'immeuble qu'elles ornent, faisant de lui, une attraction du quartier et un témoignage de l'architecture du début du XXème siècle.
    Je ne sais pourquoi, mais à chaque fois que je passe devant ce numéro qui fait l'angle entre la rue du faubourg Poissonnière et la rue d'Abbeville, me viennent les notes d'une chanson qui, malgré le côté anachronique qu'elle peut inspirer par rapport à ces apparitions de pierre, trouve comme un écho à la gaieté de ces visages. Quelques vers que je ne peux m'empêcher de relayer, qui me plaisent par leur côté décalé, et que l'on doit à mon chanteur-compositeur préféré...

    "Léonie a le torticolis
    Léonie a descendu la nuit
    Léonie monte sur son pony
    Ici y’a moi, ici y'a moi
    Elle n'est pas là

    Du haut du mât
    La vigie me crie terre
    Elle révise deux ou trois mousquetaires
    Vilenies tout ce que ton nous dit
    Sur Léonie

    Elle fait l'avion, elle fait l’avion
    Décrit un cercle dans le ciel
    Je fais des ronds, je fais des ronds
    La patte dans une écuelle

    J'ai fait une croix sur ses seins galbés
    Rien n'y fait, rien n'y fait
    L’amour est encore de son ressort

    Elle fait l'avion, elle fait l'avion
    Décrit un cercle dans je ciel
    Je fais des ronds, je fais des ronds
    La patte dans une écuelle

    Je veux te dominer aux dominos
    Je te veux nue sur l’avenue à chaud
    Je veux te dominer aux dominos, dominos, dominos

    J' m 'attends à tout et je m'endors
    Le dernier couché baisse le store
    La joie qui nous inonde n'est pas feinte
    Vilenie tout ce que l'on nous dit

    Je veux te dominer aux dominos
    Je te veux nue sur l'avenue à chaud
    Je veux te dominer aux dominos, dominos, dominos".

    Alain BASHUNG - "Elle fait l'avion".

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