Sans aller jusqu'à dire que cette catégorie est un défouloir, elle pourrait néanmoins ressembler à un espace d'expression libre pour son auteur qui y laisse son point de vue personnel sur des thématiques diverses et variées, se rapprochant parfois de suje
Le chat est définitivement parisien, à l'effigie du "Cachou" de mon amie Marlène.......Pensez donc, outre à courir les toits et autres bords de fenêtre de cette démarche agile qui caractérise ce petit félin des villes, il apparait également à chaque coin de rue, ici bombé par Miss Tic, taggé par là, collé par le Chevalier de Coeur ou par Catwalk, ici encore peint par JB, sans parler de "M. Chat" qui, de son sourire "ultra bright", semble à lui seul éclairer la ville... Bref il envahit Paris...Qu'il soit jaune, rose, blanc, mais le plus souvent de ce pelage noir qui lui donne son petit côté mystérieux, il est le compagnon, de nos soirées urbaine d'hiver, certes, mais aussi de nos promenades comme de nos trajets quotidiens...
Je ne sais pas si le chat et l'animal emblématique parisien, mais depuis le succès du cabaret du "Chat Noir", célèbre et non moins emblématique guinguette de Montmartre, l'amour que nous portons à cet animal à quatre pattes ne s'est jamais réellement démenti....
Voici dans ce diaporama un petit aperçu des spécimens que vous aurez peut-être vous même croisé...
Et pour clore ce court billet je laisserai faire la poésie et la fantaisie de Bashung qui aimait tant les chats et dont l'élégance, mais aussi le caractère silencieux, rapellait celle de l'animal....
"J'enfile des perles à rebours Capitaine prend le nemo C'est pas uniquement un bruit qui court Souris dansez, notez greffier
Le chat veut en finir en beauté
Ballerina cache une ride Lézard premier degré Mona Lisa suit le guide Tu me fais croquer, fromage râpé
Lorsque l'Opéra parait.... En ce printemps propice et symbole à tout renouveau, je souhaitais revenir sur un sujet et un lieu qui me tiennent un peu à coeur....Par deux fois j'ai évoqué le cas des édifices publics dont la rénovation étaient supervisées et réglées par des entreprises privées, imposant en contrepartie un affichage intempestif sur le bâtiment en question...
Le premier et le deuxième opus marquaient et reflétaient le débat qui planait sur cette façon de mener les chantiers de rénovation d'édifices appartenant au patrimoine public.
C'est donc avec ce troisième (petit) volet que je propose une suite au début évoqué précédemment et clore légèrement et peut-être plus objectivement et positivement le sujet suscitant la polémique, tant en France qu'à l'étranger.
En fait depuis plusieurs semaines, à mesure que l'hiver s'estompait et laissait place au printemps, les oripeaux commerciaux dont était affublé l'Opéra Garnier (aveuglant presque passant comme automobiliste passant par le carrefour Scribe), oripeaux néanmoins nécessaires puisque le bâtiment faisaient (et fait encore) l'objet d'un toilettage extérieur commençaient à tomber pour (re)trouver la beauté du Second Empire et la vision joyeuse de cette petite confiserie architecturale faite d'éclectisme romantique.
Pour reprendre succinctement les deux premiers chapitres rédigés sur le sujet et comme certains médias le soulignaient également, je posais la question du prix du mécénat français pour les bâtiments publics. En guise de protection durant les travaux, l'Opéra se parait de "splendides" bâches publicitaires à l'effigie qui d'une entreprise automobile (cherchons bien le lien en effet entre les chevaux et la grande musique...) ou bien d'une banque ou enfin d'une entreprise d'intérim. Un décor plus ou moins appréciable et ne mettant guère en avant la beauté du patrimoine parisien.
Mais aujourd'hui plus rien de tout cela, plus de couleurs criardes et de devanture aussi tapageuse que décalée, non l'Opéra dans toute son élégance a petit à petit laissé choir ses écharpes colorées, ses vêtements d'hiver lourds et épais, pour dévoiler sous ce soleil printanier et le ciel si bleuté, sa peau claire et soignée. J'ai pu constater jour après jour que la dame s'effeuillait dans la discrétion et le chic qui n'appartient qu'aux belles figures parisiennes...Le teint diaphane, pur et aristocrate il nous apparaît, rayonnant sous le soleil parisien. Retrouvant sa beauté initiale qu'avait dessiné Garnier, il ne permet que mieux de mettre en valeur la toiture (que dis je la chevelure...) au verdâtre subtil paré d'ornements dorés.
Alors...si les compliments et la satisfaction semblent prendre le dessus, comment ne pas remercier le mécénat et le sponsor (même si ce terme me dégoûte un peu en matière de patrimoine historique et artistique), qui nous permet aujourd'hui d'admirer et de faire admirer aux hôtes étrangers les bijoux du patrimoine français ? A l'heure de la crise économique, de la mondialisation et d'une certaine libéralisation, il semblerait qu'on ne puisse en effet refuser toute aide visant à préserver, conserver et mettre en valeur notre patrimoine. S'il fallait supporter ce drôle de décor plus ou moins agréable, pendant plusieurs mois, je suis la première à reconnaître que cela en valait bien la peine !
Non je ne parlerai pas littérature ce soir... mais plutôt vélo...Il y a quelques mois déjà j'avais fait une petite (oh, vraiment toute petite) critique de l'utilisation et de la place du vélo à Paris....Le retour du printemps aidant, les bicyclettes et autres "vélo tout chemin" (parce que la pavé parisien le vaut bien) refont surface sur le bitume, les pistes cyclables (parfois même dans les sens interdits et sur les trottoirs... ), qui, sortis des cours, des garages et des stations de Vélib, valent bien une suite au premier opus...
Je reprends donc mon clavier ce soir pour évoquer de façon plus personnelle le cas de la petite reine dans la capitale et c'est presque encore toute essoufflée d'une balade à de coups de pédale et d'huile de gambettes (si si ça se dit...) que je rédige ce billet. "Un véritable art de vivre la ville différemment" avancent même certains (pour ne pas citer notre maire très investit dans le développement de l'utilisation de cet engin), il est vrai que le vélo reste un moyen de transport très pratique, très agréable, simplissime d'utilisation permettant rapidité dans les déplacements, accessibilité et qui plus est, très sain dans notre société de plus en plus tournée vers la "green attitude" et le développement durable.
Est ce son côté écologique, sportif ou économique qui est responsable de cet essor ? Quoi qu'il en soit, le vélo jouit d'un engouement de plus en plus marqué de la part des parisiens comme de la part des visiteurs d'un jour. Et si le succès de ce moyen de transport est au rendez-vous c’est sans doute grâce à la place qu'on souhaite lui accorder.... et l'installation du système de location Vélib à qui l'on a fait la part belle dans Paris il y a maintenant presque 4 ans y est aussi sans doute pour quelque chose. C'est qu'il a su trouver ses adeptes ! Facile d'accès pour un coût restant modique, on voit absolument tout le monde sur un vélib....(sauf moi...u_u...snobisme de parisienne, je ne suis jamais monté sur un de ces engins gris dont on dit qu'ils sont lourds et peu maniables...Mistinguette a son propre matériel...) : du retraité tranquille à l'ado énervé en passant par les touristes américains (que je finis d'ailleurs par dépasser en rollers...).....bref, cet appareil a su s'imposer dans les rues de Paris et même si la conduite de certains reste aléatoire (d'où sans doute la très utile initiative "cours de randonnée" délivrés aux enfants comme aux adultes, affichée comme une priorité pour la municipalité, ce qui me semble en effet être salutaire dans certains cas), chacun semble trouver sa place, son rythme, ses marques dans une ville qui reste bien envahie par l’automobile. Ainsi ce sont 80 millions de trajets réalisés depuis la mise en route (que dis je ...en selle !) de ces vélos estampillés Mairie de Paris et 162 000 abonnés longue durée en 2010... Et puis, l'investissement important visant à aménager l'espace urbain en faveur du vélo a permit de faire profiter aussi bien aux "vélibeurs" qu'aux autres amateurs de deux roues de leur déplacements : pistes cyclables, parcours, double sens cyclables, la maison des vélo, signalétique, stationnement, aménagement dans les parcs et jardins, application Iphone (si si...)
Malheureusement face à tous ces aspects positifs alliant l'utile qu'agréable, la courtoisie et la civilité des automobilistes et autres scooters laisse parfois à désirer et les vélos sont souvent pris pour des parasites de la chaussée, ce qui est assez dommage d'une part pour "le vivre ensemble" ainsi un peu mis à mal, mais surtout pour la sécurité des malheureux usagers à deux roues.
Pour avoir déjà essuyé quelques frayeurs dans les rues de la capitale, notamment une mémorable "prise en sandwich" entre deux voitures allant dans des directions opposées, place de la Bastille, j'ai bien cru mon dernier jour sur une selle de vélo arrivé... J'ai bien compris ce jour là que même en faisant attention à la place des autres, la (sur)vie ne tenait pas à grand chose.... Et que dire des taxis qui semblent parfois faire usage des couloirs de bus comme d'un circuit de formule 1 (les remakes de "Taxi" ce n'est pas à Paris que ça se passe...), ou bien qui ceux ne connaissent pas les règles de circulation des endroits phares de la capitale, comme ce jour où je me suis fait emboutir, à l'arrêt, par un taxi, laissant la roue arrière hors d'usage...), là encore l'acuité visuelle (ou la simple vigilance) semble faire défaut à certains...
Néanmoins, pour moi, avec ou sans taxi, en compagnie des pigeons bisets faisant du rase motte au dessus de ma tête (ces volatiles poussant même parfois le vice à venir en contresens.... effet garanti....), sous une averse inattendue, sur une piste cyclable ou sur un boulevard désert un dimanche midi, le vélo parisien c'est surtout le plaisir de voir Paris sous un autre angle, de passer de Picpus à Rivoli, de la Madeleine à la gare de l'Est en quelques coups de pédale, au son du vent dans les oreilles.... et découvrir à chaque fois ici un détail jusque là inconnu, là un rayon de soleil sur la pierre ou les ardoises, l'architecture des bâtiments anciens se découpant sur un ciel sans nuage... bref, il y a toujours un moyen de joindre l'utile à l'agréable dans le moindre trajet en vélo dans Paris.
Quel meilleur jour que celui consacré à la femme par notre calendrier international pour évoquer un sujet qui me tient à coeur depuis un moment, celui de LA parisienne ? Vaste question ma foi (déjà maintes fois traitée diront certains), qu'il m'a fallut élaborer en amont...Et pourtant je sais que cet article restera sans doute bien fade, très lisse et peut-être même relativement peu crédible aux yeux de quelques lecteurs....mais je prends tout de même le risque de m'aventurer sur ce thème aussi fragile que délicat (comme celles qu'il est censé encenser (?)..), car si subjectif ! Allez donc vous risquer à parler de la beauté, de la sensibilité ou de la personnalité, ça vous paraîtra toujours au final comme un peu à côté de la plaque...Alors parler des femmes, et qui plus est de celles qui habitent la capitale, c'est prendre un double risque....mais comme il s'agit de mes congénères, j'ose le prendre ce risque car, de près ou de loin, directement ou indirectement, je suis aussi un peu concernée....
Sans vouloir faire de l'ombre aux phénomènes qui ont déjà marqué l'histoire des parisiennes (je mets dans ce "panthéon" de la féminité parisienne (bien vivant !) des Sonia Rykiel, Inès de la Fressange, Andrée Putman, Chantal Thomass, Miss Tic et autres Madeleine Chapsal....) je vais tenter par les quelques lignes qui vont suivre de rendre compte de la parisienne d’aujourd’hui qui suit le chemin de celles qui l’ont précédé dans la capitale et de dresser l'ébauche de son portrait, tel que je le ressent.
La parisienne reste un modèle (stéréotypé ?) qui laisse toujours songeur et parfois admiratif les étrangers, même les plus attentifs et les plus observateurs. Si le Nouveau Monde et la "Grosse Pomme" en particulier a ses "new-yorkaises" avec des Carrie Bradshaw et consorts, Paris est loin d'être en reste et ce depuis quelques siècles .....Déjà les Merveilleuses sous l'Empire étaient une caste à part entière de la population féminine de la capitale, que suivront un peu plus tard les belles décrites dans les romans de Balzac, puis leurs dignes descendantes qui s'essayent au fume-cigare et qui innovent la coupe à la garçonne pendant les années folles. Ce "modèle" féminin français reprendra vie après la seconde guerre mondiale sous le pinceau génial de Gruau qui dépeint une femme à la taille de guêpe, les lèvres ourlées du célèbre "rouge baiser", puis relayé par Kiraz et ses "parisiennes" depuis les années 60 et 70, image de la jeune femme sophistiquée, fine mouche, parfois écervelée, croqueuse d'hommes, sans jamais avoir l'air d'y toucher bien sûr....mais qui a plus d’un tour dans son sac (Chanel, évidemment). Différemment mais sûrement, la thématique est reprise depuis les années 1980 par le biais des jolies brunes de Miss Tic qui ornent de leur présence les murs de la capitale. Des phénomènes à l'allure chaloupée et qui ont toujours la réplique dans une verve qui n’appartient qu’à elles : « une tête bien remplie sur un corps bien fait »...
Car si la parisienne se distingue par ses formes, sa ligne, son style vestimentaire, sa coupe de cheveux ou son maquillage impeccable, elle se détache également par son esprit et sa vivacité intellectuelle. Et c’est surtout là qu’elle se différencie des autres…LA parisienne c’est le fond et la forme en même temps !
C’est aussi ce côté multi facette : élégante, cérébrale, spontanée, à l'écoute de tout ce qui bouge, elle a le teint clair et le menton qui pointe vers le haut, le sourire de celle qui sait ce qu'elle veut et ce qu'elle vaut...Sophistiquée, mais juste ce qu'il faut...jamais vulgaire, son piédestal le lui a toujours imposé...
Après avoir remonté le temps je me suis dit qu’en réalité la parisienne, comme son environnement avait pourtant bien changé. Il me semble que si elle était encore très typée il y a quelques décennies, elle le parait beaucoup moins aujourd’hui. Et si elle marquait assurément la vie de la capitale, elle a quelque peu disparu... (bon d'accord, je ne passe pas non plus mes journées chez Angelina, Carita et Alexandre Zouari)....l'élégance, la féminité et l'esprit auraient ils déserté Paris ? Non bien évidemment, mais la parisienne semble avoir changé de profil. L'égalité des sexes chère à nos mères y serait elle pour quelque chose ? Certainement, les bouleversements économiques et sociologiques de la fin du XXème siècle n’y sont pas complètement étrangers….rappelez vous : la lutte pour l’égalité des sexes, la parité, la révolution sexuelle, la crise de la famille, la mondialisation, la révolution du tout média, de l’image et la banalisation de celle de la femme (?!), mais aussi la crise économique….il me semble que tous ces paramètres ont mis quelque peu à mal l’icône de la parisienne qu’il m'arrive de croiser aujourd’hui sous les plastiques posés par les bouquinistes sur les couvertures de vieilles éditions de "Elle" ou de "Marie France", j'ai plus de mal à la croiser en chair et en os dans nos rues de la capitale. Non, pas de nostalgie pour moi ici, simplement un constat de ce que je peux voir et analyser dans Paris.
Et je ne pense pas non plus que l’on puisse classer LA parisienne par rapport à une catégorie socio professionnelle, à un salaire net, à une adresse et à style de vie…ce serait sans doute se tromper (cf : le roman "Hell"). Bien que parler de LA parisienne, c’est probablement évoquer ces éléments mais pas seulement. C’est aussi la classe, le chic, la vivacité d’esprit, la spontanéité, une attitude et une façon d’être et ça ne se monnaye pas, on les a ou on ne les a pas…
Oui, il me semble que la parisienne a changé de profil, au regard des bouleversements de la société française…pour utiliser une métaphore, je pense que le portrait de la parisienne d'aujourd'hui ressemble à un portrait cubiste, permettant ainsi plusieurs sens de lecture, à l'image de la parisienne actuelle qui présente elle même tant de diversité...
Ce portrait cubiste pourrait s’esquisser de la façon suivante à travers ces quelques coups de crayons :
Une "amazone" à la vie trépidante jonglant entre baskets et talons aiguilles, qui "run" tous les matins un Ipod dans les oreilles, pour entretenir ses jambes de gazelle qu'elle mettra ensuite en valeur par une robe bien coupée ; à la situation professionnelle qu'elle a su dompter (forcément, c'est une guerrière.....), qui arrive à se cultiver tout en essayant de se divertir ; qui pense aux autres (pour parfaire son équilibre), qui peut avoir un sourire en coin tout en relevant le menton et regarder d'un peu (trop) haut ; qui s'abreuve de Kusmi Tea détox, à l'affect réfléchi….mais c'est aussi une "futile" à ses heures perdues, la shoppeuse et la "clubbeuse" invétérée, un sac Vanessa Bruno à la main, des leggings en jean et des ballerines aux pieds, un smartphone en guise de troisième main. Elle sort rarement seule…. et de préférence dans un club privé sinon aux "bains douches" ou au "Showcase". Au maquillage "nude".... elle est prête à faire la queue chez Angélina et devant les points de vente Ladurée, parce que justement c'est Angélina et Ladurée........(poncifs élimés ?).
Parfois "glam-rock", un perfecto et une coupe à la garçonne, des yeux charbonneux, un béret et un savant mélange entre noir profond et couleurs vives...qui aime les concerts dans les petits bistrots du 18è aux grandes salles répertoriées, ou encore la "bo-bo" préfèrant le canal de l'Ourcq au quais de Seine, qui roule en vélib, plutôt qu'en "scoot", qui ne jure que par le "slow food" et le bio….la liste de ces petits clichés pourrait se poursuivre longuement (et chacun pourrait y aller avec ses propres étiquettes..), alors plutôt que de vous lasser lecteur, je terminerai pas ces quelques mots…
Il n'y a pas une parisienne, mais DES parisiennes, elles sont à elles toutes seules des romans, elles aiment la vie, et la ville qu'elles habitent, qu'elles soient de la rive gauche ou de la rive droite. Ce sont surtout des âmes, des sensibilités que la société actuelle a quelques fois moulé à sa convenance, des êtres qui au fond restent bien fragiles pour peu qu'on les considère autrement que pour ce qu'elles ne sont pas vraiment, c'est à dire souvent des clichés auxquels elles se conforment parfois. Loin de moi l'idée ou l'envie de compartimenter ou de cloisonner dans des cases, ce serait faire perdre à cet article tout son intérêt, car la parisienne, c'est un kaléidoscope. Chacune ayant son style, le principal étant qu’elle l’assume et qu’elle l’affirme avec le naturel qui est le sien.
Ah un petit coup de gueule....de temps en temps ça ne fait pas de mal...et celui là restera simplement une petite saute d'humeur urbaine....
Sans vouloir défendre les écologistes dont je ne partage pas toujours le point de vue, je suis assez sensible à l'environnement urbain et à la propreté des rues et autres espaces publics parisiens ...Non je n'évoquerai pas ce soir le cas des déjections canines parisiennes (ce qui en soit fera peut-être tout de même l'objet d'un prochain article...), mais j'avais plutôt envie de parler d'un sujet dont je n'ai encore vraiment rien lui ni sur internet ni ailleurs...mais qui m'intrigue pour autant, depuis d'ailleurs un petit moment...oh rien d’extraordinaire, mais une fois que j'aurais évoqué la question je suis sûre que vous ne verrez plus les tuyaux, conduits cylindriques accolés entre deux numéros d’immeuble puisqu'en l’occurrence, il s'agit d'eux... de la même manière.
N'avez vous jamais remarqué qu'à chaque tuyau extérieur adossé à un immeuble (conduit pour l'eau ou l'aération, je ne sais pas...), sont collées de multiples annonces en tout genre allant du cours de yoga, à la vente de matelas futon, en passant par des petits ménages, des annonces de concerts de troisième zone, ou encore des cours de tango et autres rencontres (plus ou moins) alléchantes ? Souvent passées par le temps et victimes des aléas de la météo parisienne, elles finissent par tomber en lambeaux, parfois arrachées, ou bien effacées par la pluie, rendant finalement ainsi leur contenu de moins en moins attractif pour le potentiel client....
Si en soit, le phénomène reste anodin, et guère nuisible, plusieurs questions subsistent en moi : Comment penser et espérer que les clients puissent être "accrochés", ou ne seraient ce qu'attirés par ce biais ? Comment ne pas craindre une affaire plus proche de l'arnaque que de la valeur sûre ? A l'heure d'internet et du tout média, comment peut on espérer gagner une clientèle par ce biais que l'on peut qualifier de quasi-misérable ? Sans doute que cette offre correspond au niveau de la demande qui ne sera pas très regardante sur la qualité et de la proposition et du service en lui même...?
Je ne sais pas si cette utilisation de l'espace public est encadrée et autorisée, mais il me semble en tout cas que ces annonces qui sont "hors circuit" , hors des chemins traditionnels de la publicité ne sont guère efficaces, qui plus est détériorent le cadre urbain et sont susceptibles d'être une (certes, petite) source supplémentaire de pollution...
Alors non, je ne pense pas être une vieille fille aigrie qui ne supporte pas un trait de travers une affiche qui dépasse ou légèrement décollée ; les tableaux peuvent pencher chez moi et je ne cours pas derrière le moindre grain de poussière....Oh que oui, je suis pour la libre expression, j'aime aussi le street art et je considère que si la rue, le plus grand espace public disponible, peut être investit pour la promotion de l'expression artistique, si celle ci peut être utile au développement et à l’épanouissement de sensibilités diverses et variées, il faut en effet que les jeunes pousses artistiques puissent profiter de cette occasion formidable .....Sauf que dans le cas de mes tuyaux, on est loin d'une expression artistique et de l'utilisation de l'environnement urbain pour s'exprimer, ce phénomène s'apparentant à de la publicité sauvage, et à une "pollution visuelle" certaine, participant certainement à la réputation du "Paris/poubelle" souvent décrié par nos visiteurs étrangers. Et pour quel gain ? qui sera intéressé par un cours du soir, dont la description et les coordonnées seront transmises dans la rue entre un mur et une bouche dégoût ? Pas moi...
Alors oui, c'est un petit coup de gueule, rien de bien méchant, mais mettez vous à regarder ces tuyaux, vous ne les percevrez plus comme avant...Je précise que mes illustrations restent très discrètes...j'ai croisé des tuyaux sérieusement plus "décorés"...
Non, ne croyez pas que je vais (re)mettre ici en cause la crédulité des parisiens (comment le pourrais je en digne parisienne :)....), non, je vais plutôt voler dans les plumes du délicat sujet des pigeons bisets, vous savez ces gentils volatiles qui laissent ça et là une signature distinctive, qui sur un revers de veste, là sur un pare-brise (passe encore), ou tout simplement sur le sommet de votre crâne...). Oui, j'avais depuis quelques temps ce sujet en tête et je comptais bien publier une prose sur ce sympathique mais néanmoins envahissant compagnon de fortune des parisiens. Regroupés en tribu, voire en colonie à certains endroits de la capitale, ils sont donc rarement seuls (c'est qu'ils ont l'instinct grégaire ces zosiaux...), parfois même en nuée impressionnante, ils aiment (même si l'inverse ne se vérifie pas forcément) la compagnie des êtres humains que nous sommes. Leur présence suscite, d'un côté, les défenseurs qui apprécient cette inoffensive voire amusante présence animale dans Paris, les considérant même comme un véritable symbole de la capitale (on peut y voir en effet une palette de couleurs "ton sur ton" des plus chic et des plus gaie, composée de gris pigeon sur un gris asphalte, un gris ferraille et un gris "Seine polluée"....) ; de l'autre, les farouches opposants qui n’hésitent pas à poser des plaintes auprès de la municipalité de Paris pour nuisances multiples et pour certains de ces "anti-bisets", qui n'hésitent pas à liquider eux mêmes les volatiles encombrants...
Mais pour mieux comprendre d'où vient cet envahissement à plumes, il convient de remonter un peu le temps, oh juste deux ou trois siècle, quand sous l'ancien régime on élevait ces animaux pour ensuite le chasser afin d'en consommer le gibier. Beaucoup d'oiseaux furent ensuite relâchés jusqu'au XIXème siècle au moment où la mode du pigeonnier disparut. Depuis 150 ans donc ces pigeons vivent donc indépendants et totalement libres dans nos villes. Et quand on sait que leur croissance peut devenir exponentielle (6 couvées de 2 œufs par an et une capacité de reproduction possible à partir de 4 semaines.....) on comprend mieux la réalité de l'envahissement...
Aujourd'hui, à priori mieux acceptés par les touristes que par les autochtones de la capitale, les pigeons bisets parisiens (au nombre de près de 100 000 tout de même), suscitent donc controverse et plaintes auprès des pouvoirs publics, tant est si bien qu'en 2003 un projet pilote a été instauré dans le 14ème arrondissement en vue de réguler et d'encadrer la population au duvet gris, dans le respect de la vie animale et de l'éco-système. Le but de l'opération étant de fidéliser la colonie à un endroit choisi, en lui donnant de la nourriture et de stériliser une partie des œufs en les secouant. La femelle les couve ainsi un temps, puis les repousse. Un pigeon pond plusieurs fois dans l’année, généralement dans le même pigeonnier. La première couvée est gardée, les autres sont stérilisées.Cette première expérience s'étant avérée positive, ce système a été mis en place progressivement dans chacun des arrondissement de la capitale. Ainsi, les parisiens ont pu voir fleurir de jolis pigeonniers contraceptifs (on est presque au planning familial), de forme carrée ou hexagonale dans les différents espaces verts de Paris.
Mais cette première mesure ne pouvait être complète qu'en étant couplée à une politique d'information auprès des habitants. Il a donc aussi été mise en place, une campagne de communication visant à informer les personnes alimentant à qui mieux mieux ces oiseaux des conséquences de prolifération et de l'impact de leur geste sur l'ensemble de la régulation de la population animale, mais également sur l'impact sanitaire. Il est donc à présent interdit de nourrir les pigeons (sous peine de condamnation et d'amende), une réglementation qui dépasse Paris intra muros.
Voilà comment est dorénavant considéré le cas des pigeons dans la capitale...Mais pour ma part, je dois dire que je porte une certaine affection pour ces volatiles qui symbolisent effectivement si bien notre ville.....ils me rappellent le gris des toitures et le lustre des ardoises...et même si certains m'ont causé de belles frayeurs à vélo (je crois que ces bestioles ont un instinct leur permettant de dévier leur trajectoire avant un choc frontal...), je les trouve très attachants. J'aime beaucoup les observer et quand l'occasion se présente, les prendre en photos, dans toutes les situations et surtout les plus comiques. Qu'ils soient perchés sur une très sérieuse statue du Jardin du Luxembourg, sur une nymphe du parvis des Droits de l'Homme au Trocadéro ou sur le buste d'un homme politique ou d'un physicien dans un square de quartier ; qu'ils soient esseulés (ce qui reste assez rare), ou en attroupement il est toujours très amusant de regarder comment le comportement humain reflète parfois le comportement animal...
Dans chaque groupe on retrouve bien souvent des caractéristiques de la vie de groupe, le solitaire, le vaillant, le téméraire, le chétif, le peureux, le conquérant, le chef, le bien portant, le malade... qu'ils aient l'oeil vif ou le regard endormi, penchant la tête sur le côté en fixant on ne sait quoi, ou au contraire, le crâne rentré dans leur encolure duveteuse, ou encore trottinant tout en dodelinant, ils expriment tous une humeur, un état, une énergie, presque un sentiment....si on ne peut pas tous être fana de ce type d'oiseaux pour les différentes nuisances que leur présence apporte, il n'empêche que celle ci contribue à la vie de la cité et à celle de toute communauté humaine, au même titre que l'ensemble du monde animal. Et si les parisiens ne les apprécient pas, je garde en mémoire un certain samedi de décembre où sur le parvis de Notre Dame, plusieurs centaines de bisets se sont retrouvés, comme magnétiquement attirés par une femme qui portait un sac de délicieuses miettes de pain et qui traitait ces oiseaux avec le même amour que pour le plus fidèle ou le plus aimant des animaux de compagnie....
Avec ces quelques lignes, je voudrais évoquer aujourd'hui un sujet qui me tient à coeur, enfin qui tient plutôt à coeur mes oreilles puisque depuis des mois cette idée de billet me trotte dans la tête et se souvient régulièrement à mes tympans, plus précisément dès que je rentre dans les couloirs du métropolitain.
Je ne prends pas très souvent le métro, et je dois dire que mes oreilles s'en portent aussi bien. N'allez pas croire que je sois autiste, que je fuis le moindre bruit, que je vis dans le silence, que la musique n'adoucit pas mon âme et ne ravit pas mon coeur, loin de là... Je parle dans ce cas là de musique, mais pas de ce que j’appellerais "musicaille" que nos oreilles sont parfois obligées de subir dans certaines rames ou dédales de métro. Et là il n'y a pas de choix ("pour écouter faites le 1, pour supprimer, faites le 2"...), ni de fuite possible....Le son approximatif peut surgir à n'importe quelle station, dans n'importe quel train, sur n'importe quelle ligne et à n'importe quelle heure pourvu qu'il y ait quelques âmes sensibles (non, pas d'oreilles parfaites soudainement séduites pas le son donné), mais bien d'âmes compatissantes qui accepteront de sortir quelques cents de leur poche pour les artistes (ou devrais je dire plutôt les apprentis musiciens) qui passeront immanquablement à la fin de leur prestation entre les voyageurs avec un air larmoyant.... Car il s'agit effectivement pour eux de quémander plutôt que de se consacrer à un art ou à une passion dévorante pour la musique. Non, il s'agit plutôt là de pouvoir vivoter à l'aide de quelques pièces données en échange d'un accompagnement musical plus proche du martyre auditif que d'un véritable ravissement......
Que vous soyez parisien ou provincial vous avez forcément déjà été confronté à cette situation, où malgré la compassion et la bonne volonté, vous ne pouvez que finir votre voyage souterrain en mauguérant contre ces musiciens de 4ème zone (non, pas la 4ème zone géographique de la RATP mais bien la 4ème classe artistique) .....Si vous n'avez jamais été dans cette situation je vous en donne avec plaisir un bref aperçu. En général deux personnes pénètrent au dernier moment dans le wagon, quand la sonnerie de fermeture des portes retentit, alarme qui sonne comme un diapason pour les musiciens qui affûtent déjà leurs instruments, à savoir, selon les jours, la ligne et la saison, un accordéon ou un violon (de fabrication industrielle) accompagné d'un magnéto branché sur un haut parleur accroché à un porte bagage comme en avait ma grand mère....à l'aide d'un vieux tandem de vélo.... Bref, l'attirail étant prêt, le voyage peut commencer, enfin plutôt le calvaire pour vos oreilles....car elles ne sont pas ménagées en l'espace de quelques stations (évidemment cela ne peut pas se faire simplement entre deux stations, ce serait trop court...et par là même trop beau). Car outre les nuisances sonores inévitables dues à la machine qui permet de vous transporter entre deux adresses, nuisances encore acceptables et compréhensibles (même si parfois elles sont plus qu'accentuées, cf lignes 7, 8 et 13 u_u...) vos tympans se tapent également le haut parleur crachant des sons sortis d'un mauvais synthétiseur sur lequel viennent s'appuyer quelques notes d'accordéon auxquelles s'ajoutent encore parfois (ah les vicieux...), la voix d'une "diva" d'Europe centrale qui a souvent, il faut bien le dire, quelques peines à se poser et à se moduler sur l'instrument de son compagnon..... Quand il n'y a pas d'effet vocal la musique n'est pas pour autant plus réussie, les sons criards faisant écho aux crissements de la rame, qui, comme vos oreilles, semble elle aussi gémir de douleur. L'accordéon bâcle les morceaux choisis (histoire de pouvoir enchaîner le plus de titres entre deux stations), survolant rapidement les touches et ainsi les notes, faisant finalement tourner la tête et rendant cette dernière presque migraineuse.
Le répertoire choisi varie en fonction de la troupe, soit des classiques de la chanson française à faire retourner la môme Piaf dans sa tombe ou bien des morceaux de musique classique revus et corrigés à la mode "musique d’ascenseur" (mais attention ascenseur défaillant...). Vous avez aussi parfois le registre musical tout droit sorti des Balkans qui apporte ainsi à votre journée une note folklorique plus que douteuse. Si vous avez un coeur un minimum compatissant vous vous attardez sur le look "made in Romania" des musiciens, vous ravalez votre mauvais esprit et votre mesquinerie pour vous dire que finalement ces pauvres bougres font quelque chose de productif plutôt que de tendre simplement la main sous un distributeur automatique de billets, qu'ils ont un avenir incertain et une vie moins facile que la vôtre, et vous acceptez en silence les sons discordants. Si vous êtes un peu plus intransigeant, peut être aussi un peu de mauvaise humeur ou bien tout simplement avec une bonne crève vous pestez en vous réfugiant à l'autre bout de la rame pour essayer de protéger au mieux vos tympans du désastre auditif annoncé. Quoi qu'il en soit, vous essayez de faire abstraction de ce contretemps musical qui n'a rien d'un agrément de voyage et vous patientez en vous disant que la distance entre deux stations ne représente finalement qu'environ une minute de trajet et vous pensez aux voyageurs du wagon suivant qui n'échapperont pas eux non plus à cet intermède dans quelques instants.
Les sons se succèdent, le volume est suffisamment élevé pour démanger vos doigts de se rapprocher de vos oreilles en vue d'une protection qui ne resterait malgré tout que superficielle....la voix ne semble pas vouloir s'arrêter, Madame y met tellement de coeur et son compagnon s'acharne sur son instrument pour en faire sortir les notes les plus convaincantes possibles (en vain), tout en glissant des oeillades plus qu'exagérées vers la gent féminine, ce qui vous fait au mieux baisser pudiquement la tête, ou dans les mauvais jours, carrément toiser l'inquisiteur de votre regard froid de parisienne. Si vous n'êtes pas descendu avant la fin du spectacle, vous aurez forcément droit au passage d'un des acolytes vous tendant un gobelet sorti tout droit d'un menu de Mc Do, ou d'un fond de bouteille plastique découpée. Comme la plupart des voyageurs, vous vous mettez subitement dans un état de méditation, laissant votre regard étrangement dans le vide et sourd à toute sollicitation de la part des musiciens. Ou alors vous plongez soudainement dans un livre de poche ou dans un quotidien gratuit que vous avez pris en entrant dans la bouche de métro, ou bien encore si vous être accompagné, vous vous tournez alors vers votre interlocuteur pour relancer votre discussion ou poser une question. A moins que, comme quelques rares âmes charitables, vous ne portiez la main à votre poche pour en sortir une pièce. Quoi qu'il en soit vous remerciez le ciel que le calvaire touche à sa fin et que le reste de votre voyage se déroule dans le bruit de fond de quelques conversations et le roulement de la machine sur ses rails ressemblant tout à coup à une berceuse....
C'est à ce moment là que prenez conscience que le brouhaha général de la vie souterraine n'est à côté de tout cela que bien peu de chose. Mais saviez vous qu'en réalité certains destins musicaux ont commencé dans les couloirs du métro ?
A Noël tout est possible, enfin à ce qu'il parait (à mon avis le Père Noël n'en mettrait pas non plus sa barbe à couper...mais bon pourquoi pas...) alors pour rompre la monotonie du calendrier qui touche pourtant à sa fin, je vais laisser ce billet se porter à la rêverie et imaginer qu'effectivement tout est possible....pour clore cette année (enfin presque....) et passer le cap des 100 billets en beauté, je vais vous raconter ce qui se passe dans Paris, la nuit de Noël, pendant que les uns festoient, mangent, rient, déchirent les papiers cadeaux et font sauter les bouchons des bouteilles de champagne, pendant que d'autres encore, un peu plus seuls peut-être, choisissent de s'investir pour les autres par le biais d’initiative diverses et variées, ou bien restent encore tranquillement au chaud, devant leur écran d'ordinateur ou de télévision.... (tiens, eux aussi.. :))
Alors que se passe t-il dans Paris la nuit de Noël ? Et bien pour avoir mené ma petite enquête, et de source sûre (foi de parisienne....) voici ce qui se trame dans certains coins de la capitale....une fois que les derniers achats sont faits et que les rideaux de fer sont tombés.
Tout d'abord l'ambiance est également à la fête ! La musique et la danse n'étant en effet pas réservées qu'aux intérieurs lumineux et chaleureux des foyers parisiens....tendez donc l'oreille et fermez les yeux.... Là sur la Place Colette les deux noctambules (oui, vous savez le "jour" et la "nuit" qui surmontent les deux couronnes de la station de métro "Palais Royal") finissent par se rencontrer en cette nuit de la Nativité pour esquisser une valse élégante sur la Place qui sert de parvis à la Comédie Française.....
L'eau des fontaines de Paris jouent un concerto en "goutte majeur", formant ainsi toutes ensemble un formidable orchestre aquatique et pour certaines comme la Fontaine de la Place Malreaux, poussent même l'audace de joindre la lumière aux sons..... Une musique donc qui donne le tempo au "dance floor" général que devient Paris en cette nuit pas comme les autres....Paris n'est pas la capitale de la fête nocturne pour rien.....et des danseurs il n'en manque pas....pensez donc : les Miss brunes de Miss Tic descendent de leur mur pour prendre chair et entamer un tango sensuel et chaloupé....quant à Monsieur Nemo, il a enfin décidé de quitter son sempiternel imper noir pour revêtir, une fois n'est pas coutume, un costume plus gai et de circonstance afin d'inviter ces dames à danser ! Les statues austères de nos illustres ancêtres qui restent immobiles à longueur d'année dans le très sérieux jardin du Luxembourg se dérident enfin et quittent leur socle pour aller rejoindre le quadrille, bientôt rejointes par les nymphes de la fontaine Louvois et de la fontaine du Châtelet. Quant au "Génie de la Liberté" qui surplombe indifféremment la capitale du haut de la colonne de Juillet, Place de la Bastille, il n'est pas en reste et assure le show, lui qui est en tenue de soirée toute l'année ... Mais la reine de cette piste de danse improvisée reste sans nul doute notre Dame de Fer nationale, qui, revêtue de son habit de lumière, réalise une étonnante démonstration de Disco....(avec une robe à paillettes, comment pourrait il en être autrement....). La fête ne serait pas complète sans le son des instruments des musiciens de Jef Aérosol répondant ainsi au chant des fontaines et faisant également écho aux chants qui montent du choeur de St Eustache, laissant pour une fois, "l'Ecoute" d'Henri de Miller le visage serein, les yeux clos et un large sourire sur ses lèvres charnues....
Mais il n'y a pas que la musique et la danse pour animer les murs d'une Lutèce en fête.....qui dit festivités dit également jeu....Ainsi à quelques pas du Palais Royal, les colonnes de Buren sortent de leur immobilité verticale pour se lancer dans une joyeuse partie de saute mouton, dans la Cour d'Honneur transformée en une cour de récréation improvisée..... Au Jardin des Tuileries les statues à l'aristocrate blancheur se laissent aller à une partie de cache cache entre les arbres vénérables des allées et le "kiosque à rêves" laissé là par la FIAC il y a quelques semaines... Un peu plus haut, place de l'Etoile, l'Arc de triomphe marque le point de départ d'une chevauchée fantastique organisée par les carrousels de la capitale, offrant ainsi le spectacle d'une formidable course entre les plus beaux chevaux de bois des alentours.... (pour vous faire une idée, à côté le derby de Mary Poppins c'est de la gnognotte...) Pensez donc, une déferlante de chevaux aux robes crèmes, noires ou chocolat sur les Champs Elysées qui vient se terminer en beauté sur la Place de la Concorde sous les hourras des poupées, des ours et des marionnettes, qui, ayant achevé leur tâche de démonstration dans les vitrines des Grands Magasins, ont pris pour quelques heures la poudre d'escampette, bientôt rejoints par Ernestine la vache de Léo et Pipo...un spectacle inoubliable rendant les courses du grand Prix d'Amérique bien fades....
Mais la magie de Noël ne s'arrête pas là....elle vient également toucher les milliers de mascarons qui ornent le moindre édifice de notre patrimoine parisien comme le très digne Pont Neuf qui s'anime tout à coup de visages riant, souriant ou grimaçant, profitant de ces quelques heures de liberté pour décontracter rictus et autres zygomatiques..... et comme visiblement tout est possible en cette nuit inoubliable.....l'ours Polaire qui a échoué, on ne sait comment, à St Germain des Près retrouve enfin les siens... Sur les hauteurs de Ménilmontant, les pleureuses du cimetière du Père Lachaise sèchent leurs larmes et retrouvent le sourire.... au détour d'une allée, une silhouette, une cigarette à la main, ressemblant étrangement à celle d'Alain Bashung apparaît et disaparaît subitement comme celle du chat qui "finit en beauté" ... Et puisque Paris est la capitale de l'Amour, les amoureux transis ne sont pas en reste, aussi les amants de Rodin cantonnés à un éternel mais non moins parlant baiser à l'entrée du musée du Jeu de Paume, décident de donner suite à cette étreinte aussi fougueuse que passionnée et finissent par passer en position horizontale....(ben il était temps ... et vive l'amour...["soupir"]...).
Voilà donc un bref aperçu de ce que la nuit de Noël laisse comme spectacle aux parisiens qui gardent leur âme d'enfant agrémentée d'un brin de fantaisie et de légèreté....Ah oui, j'allais presque oublier, malgré la frénésie de cette nuit un peu particulière tous les acteurs de cette féerie vous souhaitent un très joyeux Noël....
Non je ne parlerai pas ce soir du Salon de l'Agriculture qui n'ouvrira ses barrières à la Porte de Versailles que dans quelques semaines, mais d'autres étables et plus précisément de mangeoires....C'est d'actualité puisque nous allons fêter la Nativité d'ici quelques 24 heures....
J'avais en réalité l'intention de faire un billet sur les crèches (vivantes ou non) que pouvait nous proposer les lieux concernés de la capitale (c'est à dire de culte catholique), mais je dois dire que j'ai eu un certain mal à me mettre quelque chose sous la dent (ou devrais je dire plutôt dans la mangeoire..). En tout cas les crèches dignes de ce nom ne courent pas les rues, et dans les églises guère plus....
Non, vraiment pas de quoi affoler un âne ou un mouton et encore moins précipiter l'arrivée des rois mages sur le lieux de rendez-vous signalé par une étoile (d'ailleurs ceux là...ils se font de plus en plus rares, bon d'accord ils ont encore quelques jours pour se pointer sous l'auvent, mais en même temps s'ils étaient là, ce seraient déjà plus amusant, parce que vraiment pour le moment c'est pas la grande fête sous les clochers..... Je m'explique....
Voulant mettre mon blog et mes cartes virtuelles au diapason des fêtes de fin d'années et de la Noël, je me suis mise à la recherche de crèches à mettre dans le viseur de mon objectif...Et bien je ne pensais vraiment pas me retrouver en quête du Saint Graal... même par un dimanche de mois de décembre déjà bien entamé, la pêche fut plutôt maigre.......A la Madeleine je suis tombée sur une chorale qui répétait en vue d'un concert donné soit le jour même soit un soir suivant....A la Trinité je me suis fait refoulée car un concert (encore...) commençait et que évidemment je n'avais pas de billet (ba oui).... compte tenu de l’accueil plus qu'approximatif, je ne me suis pas fait priée (!!) pour ressortir non sans avoir jeté un rapide coup d'oeil sur la nef et les quelques chapelles latérales qui paraissaient bien vides.....Là aussi la paroisse n'avait pas non plus fait beaucoup d'effort en matière de décoration....Et à Notre Dame de Lorette je trouvais porte close (un dimanche....), je dois dire que je commençais sérieusement à me décourager...
Heureusement que j'avais lors de ma visite aux Féeries d'Auteuil (voir le billet sur le sujet) quelques jours auparavant pu apercevoir quelque chose de plus conséquent....En effet plusieurs établissements placés sous la tutelle de la Fondation des Orphelins Apprentis d'Auteuil ont réalisé et exposé dans le petite église une série des crèches, certaines dans la plus grande simplicité, d'autres dans la plus grande originalité, mais toutes pleines de sensibilité et de personnalité....Malheureusement les photos n'étant pas de très bonne qualité, j'ai préféré repartir à la chasse pour finir par mettre quelque chose dans ce billet risquait de finir bien vide.... Alors aujourd'hui j'ai bien été frapper à la porte de l'église St Cécile dans la petite rue du Conservartoire, "l'église de Noël" comme j'aime à l'appeler à cause de tous ses éclairages qui mettent en valeur l'intérieur coloré et les dorures subtilement placées....bref, une illumination à elle toute seule (et à l'année) mais dans une certaine simplicité et une vraie douceur qui n'évoque en rien le clinquant ou l'ostentatoire. C'est effectivement là que j'ai trouvé une crèche....ma foi pas clinquante elle non plus : des statues en plâtre peint aux couleurs ternes et sans gaieté, vraiment rien de bien extraordinaire....Et puis une nouvelle tentative à Notre Dame de Lorette pour trouver deux parents, encore seuls en ce 23 décembre, devant une mangeoire vide.....des visages tristes et sans expression....à croire que la tradition de la crèche serait en véritable perdition. Lassée donc par ma pêche loin d'être miraculeuse j'ai encore vainement cherché sur la toile si je pouvais transmettre le témoignage d'une crèche vivante ou de la crèche de Notre Dame de Paris qui en général déplace encore un peu plus les foules qu'à l’accoutumée....mais là encore rien de notable excepté quelques vidéos amateurs qui ne s’attardent d'ailleurs guère sur une étable en modèle réduit.....
Moi qui me souvient du rituel de l’installation des santons à la maison, des bougies allumées le soir faisant scintiller tous ces petits personnages dans l'obscurité de la nuit d'hiver......animant le temps de quelques instants les figurines et faisant briller les couleurs franches des vêtements et des visages émaillés ....oui il est un peu loin ce temps de l'enfance, aujourd'hui la réalité de la vie adulte avec tout ce quelle comporte de déception et de cruauté a remplacé l'innocence de l'enfance, voilà peut-être aussi pourquoi je trouve les crèches d'aujourd"gui un peu fade, pauvres et sans aucune gaieté.....
Alors malgré la présence de ces quelques personnages figés et de ces deux ou trois animaux dans quelques brindilles de foin, je préfère encore rester avec le souvenir de quelques lumières vacillantes devant un miroir ou étaient placés les santons colorés et tendre l'oreille vers la cire qui fond dans le silence du soir, de quelques voix familières et des éclats de rire enfantins....en me disant que même si ce temps est révolu la vie continue vers toujours plus d'espérance et un renouveau certain...
Je proposais dans ma dernière "bande-annonce culturelle" de flâner dans les allées de marchés de Noël dont les petits chalets et les achalandages envahissent peu à peu les rues (passantes) de la capitale avant la grande cérémonie commerciale de la fin de l'année. Ayant quelques souvenirs de petites échopes rencontrées en province il y a quelques années j'avais envie de faire une brève note sur les marchés de Noël parisiens. L'année dernière c'est le boulevard Haussmann et les allées au jardin du forum des halles qui accueillaient, entre autres, les maisonnettes en bois, souvent décorées de rouge et de vert, proposant produits régionaux et autres inutilités qui font rêver les enfants sous ces petites cabanes quelques jours avant Noël et dont les adultes regrettent parfois l'achat quelques semaines plus tard...mais pas de mauvais esprit ici, l'ambiance doit être à la fête, à la douceur et au sourire...
Les marchés de Noël restent des endroits particuliers où l'ambiance est toujours bon enfant (les choeurs des hauts parleurs aidant..), chargés de personnalité diverses et variées. Mais si le flâneur a déjà le coeur et l'esprit ailleurs, c'est aussi et surtout (oserais je dire...) une grande entreprise où rien n'est laissé au hasard pour que les fluxs économiques soient les rois de la fête... J'ai d'ailleurs appris récemment que les exposants étaient démarchés (par des....démarcheurs...oui je ne vais pas dire "rabatteurs"....même si ça y ressemble un peu...) sur leurs territoires de province pour venir à la capitale, histoire de dépayser un peu ces parisiens...avec ici un peu de brioche vendéenne, là de la charcuterie, ici encore de la tartiflette, et si la diététique du froid ne les tentent pas, les séduire avec des sculptures en bois ou des écharpes en soie....Des idées de cadeaux certes....un esprit convivial et de fête, de jolis décors et un contexte qui prête à la dépense....mais c'est surtout pour beaucoup (et moi la première il faut bien le reconnaître), l'occasion d'une sortie en famille un dimanche après-midi de décembre, et de trouver des objets pas toujours si courants que cela....
Pour en avoir déjà traversé quelques uns en cette fin d'automne hivernale, voici trois exemples de marchés de Noël parisiens différents :
Le premier que j'ai visité m'a emmenée directement dans une "grande surface" via une autoroute quatre voies : je veux évoquer ici sans état d'âme particulier le marché de Noël des Champs Elysées avec son enfilade de chalets blancs fabriqués et montés en série (comme les autres sans doute mais l'effet est ici particulièrement frappant), aménagés sans aucune personnalité, totalement anonymes, sans charme, aux odeurs de fritures et aux allures de fête foraine...sans intérêt sauf peut-être pour des touristes guère exigeants...c'est à peine si l'on se souvient qu'il s'agit de Noël, quant à une référence religieuse vous vous êtes trompés d'adresse...
Toute autre chose, dans un petit cercle assez confidentiel à la Fondation des Apprentis d'Auteil, un peu trop typé à mon goût (ma pôv dame c'est qu'on est dans le 16ème tout de même..), mais une vraie ambiance familiale, des produits présentés, aussi originaux que de qualité, un bon et sain esprit....et de l'authenticité (comme le reblochon de Savoie :-)....)...Et puis, là par contre, pas aucune connotation au capitalisme effréné et au profit indispensable, quand bien même la Fondation en a réellement et utilement besoin (et sans doute plus que d'autres organisateurs de ce type de manifestations...). Un contact vraiment humain, assez éloigné d'ailleurs du lien purement commercial...
Un univers romantique et un peu "bobo" à St Germain des Près....où les moufles et les bonnets en fourrures jouxtent les matriochka aux mille couleurs, où l'air frais est parfumé par des effluves d'encens....quelques pas plus loin, des bijoux artisanaux ou des parapluies décorés aux motifs des Toiles de Jouy, des savons de Marseille aux jolies teintes pastels et le journal de votre année de naissance à votre disposition.....du blanc et de l'argent un peu partout, je n'aurai qu'un mot authenticité (la vraie...) du bon goût le tout dans une certaine simplicité...
Bref, les ambiances varient d'un marché à l'autre, sans doute en fonction d'une part des organisateurs démarchant tel ou tel exposant, et d'autre part en fonction de la clientèle de quartier et du type de visiteurs....quoi qu'il en soit, ces balades sont plutôt amusantes et si l'on y fait pas forcément ses achats de Noël c'est au moins le prétexte à une réflexion économico-sociologique de comptoir !
Je comptais évoquer des illuminations de Noël dans un prochain billet de ce mois de décembre mais après avoir croisé d'étranges décorations de Noël depuis deux week-end, je souhaite parler ce soir de l’initiative politico-économico-bobo-écolo tournée vers un Noël "vert" et s'inscrivant dans le cadre des festivités de la capitale"Paris illumine Paris"... Si les sapins de Noël sont des arbres persistants, quand ils sont faits de bouteilles plastiques ils le sont encore plus, et prennent une couleur "vert développement durable"....
Les trois opérateurs à l'initiative de ce projet veulent par ce biais sensibiliser les consommateurs que nous sommes tous (et d'autant plus en cette période de l'année traditionnellement tournée vers la surconsommation en tout genre), au tri et au recyclage, et sont une galerie parisienne, le géant de la boisson gazeuse au goût subtil de cola et la Mairie de Paris herself...
Ainsi, pour rappeler aux parisiens la necessité et l'utilité du tri sélectif des déchets, les trois entités ont mis en place diverses décorations de Noël, plus ou moins présentées comme des installations artistiques......lumineux comme idée...ingénieux....et éco-responsable, bref, tellement dans l'air du temps...
La première fois que j'ai vu ces ravissantes guirlandes, j'ai cru à un canular ou à l'oeuvre d'une école primaire de quartier dans le cadre d'une action particulière avc profits éventuels pour une association à la clé...que nenni, il s'agit d'oeuvres plastiques très "hype", réalisée par des designers non moins "in" mais encore plus "green"...j'ai nommé la Deisgnpack Gallery, située dans la rue de Richelieu (1er) et qui investit (ou devrais je dire sévit ?) cette année pour la deuxième fois consécutive le quartier de la Comédie Française de centaines de bouteilles plastiques vides, savamment cabossées et assemblées pour réaliser de fabuleuses guirlandes et autres sapin de Noël.....si le ton utilisé ici pour évoquer cette initiative éphémère (.....ouf....) est quelque peu ironique voire sarcastique, c'est que je n'ai pas encore pu admirer ces oeuvres illuminées et il est vrai, que de jour, sans reflets ni jeux entre l'ombre, la lumière et le plastique coloré l'ensemble est un peu fade et sans aucune magie.... et a de quoi suscité l’étonnement voire un certain rejet......pourtant pour avoir vu quelques phoros de la précédente édition, je crois que de nuit ces installations sont très réussies et très gaies.
Néanmoins si ces décorations interrogent le passant, elles ont atteint le but recherché par leurs installateurs, en effet que ce soit les designers, Coca-Cola ou la municipalité de Paris, ces derniers veulent montrer que les déchets ne sont pas une fatalité et que l'on peut trouver une seconde, et honorable, vie à des produits du quotidien.
Si je ne vais pas jusqu'à considérer ces assemblages comme des oeuvres d'art il faut bien reconnaître que l'action est très louable, surtout quand on pense qu'avec quelques bouteilles vides on peut éviter la mort d'un sapin qui est certainement mieux en terre que dans un salon où il va perdre ses épines et dont le destin est inéluctablement le trottoir parisien dès les premiers jours de la nouvelle année....vu comme ça, c'est sûr moi aussi j'applaudis au sapin en plastique.
Et comme pour mieux encore sensibiliser les particuliers et peut être notamment les jeunes générations, la Designpack Gallery innove cette année en proposant ces sapins en bouteilles de plastique en kit pour que chacun ait son lot (non pas de casseroles mais) de bouteilles chez soi.....une bonne action qui en vaut deux puisque sur la (modique) somme de 69 €, 2 € sont reversés à WWF pour la reforestation et l'entretien des forêts ...
Reste que ces sapins de Noël écolo manquent un tantinet d'authenticité et de charme, où et comment placer boules et autres guirlandes ???? les concepteurs ne le précisent pas :-p .....
Hier matin, je regardais le calendrier et me disais : "demain, férié", sans même me rappeler vraiment à qui et à quoi je devais ces quelques heures de farniente et ce surplus de sommeil... En sortant dans l'activité parisienne du milieu de journée et de semaine, je remarquais quelques drapeaux tricolores hissés ici et là sur les grands boulevards, sur internet, quelques articles, et le programme des politiques faisant leur devoir de commémoration, que ce soit dans la capitale entre deux chefs d'état comme dans la petite ville de province où le monument aux morts reprend chaque année des couleurs, aux mêmes dates, l'espace de quelques jours, et s'égaye au son de quelques instruments, le temps d'une allocution, comme ces cérémonies auxquelles nos parents nous emmenaient lorsque nous étions enfants... Ainsi donc, un peu blasée, et ne me sentant pas vraiment concernée, je regardais ce que notre société actuelle pensait justement de ce devoir du souvenir....et suis restée entre étonnement et consternation en voyant un grand média interroger les internautes en vue d'un sondage postérieur : "est il encore utile de commémorer le 11 novembre" ?
La première réponse était claire et sans équivoque, faite d'un simple et unique "non"....l'internaute n'ayant même pas pris la peine d'étayer son point de vue.... Les avis suivants divergeaient très nettement du premier, et j'ai envie de dire heureusement, mais si la réponse tombe sous le sens pour la plupart des français (un reste de cours d'histoire aidant...) cela m'a néanmoins donné l'idée et l'envie de creuser un peu plus la question pour voir ce que la France et les français faisaient réellement de leur héritage historique, de ce leg marqué par le sang, de l’opiniâtreté d'un peuple, de son courage et de sa détermination. Des mots qui parfois sonnent creux aujourd'hui où tout est déjà, ou presque, acquis, du, où l'on attend souvent plus des autres que de soi, et où l'individu prime sur la communauté.....bref, j'ai cherché comment me faire une opinion plus précise qui pourraient s'étayer d'exemples vivants et de témoignages et ai donc consulté le programme des festivités....
J'ai constaté d'une part que cette année correspondait au 92 ème anniversaire de l’armistice (bon d'accord il suffisait de faire une simple soustraction......), mais surtout que notre illustre locataire de l'Arc de Triomphe fêtait ses 90 ans de résidence sous l'un de nos plus beaux et célèbre bâtiment français, une demeure historique pour un soldat, certes inconnu, mais qui reste pour nous un symbole universel et politique.
Mais ce qui me semble encore plus important, c'est que cette année soit marquée par le souvenir d'étudiants morts le 11 novembre 1940 alors qu'ils manifestaient contre l'occupation nazie, sous ce même Arc de Triomphe, triste anniversaire pour lequel est d'ailleurs dédiée une plaque commémorative, justement pour ne pas oublier....l'engagement et la détermination des jeunes générations d'une époque où la liberté était en danger.
Sous un ciel froid et humide je suis donc allée sous l'Arc de Triomphe, peu après le passage des officiels, et ai croisé là bas entre quelques camions de militaires et des patrouilles de police nationale, jeunes et vieux, français et étrangers, dans un joyeux brassage de langues et d'appareils photo.
Et bien c'est cela les commémorations et le devoir du souvenir, plus qu'une petite fanfare de quartier, un défilé devant les responsables politiques, les drapeaux hissés dans les monuments aux morts, c'est de voir écrit, et écrire encore, ce qui s'est passé sur notre sol, le nom de ceux qui se sont sacrifiés pour la liberté de notre pays, de ceux qui se sont sacrifiés pour celle d'un autre pays que le leur, pour la liberté de ses enfants, petits enfants et tous ceux qui suivront après ces générations.....c'est bien ça les commémorations, ça sert à ne pas oublier ceux qui sont morts pour leur patrie, pour que la France puisse encore écrire sa propre histoire, avec ses propres mots, qu'elle puisse garder ses symboles, comme ses trois couleurs, son "liberté, égalité fraternité", écrit sur le fronton des mairies, et tout ce qui ce rapproche de près ou de loin à ce qui fait son identité, identité qui se construit jour après jour. "Pour apprendre et se souvenir d'où vienenent nos institutions, nos acquis, et comprendre comment notre société s'est forgée" comme j'aurais pu l'entendre ou peut-être même entendu, un peu plus jeune pendant une sonnerie aux morts...pour se souvenir de ce que veut dire "le prix du sang", pour se rappeler ce qu'est l'absurdité de la guerre et que les nations veillent encore et toujours à se préserver des conflits, petits ou grands.
C'est pour toutes ces raisons, entre autres, qu'il faut continuer de se souvenir, d'amener les enfants voir les défilés, les gerbes de fleurs et les noms gravés dans la pierre, et écouter (même si c'est d'une petite oreille d'ailleurs) les explications des adultes, car c'est avec des signes visibles que les jeunes générations peuvent comprendre et se souvenir du passé, passé nécessaire à la construction de leur avenir.
Allez....ce soir pour la seconde partie de ma petite étude sociologique je me penche sur les adeptes des toiles d’araignées et des frayeurs en tout genre et j'évoque la fête à neuneu...euh, je voulais dire Halloween....et bien je dois avouer que malgré bien des recherches d'internaute avertie, mes mirettes grandes ouvertes sur la toile (mais oui la toile des geeks bien sûr, pas la toile arachnéenne....) et dans la rue, il faut bien reconnaître qu'il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent...ou plutôt dans la citrouille....J'ai bien vu effectivement quelques potirons traîner ça et là et des araignées s’agrippant tant bien que mal dans la vitrine d'un ou deux boulangers, quelques étudiants faisant la queue devant un magasin de location de costumes cette semaine...Mais c'est bien les seuls témoignages d'un engouement qui ne se cesse de se réduire en poussière depuis quelques années. J'ai cherché ce qu'il pouvait s'en dire dans l'actualité, et bien rien....un trou noir....excepté la page d'accueil de Google qui vous oblige à vous souvenir de cette anomalie automnale héritée de nos cousins anglo saxons...
Halloween est donc reléguée aux annonces de soirées pour clubbers désirant casser la routine des nuits parisiennes trop monotones...en adoptant le temps d'une nuit un balai à la place d'un Iphone (encore que, à mon avis le précieux sésame pour la vie en 3G soit indispensable 24h/24h et ce en toutes circonstances...), un chapeau pointu en guise de couvre chef, pour les sorcières du XXIème siècle la panoplie intégrale de Cruella (quoique pour conclure, ce ne sera peut-être pas gagné...une verrue, non pardon, une délicate "mouche" bien placée dans le décolleté et un déguisement sexy en diable seront sans doute plus efficace pour finir la nuit ailleurs que sous les ponts), et des combinaisons noires ou apparaissent un élégant squelette blanc pour ces messieurs, à moins qu'un simple drap fantomatique en guise de vêtement, laissant ainsi planer tout fantasme sur ce qui se trame sur ce voile pudique, sot jugé plus attractif.....(mais pas plus chaud)...Pour être plus honnête, ce qui sera sans doute plus prisé ce soir appartiendra davantage au registre du gothique et du diablotin.... Côté ambiance on ne pourra sans doute échapper nulle part au "Thriller" de Jackson qui risque de passer en boucle, et d'être innocemment poussé à la surconsomation d'alcool (esprit de "fête" oblige)...... Voilà pour les "grands enfants".....
A l'opposé, ce sont les enfants, les vrais cette fois, qui sont ciblés, avec par exemple la parade "spéciale Halloween" dans un célèbre parc d'attraction de la région parisienne.....où les "méchants" (les personnages tombés dans leur "côté sombre") des films Disney ont déjà pris possession de l'espace habituellement investi par les princesses et les héros....(ainsi tous ceux qui sont ceux qui sont classés "out" dans l'univers de Mickey paraderont en cherchant ostensiblement à faire peur aux spectateurs, à faire pleurer les plus jeunes bambins et finir par énerver les parents)....mais encore les déguisements, les maquillages de circonstances, les jeux, farces et bonbons siglés "Halloween" qui seront de sortie que ce soit près de manèges ou dans un centre d'animation....
Certes tout ceci reste bien sympathique et finalement pas bien méchant, le côté commercial s'effritant petit à petit au fil des ans....mais si au moins on mettait un peu plus en exergue l'origine même de cette verrue du calendrier actuel ? Cet évènement faisant référence à la fermeture d'une année et à l'ouverture d'une autre, "période de rencontre possible entre l'autre monde et l'humanité"....que célébraient de lointains (très lointains) ancêtre celtiques...Textuellement Halloween est la contraction anglaise de "all allows eve" soit le soir de tous les saints, la veille de notre fête chrétienne la Toussaint .....et bien voilà on s'y retrouve.....on réconcilie ainsi, potirons et chrysanthèmes, fantômes et pierres tombales....
C'est donc en ce week-end prolongé (d'un jour et une heure...ce n'est pas rien) de la Toussaint, que j'ai décidé de faire une petite (oh toute petite) étude sociologique relative à l'intérêt portés à ces deux fêtes de la fin du mois d'ocotbre. Halloween et ses inconditionnelles citrouilles pour certains, la Toussaint et ses éternels chrysanthèmes pour d'autres. Je me demandais à quel évènement les gens se raccrochaient en plein automne.
J'ai fait mon analyse par le biais d'une visite du cimetiète du Père Lachaise, que je ne connaissais que de très loin (aussi bien au sens propre qu'au sens figuré d'ailleurs....). C'e st donc avec un petit groupe que j'ai écouté les explications d'une guide de la Mairie de Paris, plutôt amusante que le regretté "Bêbête show" aurait certainement caricaturé sous les traits et les déguisements d'une chouette tant le rapprochement étrit frappant....plutôt d'actualité d'ailleurs la chouette en ce week-end de Toussaint.... Grise certes, mais amusante et intéressante, elle nous a permis d'en savoir un peu plus sur ce lieux de flânerie et de promenade parisienne, lieux de paix, de quiétude et de sérénité où les rayons du soleil venaient transpercer les légers feuillages que petit à petit le temps déshabille, et éclairer les vieilles pierres tombales, toutes plus énigmatiques et pittoresques les unes que le autres.
Ainsi, c'est effectivement un vrai spectacle que cette promenade : des pavés dans les allées parfaitement entretenues aux transversales sinueuses, des escaliers en tout sens aux marches déformées, là au détour d'un carefour la tombe d'un célèbre parisien, d'un homme d'état ou d'un artiste récemment disparu. Ici Chopin (la tombe la plus visitée et la plus fleurie du cimetière...sur laquelle s'arrête une passionnée y déposant une bougie ou un petit billet manuscrit....), là Alfred de Musset avec sa lyre et son saule pleureur.....ici aussi Félix Faure, représenté comme les gisants moyen âgeux (sans pour autant faire référence à sa fin aussi tragique que scabreuse...). Là encore, un James Pradier sur lequel veille sa "Sapho" en bas relief, un Jean-Baptiste Corot qui repose maintenant dans un cadre presque aussi serein que ses paysages calmes et lumineux, un Edouard Daladier et un Honoré Daumier dont la tombe n'a pas été affublée d'un buste caricatural de son défunt propriétaire...
Dans toutres les divisions, c'est une petite histoire de l'art qui est racontée, ici avec Théodore Géricault palette et pinceau à la main, surplombant ses chefs-d'oeuvres et notamment son "Radeau de la Méduse", là Thomas Couture affublé de deux sculptures de potelés chérubins rappelant quelque peu les ornements de la peinture "pompier" de la fin du XIXème siècle, ou encore Georges Seurat qu'a récemment rejoint Arman et son violoncelle digne de ses plus belles accumulations. Une histoire avec un grand H, quand on croise un M. Monge, un M. Raspail un M. Gouvion St Cyr ou encore un M. Ledru Rollin (on en profite aussi pour réviser ses lignes de métro....), et dont l'emplacement et la taille des tombes est proportionnelle à la place qu'à bien voulu leur faire l'histoire de notre pays et le consensus populaire .... Un pan de la littérature avec un Molière, un La Fontaine, une Colette ou encore un Beaumarchais, de la musique (j'ai eu la chance de croiser la tombe de Monsieur Bashung, l'une des plus fleuries d'ailleurs.... sur 73 000 on peut dire que c'est plutôt un coup de veine...) avec Gilbert Bécault, Mano Solo, et Michel Petruccianni...., ou du 7ème art en passant près des caveaux de Claude Chabrol, Yves Montand, et Simone Signoret...
Ce qui m'a surtout surprise, c'est de constater l'affluence, l'intérêt des visiteurs, venant non seulement pour s'aérer ou pour flâner mais aussi pour s'intéresser, plan en main, à la géographie du lieu, aux dispsitions, à l'architecture, aux noms, aux dates, aux emplacements....certes il y a toujours les ados qui trainent les pieds dans les feuilles et qui n'attendent de voir que la sépulture de Jim Morrison....mais il y a aussi de jeunes actifs, comme des retraités qui s’intéressant à notre patrimoine, à notre culture et qui comme moi en sortant de cette visite en savaient un peu plus sur les us et coutumes de notre société, et avaient rafraîchi quelques bribes de cours d'Histoire.....et il y avait à côté de tout cela, les familles rafraîchissant les tombes, et recueillis devant les noms de leur proches gravés dans la pierre ou le granit. S'il y a fans ce lieux une intensité historique, patrimoine et culturelle, c'est aussi un lieu de souvenir et de recueillement où la religion est assez présente. (même si le cimetière est depuis la révolution française un lieu laïc......)
Ainsi, j'en ai assez facilement conclu en redescendant la colline de Ménilmontant que si les citrouilles les chapeaux pointus de sorcière, les toiles d’araignées et les chauve-souris étaient bien moins présentes dans les vitrines de nos commerces, dans les magasines et les discours que ces dernières années, le souvenir et le recueillement envers les êtres chers à présent disparus est toujours respectés...Comme depuis toujours et comme il en sera, je crois, toujours ainsi; l'être humain à besoin de se raccrocher à son histoire, son passé, ses us, ses coutumes, ses ancêtres pour continuer à aller de l'avant, continuer à construire la société dans laquelle il vit, et n'est finalement que peu conditionné par les traditions commerciale bien futiles et éphémères, qui n'on guère de sens et de portée.....une toute petite étude sociologique je disais...
Une ou deux interrogations, Trois ou quatre clichés appropriés, Cinq ou six questions, Un gramme d'inspiration, et quelques clics après, Un manque de temps après une journée studieuse, Et voilà l'idée de parler de la mouette rieuse.
C'est elle que j'ai rencontré samedi dans la cour carrée,
J'ai traversé cette après-midi une brocante Place des Abbesses (18ème), et je dois dire que pour une fois, le petit attroupement fait de passants, touristes, autochtones du quartier groupé devant les caisses, cartons, meubles, .... (sur lesquels veillaient, de loin et de façon aussi désinvolte que détachée des biffins), avait, pour une fois, l’aspect d'un véritable marché aux puces miniature. Je suis chineuse, certes pas invétérée (bien que je l'ai été plus jeune), mais les vieilleries et autres "antiquailles" m'ont toujours attirée. Non, je ne cours pas la capitale tous les week-end, il y a plusieurs raisons à ce désaveu : Les prix d'une part, plus que gonflés, très culottés parfois, mais surtout la méprise qui est faite aux appellations "brocantes", et "vide greniers", et donc indirectement au potentiel acheteur et consommateur.
En effet, nombre de brocantes ainsi annoncées ressemblent en réalité plus à des fins de séries de magasins, des opportunités de déstockage pour des commerçants, des revendeurs, ou des artisans. Point de choses anciennes, d'accord de la seconde main, mais rien d'authentique, encore moins d'antique, (l'appellation "antiquité" ne pouvant être revendiquée pour un article ayant au moins 100 ans d'âge). Ainsi, tous les week-end dans Paris, on peut retrouver dans à peu près tous les arrondissements (ça tourne entre les différents quartiers et les saisons de l'année) à peu près les mêmes choses. Mais je ne critique pas ici toutes les initiatives de quartier, proposant parfois de vrais vide-greniers où les riverains offrent eux même, à l'emplacement mis à leur disposition, leur propre fonds de placards ou de garage (en effet, les greniers à Paris étant depuis bien longtemps réquisitionnés par des promoteurs ou propriétaires pour être vendus ou loués à prix plus que d'or.... mais je m'éloigne là du sujet).
C'est donc avec un vrai plaisir que je suis passée parmi les caisses de vinyles (je cherche au gré du hasard et des trouvailles un 45 tour de Bashung et constate à chaque fois que ces disques sont tout de même assez rares....), les canapés de style louis XV, le linge de maison (souvent plus résistant que nos torchons et nos serviettes actuelles) des années 1950, de la pseudo argenterie, des piles de "J'ai lu" en veux tu en voilà, des caisses de "Paris Match" des années 1970 ou 1980, des boîtes à chaussures pleines de cartes postales, et tout ce qui fait un bric à brac digne de ce nom : vaisselle, lampes à pétrole, bibelots en porcelaine, ferrailles, objets insolites et autre chine qui vous donne envie de commencer une collection, bref, de quoi vous changer les idées, de fouiller, et de vous salir un peu les mains...
J'ai toujours constaté que l'on pouvait passer un temps fou dans un bric à brac, à regarder des objets qui ont fait un quotidien, qui vous rappellent et vous ramènent parfois un peu au votre, qui vous fait imaginer les bribes d'une vie, des objets qui ayant passé de mains en mains, semblent avoir une âme et transmettent ainsi quelque chose ; des objets qui évoquent enfin des souvenirs d'enfance ou d'adolescence. En profiter pour croiser des personnes, parfois hautes en couleurs, passionnées ou détachées, singulières ou anonymes (et avec qui il est plus ou moins facile de marchander... euh je voulais dire discuter). Mais aussi d'observer les autres chineurs, lunettes sur le nez, appareil photo au tour du cou pour les touristes (et d'ailleurs pas que les touristes ;) ), les promeneurs avertis et ceux qui le sont moins, les férus qui fouillent le moindre carton de fond en comble, et ceux qui passent tranquillement les mains dans les poches, regardant de loin, s'amusant de l'ambiance et de cet environnement inhabituel.
Les brocantes, authentiques ou un peu moins, ont encore de beaux jours devant elles .... Surtout si l'on en croit l'affluence que suscite souvent ce divertissement, qui permet un peu au temps de suspendre son vol, de voyager sur le bout d'un trottoir, et de vivre une petite parenthèse de quelques instants qui reste propre et parfois utiles aux fins de semaines...
Je suis joueuse, et il m'arrive de gagner.... ce fut d'ailleurs le cas aujourd'hui avec la possibilité d’assister gratuitement ce soir à une représentation du cirque Gruss en Haute-Savoie. Pour des questions matérielles qui s'imposent d'elles mêmes (j'ai bien pensé à faire l'aller et retour en hélico, mais atterrir près de la cage aux lions, je trouvais ça un peu moyen...), je suis devant mon écran d'ordinateur à Paris.... Alors plutôt que de rester sur une légère déconvenue (très légère seulement), j'ai préféré "faire mon propre cirque", rebondir (comme la balle d'un jongleur) sur cette idée festive et aller faire ainsi un saut (presque acrobatique), et un petit tour (mais pas de piste), vers notre cirque parisien, qui m'est beaucoup plus proche, et tout aussi spectaculaire. J'évoque ici bien sûr le Cirque d'Hiver. Le temps pour moi d'aller prendre quelques photos de ce bijou architectural parisien du XIXème siècle et de rédiger ce petit laïus historicomique.
A l'heure des grands travaux parisiens, le Cirque d'Hiver est construit en 1852 par Jacques Ignace Hittorff à la commande de Louis Dejean, déjà propriétaire du Cirque d'Eté (aujourd'hui disparu, il se situait à l'emplacement de l'actuelle rue du Cirque (8ème)). Il est construit dans la rue Amelot qui longe le boulevard Beaumarchais, reliant la Place de la République à la Place de la Bastille. Les bas reliefs sont directement issus du registre néoclassique de James Pradier, et les deux statues équestre sont ont été réalisées par les sculpteurs Duret et Bosio. Le bâtiment est tout d'abord baptisé "Cirque Napoléon" du nom du Prince qui l'inaugure le 11 décembre 1852, puis "Cirque National" en 1907, pour adopter son nom actuel en 1973. De forme polygonale (20 pans précisément), il peut contenir jusqu'à 5000 personnes, toutefois, lees normes de sécurité actuelles en restreignent l'entrée à 1650 spectateurs aujourd'hui. Il est classé au registre des monuments historiques depuis 1975. Le bâtiment a fait l'objet d'une récente rénovation en 2007 permettant notamment un rafraîchissement des façades.
Sa vocation première était l'art équestre (d'où ce répertoire décoratif) mais il fut un temps utilisé pour promouvoir les débuts du cinéma pour ensuite revenir aux activités de spectacle vivant, au cours du XXème siècle. Egalement utilisé pour diverses manifestations de variétés, il revient définitivement au domaine du cirque en 1999. Toutefois, il est encore parfois utilisé pour divers meetings et autres manifestations culturelles.
Et puisque le cheval était, à l'origine, l'animal mis à l'honneur dans cette salle de spectacle, je joins à ces quelques clichés un petit un numéro équestre....
La question m'est venue en longeant l'Opéra Garnier il y a quelques jours. Le monument voué aux grandes voix fait actuellement l'objet un toilettage et se voit donc en partie recouvert de grande bâches visant à couvrir et à protéger les façades en travaux.
L'objectif est remarquable au sens le plus propre du terme (décidément les associations d'idées semblent être une marque de fabrique rédactionnelle chez moi...), le moyen est déjà un peu moins discret et encore moins convaincant. Il semble en effet que ce qui fait office de "cache protecteur", ait surtout une visée publicitaire et commerciale, qui me semble déjà beaucoup moins louable...Voilà donc le fond de la question : comment la rénovation et la conservation de notre patrimoine national, peut-elle être gérée au mieux, et à quel prix ? J'ai été un peu déçue de constater qu'un édifice aussi "protégé", "sauvegardé", (au registre des Monuments Historiques depuis mainteannt quasiment 100 ans tout de même....) connu, visité, une "carte postale parisienne" puisse être victime d'une gestion aussi maladroite. La réfection de l'Opéra Garnier me fait donc plus penser à une opération commerciale, une rénovation sponsorisée, pourtant il ne me semble que ces travaux pourraient être réalisés de façon optimale puisque l'Etablissement Public "Opéra National de Paris" est sous la tutelle directe du Ministère de la Culture.
Je me suis alors souvenue d'une autre réfection réalisée avenue Georges V, dans le courant de l'année 2007, qui avait fait parler d'elle pour l'originalité de son habillage de circonstance : La société Bleeker qui avait confiée la réhabilitation de ses futurs locaux parisiens avait fait appel à un artiste pour réaliser des toiles en trompe l'oeil, permettant ainsi de masquer les travaux en cours. Cette initiative comportait de multiples avantages : elle permettait en effet de réaliser les travaux dans les meilleures conditions possibles sans pour autant dénaturer le quartier (luxueux et touristique), de susciter interrogation et curiosité et d'animer ainsi en quelque sorte le quartier, mais aussi de promouvoir le plasticien choisi pour réaliser l'opération. Dans ce cas précis, la restauration s'était doublée d'une action de mécénat de la part du commanditaire des travaux.
Aiguisé (mais aussi agacé) par ce premier coup d'oeil sur l'Opéra Garnier, mon regard s'est ensuite arrêté sur deux autres exemples qui, s'ils ne sont pas aussi ingénieux que celui de l'avenue Georges V, sont pour autant intéressants et déjà plus proches de ce que l'on peut appeler "une opération de toilettage réussie"... Ainsi, Place Beauvau (l'adresse y est-t-elle pour quelque chose ?) la boutique Prada subit actuellement à ce qui peut ressembler et s'appeler communément un ravalement.... Mais là pas de couleurs criardes ou d'incohérence de style avec l'ensemble du quartier... plutôt des bâches aux dessins et aux tons élégants qui interpellent le passant tout en se fondant particulièrement bien dans le corps de bâtiment. Le "spectacle" n'attirait pas que les mistigris frappés comme moi mais également les touristes qui sortaient eux aussi leur objetif pour immortabliser l'enveloppe éphémère. Finalement, on admire l'originalité du décor qui change du contexte habituel tout en attirant le regard, et on en oublie les travaux ... Un peu plus loin, place de la Madeleine, un immeuble subit actuellement le même sort, mais là encore, l'opération a été menée avec une justesse stylistique qui est à souligner... La bâche représente tout simplement un sac chic et sobre qui colle avec l'image du quartier et l'ambiance commerciale de cette partie du 9ème arrondissement.
Voilà donc trois exemples qui vont à l'encontre de la première situation rencontrée et qui suscite un certain paradoxe : Pourquoi est ce le bâtiment le plus connu, visité, exposé, photographié, avec une prise en charge qui devrait être optimale puisque impliquant les pouvoirs publics, qui subit malgré tout le traitement le plus regrettable ? Et qu'à l'inverse les bâtiments plus confidentiels, les moins exposés, puissent gérer les situations de rénovation de façon habile ? Une explication me vient à l'esprit : les bâtiments dits "publics", c'est à dire à gestion publique profitent de moindres moyens que les bâtiments, à gestion privée qui parviennent à trouver les fonds pour gérer intelligement ce genre de situation. Il me semble que le Ministère de la Culture rate là une occasion de remplir une partie de sa mision, c'est à dire promouvoir le mécénat, pour sombrer dans une posture de "sponsoring". Ce sont par contre les entreprises privées qui profitent de l'occasion qui leur est offerte pour procéder à une subtile opération de communication, probablement des plus avantageuses pour elles .....
Avis à étayer et à relayer, ou bien à délayer voire à enrayer, quoi qu'il en soit, je suis heureuse que Charles Garnier ne voit pas ces "verrues" qui recouvrent l'oeuvre de sa vie (même cela reste temporaire), qui a permis à son nom d'être inscrit dans le grand livre d'histoire de Paris....
J'aurais pu également intituler ce nouvel article "FEPP" ou "Front d'Emancipation des Potelets Parisiens"..... Pourtant, je ne vais ni évoquer les corses ni les nains de jardins ce soir, mais bel et bien ces gentils petits potelets (ou "poteaux laids") parisiens qui "ornent" bon nombre de trottoirs, passages, voies et autres pas de porte cochère de la capitale.
L'idée m'est en fait venue hier en tombant sur un spécimen rue de Paradis (ci contre).... Je n'aurais pas fait l'effort d'écrire ce billet si d'emblée il ne m''avait pas "tapé dans l'oeil" (sans aucune association d'idée) et si je n'avais pas dans la foulée (sans jeu de mot non plus malgré le cadre de la balade...) entendu Laurent Gerra, dans une de ses chroniques humoristiques radio, évoquer le cas des "potelets tagués" de Paris. J'ai donc décidé de creuser la question et après quelques recherches web 2.0, j'en savais déjà un peu plus sur ces "poteaux laids"(ainsi rebaptisés par leur reelookeur.)
J'ai donc appris au fil de mes recherches que ces malheureuses barres de fer (dont la définition sur le site "le mouv" me semble parlante et très proche de la réalité : "Bite anti stationnement vivant en troupeau dans un environnement urbain. Malgré ses efforts de camouflage (il est généralement grisâtre ou maronnasse) , il passe rarement inaperçu. Son inertie pathologique l’empêche de se déplacer rapidement au passage des humains ce qui lui vaut régulièrement l’appellation de « poteau casse couille » (surtout par les hommes de grandes tailles et distraits)"), avaient donc fait l'objet d'une attention particulière dans Paris. Ainsi, l'association Parislabel, (dont l'action a été avalisée par la mairie), a décidé de changer notre regard sur les potelets, en sévissant notamment dans le 12ème arrondissement.
Le but ? C'est tout simplement "la volonté de dynamiser la ville et le quartier, via l’esthétique et le social : « par cet acte ludique, se réapproprier l’espace public, questionner ce territoire trottoir, et ré-enchanter les bandes passantes de nos quartiers. » comme l'explique son initiatrice Paule KINGLEUR. Mais ma foi, ce discours me dit quelque chose.... Mais oui, cela résonne comme le credo des initiateurs du "Parking day" évoqué dans l'un de mes premiers billet............"se réapprorpier, de manière ludique, artistique, et dans une optique environnementale, l'univers urbain" qu'il était dit dans le dit article.....Tous les chemins mèneraient ils donc à un Paris bobo ?
Nos potelets se voient donc ainsi valorisés, libérés de leur carcan aussi marron qu'anonyme , aussi froid que rigide, aussi muet qu'immobile et ainsi donner vie à ces "i" urbains, définitivmeent voués à jalonner voies et passage, à faire partie de notre paysage urbain quotidien, sans attirer un instant notre attention. Cette initiative poétique, décalée, à "l'effet anti-morosité" recherché nous interpelle dans un quotidien qui devient à force insignifiant et anonyme, presque invisible, nous fait sourire tout en nous faisant prendre conscience de notre environnement urbain. Ce "front" qui semble surtout avoir sévi en 2009 me fait toutefois plus penser, dans certaines créations, à "l'atelier manuel" d'école primaire que nous avons tous plus ou moins connu enfant....Pardonnez moi pour cette comparaison que certains jugeront peut-être réductrice, mais les chaussettes, les fils de fer et les coiffures à plumes et autres pompons en papier crépon, il y a tout de même plus chic comme "customisation".....Je préfère mon exemplaire d'hier, moins voyant certes mais plus durable et pour autant tout aussi amusant et surprenant puisqu'il aura suscité ma curiosité, et la rédaction de billet....
Et pour illustrer mes propos, voici une petite vidéo.....
...."That is the question"....en l'occurence celle qui fait l'objet de ma reflexion ce soir, se traduit plutôt par : "Qu'est ce qu'être parisien ?"
Vaste question qui trotte dans ma tête depuis quelques temps...mais comment y répondre sans étiqueter, mettre dans des cases, amorcer des débats presque géopolitique, rester objectif et ne pas tomber dans le chauvinisme voire le snobisme ? On peut tout de même tenter d'amorcer quelques pistes permettant de tisser une trame de réfléxion sur le sujet, qui fera peut-être encore par la suite l'objet de prochaines notes, si l'occasion se présente, et qui permettront d'étayer, de nourrir et d'illustrer ces premières lignes.
J'entendais deux parisiens, plutôt médiatiques, évoquer Paris et leur discours m'ont plus qu'interpellée car j'y ai aussi quelque peu reconnu le mien. Leur remarques m'ont incité à approfondir un peu plus le sujet et à coucher ces quelques idées entre les draps d'un billet. Entendre ces personnalités exposer leur vécu, leur expérience parisienne, dans lesquelles je me suis parfois retrouvée, m'ont permis de préciser mon propre ressenti et ma propre opinion :
Ainsi, lorsque Gérard Miller a évoqué sa vision personnelle de Paris, je me suis sentie tout à coup très proche du psychanaliste-écrivian-prof-animateur-légèrement-gauchiste-athée, qui à priori n'aurait que peu de points communs avec moi. "Quand je vais rive gauche, je me demande si je ne dois pas prendre mon passeport" expliquait il en effet....Si certains verront dans cette déclaration, qui doit être en vérité à peine exagérée, comme un nevrose bobo ou une considération parisienne étriquée , moi j'y retrouve un peu de ma propore réfléxion. Il m'est en effet arrivée de me balader en vélo dans le 14ème arrondissement et de me sentir comme expatriée ... Je crois en ce sens, et pour avoir déjà entendu certains parisiens évoquer leur quartier, que chacun est attaché à son "côté de la Seine", défendant à tout crin la sienne et ne comprenenant pas le goût de vivre sur celle opposée, mais également à son quartier, sa station de métro, son marché ou son square....bref, tout ce qui fait le qutotidien de ses journées de travail, de ses fins de week-ends un peu trop gris, de ses jours fériés mélancoliques mais aussi de ses retours de vacances (pour ceux qui ont envie de partir) er de tout ce qui jalonne une année, des décennies et même une vie...
De même, quand Jacques Attali a expliqué comment il "vivait" Paris, j'ai bien reconnu ce qu'était l'amour du parisien pour sa ville, qui se forme en creux lorsqu'on la quitte (par obligation ou non). Ressentir le manque quand on en est éloigné. Le penseur et écrivain expliquait en effet le manque de l'esprit et de la vivacité parisiens qu'il ressent lorsqu'il se rend à l'étranger, "lumière" nourrie en permanence par ce qui rend la ville unique : le bouillonnement intellectuel, artistique, le perpétuel renouvellement créatif, la liberté d'expression sous toutes ses formes. Cette ville qui reste pour lui "un phare", en étant le centre névralgique de la France, sur le plan politique, économique, demeure une référence culturelle et un émerveillement pour ses milliers de touristes, étrangers ou pas... Esprit et vivacité qui rend tout ou presque important, trépidant, qui fait tourner plus rapidement les aiguilles des montres et fait courir plus vite les talons des parisiennes sur le macadam ou les pavés.
Etre parsien c'est donc vivre dans ce fourmillement perpétuel que d'aucuns qualitifieront plutôt de jungle, mais c'est surtout "se sentir" parisien, Aimer cette ville, vouloir y vivre, y rester, l'aimer telle qu'elle est avec ses travers, ses vieilles fêlures, ses inconvénients aussi parfois.....c'est y sentir ses racines même si on n'y est pas nécessairement né. C'est prendre conscience que chacun des habitants de cette ville depuis toujours, n'ont jamais été que des passants (tant au sens propre qu'au sens figuré), de minuscules maillons d'une très lognue chaine, mais pour autant tous indispensables puisque ce que nous vivons et ce qui nous entoure a été fait et laissé par d'autres maillons....c'est s'inscrire dans son histoire en prenant conscience de ce qui s'y est fait, vécu, et en considérant tous ces autres maillons qui y ont fait et vécu....c'est participer à cette histoire d'une façon ou d'une autre.
Pour tous les parisiens qui se revendiquent en tant que tel, quelle que soit leur origine, leur âge, leur condition de vie, être parisien n'est ce pas se sentir heureux d'y vivre et ne pas s'imaginier ailleurs ? De façon plus terre à terrre, c'est aussi : y rentrer en se disant à chaque fois "enfin chez soi" (pour ne pas dire parfois, "retour à la civilisation"), c'est se dire lorsque l'on en est loin "mais qu'est ce que je fais ici" ?... C'est considérer que son arrondissement est un village, et ne pas imaginer en partir pour le "village d'à côté" (qui en fait n'est pas forcément plus mal...), C'est s'arrêter de compter jusqu'à 20 (pour les arrondissements) et avoir du mal à dépasser le périphérique.... Ces petits clins d'oeil peuvent constituer le début d'une liste non exhaustive de ce qui pourrait être considéré comme des "clichés" du parisianisme.
Je citerai Sacha Guitry pour terminer ce billet, ce qui permettra de le laisser ouvert sur une prochaine page : "Etre parisien, ce n'est pas être né à Paris c'est en vivre, Ce n'est pas y naître c'est y renaître". Pour ma part, j'y suis née, j'y ai déjà vécu plus d'un tiers de ma vie, j'en vis, j'y renaît chaque jour, et je ne me vois pas vivre ailleurs.