D'une fontaine je passe au cygnes....en effet, c'est un billet "au fil de l'eau" qui aurait du trouver sa place ici ce soir mais une boutade de mon appareil photo (enfin plutôt une absence d'esprit de son utilisatrice...pour être honnête) m'oblige à changer de cap, pour néanmoins rester au bord de l'eau, cette eau qui me définit si bien....et qui coule ici le long de l'Allée des Cygnes, entre le Pont de Bir Hakeim et la réplique de la statue de la liberté qui trône au milieu du Pont de Grenelle. Et pour accompagner le pas des promeneurs qui arpentent ces 890 m du chemin bordé d'arbres et de bancs bleutés, ce soir les mots de Charles Trénet qui évoque "Les oiseaux de Paris", à l'image des anatidae de l'allée.....
Paris vu à travers les lunettes de la country, que ce soit à travers les notes de musique qu'à travers les mots, il n'y avait que Bashung pour oser le lien entre la place de l'Opéra, une selle, un cow boy et..Dylan....Ce qui prouve que Paris peut prendre aussi par le biais des vers et des mélodies un petit côté décalé et fantaisiste. Une chanson des débuts de l'artiste, tirée de son premier album..."Roman-photos"...
Alain BASHUNG - Roman-photos
Elles sont statiques, elle sont stoïques, elles sont passives, parfois lascives...elles sont habillées, parfois quasi dénudées, elles portent à bout de bras le poids des façades, ont le regard perdu au loin vers un horizon invariablement fait d'ardoises. Elles restent imperturbables, qu'il pleuve qu'il neige ou qu'il vente, toujours figées dans leur pose....vous l'aurez deviné, j'évoquerai ici brièvement ce soir les cariatides, ces parisiennes de pierre qui veillent sur la rue du haut des frontons, des balcons et des entablements.
"Léonie a le torticolis
Léonie a descendu la nuit
Léonie monte sur son pony
Ici y’a moi, ici y'a moi
Elle n'est pas là
Du haut du mât
La vigie me crie terre
Elle révise deux ou trois mousquetaires
Vilenies tout ce que ton nous dit
Sur Léonie
Elle fait l'avion, elle fait l’avion
Décrit un cercle dans le ciel
Je fais des ronds, je fais des ronds
La patte dans une écuelle
J'ai fait une croix sur ses seins galbés
Rien n'y fait, rien n'y fait
L’amour est encore de son ressort
Elle fait l'avion, elle fait l'avion
Décrit un cercle dans je ciel
Je fais des ronds, je fais des ronds
La patte dans une écuelle
Je veux te dominer aux dominos
Je te veux nue sur l’avenue à chaud
Je veux te dominer aux dominos, dominos, dominos
J' m 'attends à tout et je m'endors
Le dernier couché baisse le store
La joie qui nous inonde n'est pas feinte
Vilenie tout ce que l'on nous dit
Je veux te dominer aux dominos
Je te veux nue sur l'avenue à chaud
Je veux te dominer aux dominos, dominos, dominos".
Alain BASHUNG - "Elle fait l'avion".
Depuis plusieurs jours ces vers hantent mon esprit...alors comme pour exorciser les mots, je les écris...une analogie désirée en souvenir de Désiré...une chanson du regretté Bashung qui a le pouvoir de me laisser dans un état second, comme paralysée par les images et les souvenirs venant soudainement illustrer les mots et la mélodie....et comme il est impossible de décrire ce que l'esprit figure, c'est cette cariatide du Quai de la Megisserie qui portera ces mots... et mes maux...à bout de bras, le regard perdu dans des pensées aussi intemporelles qu'éternelles....
Alain BASHUNG - "Mes bras" (l'Imprudence)
"Dans Paris y'a une brune plus belle que le jour
Sont trois bourgeois de la ville qui lui font la cour
Qui lui font la cour
Qui lui font la cour
Ils se disaient l'un à l'autre : Comment l'aurons-nous ?
Le plus jeune se mit à dire : Moi je sais le tour
Moi je sais le tour
Moi je sais le tour
Je me ferai faire une selle avec tous ses atours
Et j'irai de ville en ville toujours à son nom
Toujours à son nom
Toujours à son nom
Enseignez-moi donc le chemins des grands
Allez, allez donc ma fille à ce pauvre passant
À ce pauvre passant
À ce pauvre passant
Allez jusqu'à la barrière, là revenez-vous en
Fille qui était jeunette elle a été plus avant
Elle a été plus avant
Elle a été plus avant
Le galant qu'est fort adroit lui donna la main
Il la prit et il l'amène sur son cheval blanc
Sur son cheval blanc
Sur son cheval blanc
Adieu père et adieu mère, adieu tous mes parents
Si vous m'aviez mariée à l'âge de quinze ans
À l'âge de quinze ans
À l'âge de quinze ans
Je ne serais point dans la ville avec tous ces brigands
Je ne suis pas brigand la belle, je suis votre amant
Je suis votre amant
Je suis votre amant"
Quelques vers et quelques rayons de soleil pour mettre un peu de gaîté et de sérénité dans ce jeudi ensoleillé... Et pour moi de laisser mon clavier sans le bruit sympathique de la frappe et des mots qui s’entrechoquent avant de s'aligner sur la page blanche de mon écran....pour prendre quelques jours de repos...
Jacques BREL
Ce soir c'est à Joseph d'Anvers que je laisse la parole, le poète saura en effet bien mieux que moi traduire quelques pensées, quelques états d'âme et peut-être quelques sentiments, dont le décor ne peut être que Paris....un Paris qui s'allume sous nos pas.... comme ce rendez vous au soleil couchant, et une promenade près de la Seine, tranquillement, le temps subitement s’arrêtant....
La bruine ambiante propre au printemps et un emploi du temps un peu chargé m'inspirent ce soir ces quelques vers d'Anne Vanderlove et en guise d'illustration cette photo, prise au cours d'un samedi hivernal, gris humide et morose précisément sur la pointe de l'Ile St Louis....Je me souviens particulièrement bien de ce jour de février, où le spleen planait... jusqu'à laisser couler quelques larmes sur mes joues, finissant par se mêler aux gouttes de pluie pour finir leur course sur le bord d'une balustrade, devant le calme apaisant de l'onde... l'onde que seul le vol plané d'une mouette vient perturber...point blanc, comme une lueur d'espoir dans un coeur en hiver.
"Il pleut sur Paris,
Sur la Seine et l'Ile Saint Louis
Sur Notre Dame et la Cité,
Sur les avenues désertées
Et sur les jardins endormis,
Il pleut sur Paris
Que m'importe après tout
Qu'il vente ou bien qu'il pleuve,
La rivière, après tout,
S'en va toujours au fleuve
La pluie vient dans mon cou,
Voilà que je frissonne,
Je voudrais sur mon cou
La main, la main d'un homme
Mais il pleut sur Paris,
Sur la Seine et l'Ile Saint Louis
Et je vais sous la pluie
Noyer dans les averses
L'étrange nostalgie
De baisers, de caresses,
Qui desserre mes dents ?
Qui ouvre les genoux ?
Est-ce toi que j'attends ?
Est-ce toi ? Est-ce vous ?
Mais ce n'est que la pluie
Sur la Seine et l'Ile Saint Louis"
Anne Vanderlove
"Je ne sais par où commencer,
Dois-je vivre la lune ou ma bonne étoile
A tant que la vie finisse par passer,
Ou provoquer le destin fatal
Paris dévoile mon amour,
Perdue parmi tous ces gens
Paris delivre mon amour,
Je serai sur le pont des amants
Tellement de gens et si peu de regards,
Tellement de gens et si peu de sourires
Jamais le temps de s’offrir au hasard,
Si peu de temps qu’on aimerait en finir
Paris dévoile mon amour,
Perdue parmi tous ces gens
Paris delivre mon amour,
Je serai sur le pont des amants
L’attitude un peu lasse,
Elle avance dans la foule,
Sans contraire de la marche
Un bateau ivre sur la houle
Belle Paris fais-toi géréreuse
Avec ma pauvre âme en peine
Je dirai partout que tu es merveilleuse,
Si tu me trouves un seul je t’aime
Paris dévoile mon amour,
Perdue parmi tous ces gens
Paris delivre mon amour,
Je serai sur le pont des amants".
Olivia Ruiz
"Des p'tits trous, des pt'its trous, toujours des pt'its trous"...des pt'tits mots qui nous poursuivent tous plus ou moins, dans notre mémoire collective depuis que le grand Serge Gainsbourg les a écrits et chanté en 1958...Ces "pt'tits trous" marqueront le début de sa carrière et celui de son ascencion sur l'affiche de la chanson française. A travers ces quelques vers, "l'homme à la tête de chou" a ainsi immortalisé la station de métro des lignes 3bis et 11, apportant à ce coin de Paris poésie et humanité et rendu hommage à ce "gars qu'on croise mais qu'on ne regarde pas". Pour l’anecdote, ce n’est curieusement pas aux Lilas que Gainsbourg a rencontré celui qui lui a inspiré la chanson, mais à la porte Dauphine…
"J'suis l'poinçonneur des Lilas
Le gars qu'on croise et qu'on n' regarde pas
Y a pas d'soleil sous la terre
Drôle de croisière
Pour tuer l'ennui j'ai dans ma veste
Les extraits du Reader Digest
Et dans c'bouquin y a écrit
Que des gars s'la coulent douce à Miami
Pendant c'temps que je fais l'zouave
Au fond d'la cave
Paraît qu'y a pas d'sot métier
Moi j'fais des trous dans des billets
J'fais des trous, des p'tits trous, encor des p'tits trous
Des p'tits trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous
Des trous d'seconde classe
Des trous d'première classe
J'fais des trous, des p'tits trous, encor des p'tits trous
Des p'tits trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous
Des petits trous, des petits trous,
Des petits trous, des petits trous
J'suis l'poinçonneur des Lilas
Pour Invalides changer à Opéra
Je vis au cœur d'la planète
J'ai dans la tête
Un carnaval de confettis
J'en amène jusque dans mon lit
Et sous mon ciel de faïence
Je n'vois briller que les correspondances
Parfois je rêve je divague
Je vois des vagues
Et dans la brume au bout du quai
J'vois un bateau qui vient m'chercher
Pour m'sortir de ce trou où je fais des trous
Des p'tits trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous
Mais l'bateau se taille
Et j'vois qu'je déraille
Et je reste dans mon trou à faire des p'tits trous
Des p'tits trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous
Des petits trous, des petits trous,
Des petits trous, des petits trous
J'suis l'poinçonneur des Lilas
Arts-et-Métiers direct par Levallois
J'en ai marre j'en ai ma claque
De ce cloaque
Je voudrais jouer la fill'' de l'air
Laisser ma casquette au vestiaire
Un jour viendra j'en suis sûr
Où j'pourrais m'évader dans la nature
J'partirai sur la grand'route
Et coûte que coûte
Et si pour moi il n'est plus temps
Je partirai les pieds devant
J'fais des trous, des p'tits trous, encor des p'tits trous
Des p'tits trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous
Y a d'quoi d'venir dingue
De quoi prendre un flingue
S'faire un trou, un p'tit trou, un dernier p'tit trou
Un p'tit trou, un p'tit trou, un dernier p'tit trou
Et on m'mettra dans un grand trou
Où j'n'entendrai plus parler d'trou plus jamais d'trou
De petits trous de petits trous de petits trous"
C'est exactement ce qu'il convient pour le billet de ce soir....prise par les aléas d'un emploi du temps plus chargé et surtout par des aléas du métropolitain, je ne pouvais que rendre un double hommage, d'une part à ce bon vieux réseau souterrain, contre qui l'on peste facilement mais qui rend tout de même de grands services (ce que peut-être, dans notre confortable XXIème siècle, nous oublions un peu trop facilement d'ailleurs), mais aussi un hommage à la Môme Piaf qui aimait tant Paris et qui trouvait, à sa manière, les mots pour le dire et le décrire...alors ces par ces quelques vers que je termine cette journée hivernale....
Un regard interrogatif sur la "page blanche" de mon écran, des idées lointaines et trop floues pour élaborer un article digne de ce nom, un oeil dubitatif sur l'actualité parisienne du moment et voilà en lieu et place d'un billet instructif ou amusant (si si ça arrive tout de même quelques fois.....) plusieurs vers laissés là par Lucienne Delyle (1913-1962) et comme je ne peux pas mettre Bashung à l'honneur à chaque fois :) je puise dans le vaste répertoire de la chanson française évoquant la capitale (et là pour le coup l'inspiration ne manque pas !).
"Quand doucement tu te penches
En murmurant : "C'est dimanche,
Si nous allions en banlieue faire un tour
Sous le ciel bleu des beaux jours ? "
Mille projets nous attirent,
Mais, dans un même sourire,
Nous refaisons le trajet simple et doux
De nos premiers rendez-vous...
Sur les quais du vieux Paris,
Le long de la Seine
Le bonheur sourit,
Sur les quais du vieux Paris,
L'amour se promène
En cherchant un nid.
Vieux bouquiniste,
Belle fleuriste
Comme on vous aime,
Vivant poème !
Sur les quais du vieux Paris,
De l'amour bohème
C'est le paradis...
Tous les vieux ponts nous connaissent,
Témoins des folles promesses,
Qu'au fil de l'eau leur écho va conter
Aux gais moineaux effrontés...
Et, dans tes bras qui m'enchaînent,
En écoutant les sirènes,
Je laisse battre, éperdu de bonheur,
Mon cœur auprès de ton cœur"...
Ce soir c'est la poésie d'Arthur H qui s'invite dans ce billet, pour le rendre aussi parisien que doux, bercé par la voix lente et grave, qui n'est pas sans rappeler parfois celle d'Alain Bashung.
"J'attends que la Tour Eiffel décolle,
Que fait donc, posée sur ses pieds,
Cette belle fusée qui s'ennuie ?
J'attends que la Tour Eiffel décolle
En revêtant l'habit de lumière
Je me prépare pour l'heure H,
J'attends sans peur que l'on arrache
À l'atmosphère la princesse de fer
La Tour Eiffel dans le ciel
La tour Eiffel sidérale
Ah ! Tous les deux au balcon du premier étage,
Main dans la main nous rirons des orages
Magnétiques qui secouent les planètes
Puis nous nous baisserons pour éviter les comètes
La Tour Eiffel portera les couleurs
Éternelles et sacrées de la Patrie,
De notre pays rayonnera la splendeur
Au fin fond des espaces infinis
La Tour Eiffel dans le ciel
La Tour Eiffel sidérale"
Un emploi du temps un peu serré, une inspiration un peu figée et puis ce froid hivernal qui bloquerait presque la motivation..... Pour ne pas laisser bêtement ma page blanche, j'ai eu subitement envie de mettre Bashung dans un billet, histoire de réchauffer l'ambiance et les coeurs transis....
Paroles : Alain Bashung / Jean Fauque
Musique : Alain Bashung / Les Valentins
"On se rappelle les chansons.
Un soir d'hiver, un frais visage,
La scène à marchands de marrons,
Une chambre au cinquième étage,
Les cafés crèmes du matin,
Montparnasse, le Café du Dôme,
Les faubourgs, le Quartier latin,
Les Tuileries et la Place Vendôme.
Paris, c'était la gaieté, Paris,
C'était la douceur aussi.
C'était notre tendresse.
Paris, tes gamins, tes artisans,
Tes camelots et tes agents
Et tes matins de printemps,
Paris, l'odeur de ton pavé d'oies,
De tes marronniers, du bois,
Je pense à toi sans cesse.
Paris, je m'ennuie de toi, mon vieux.
On se retrouvera tous les deux,
Mon grand Paris.
Évidemment, il y a parfois
Les heures un peu difficiles
Mais tout s'arrange bien, ma foi.
Avec Paris, c'est si facile.
Pour moi, Paris, c'est les beaux jours
Les airs légers, graves ou tendres.
Pour moi, Paris, c'est mes amours
Et mon cœur ne peut se reprendre.
Paris, tu es ma gaieté, Paris.
Tu es ma douceur aussi.
Tu es toute ma tendresse.
Paris, tes gamins, tes artisans,
Tes camelots et tes agents
Et tes matins de printemps,
Paris, l'odeur de ton pavé d'oies,
De tes marronniers, du bois.
Je pense à toi sans cesse.
Paris, je m'ennuie de toi, mon vieux.
On se retrouvera tous les deux,
Mon grand Paris"
Une autre déclaration pour la capitale, un autre regard, une autre époque aussi, d'autres mots, mais toujours ce même amour pour Paris !
Un grand merci à Edith Piaf qui me permet ce soir de passer plus de temps à réfléchir à mes futurs billets...
Pour terminer ce dimanche encore estival, je rends hommage au chat à travers les mots d'Alain Bashung (qui portait une affection particulière à ce félin), et quelques sépcimens de l'animal rencontrés au cours de ma promenade aujourd'hui....
J'enfile des perles à rebours
Capitaine prend le nemo
C'est pas uniquement un bruit qui court
Souris dansez, notez greffier
Le chat veut en finir en beauté
Ballerina cache une ride
Lézard premier degré
Mona Lisa suit le guide
Tu me fais croquer, fromage râpé
Le chat veut en finir en beauté
Le chat veut en finir en beauté
A. BASHUNG - "Chat" - Passé le Rio Grande - 1984
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