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  • Street Art : Rue Beaubourg, flashback dans les seventies...

    Le 17/08/2011 à 18:56Street ArtCommentaires (6)Ajouter un commentaire

    La rue Beaubourg m'a permise il y a quelques jours de vivre un petit flash-back dans les années 70....très furtif, avec ma foi juste un peu de papier et quelques traits habilement posés, mais c'est bien ce petit retour en arrière que j'ai fait en l'espace de quelques pas.

    En effet, sur le chemin du Centre Pompidou, alors que j'allais à la rencontre des nouvelles acquisitions graphiques du musée, j'ai croisé une autre forme d'art graphique, certes pas encore acquise par le centre d'art contemporain, mais pour autant bien plus récente dans sa réalisation et dans une expression artistique qui n'est pas sans évoquer celle là même qui trônait sur nos écrans de télévision ou dans les livres et autres magazines, il y a quelques trente cinq ou quarante ans...

    En fait, me sont apparus quelques spécimens masculins vraiment typés 70's, que j'ai spontanément rapproché des phénomènes Beatles et congénères soixante-huitard bien typés et que je ma boîte à images numériques n'a pu s'empêcher de capturer.
    Ces énergumènes mâles (je n'ai pas encre trouvé de donzelles mais elles existent !....), ont le visage allongé, les cheveux longs (d'où la connotation "let it be") et les yeux à la Lennon. Ex fan des "quatre garçons dans le vent", ce détail m'a sans doute plus sauté aux yeux que d'autres passants qui n'ont sans doute pas remarqué cette petite présence baba cool dans cette rue qui fait la jonction entre le 3ème et le 4ème arrondissement.  
    Un jeune homme au visage allongé légèrement moustachu, un ado à lunettes, un autre avec une barbe naissante, voilà en gros ces loulous assez discrets pour le moment mais qui pourraient bien aller se balader ailleurs que dans ce coin animé de la capitale. Il semblerait d'ailleurs que la rue Mouffetard ait déjà eu un peu de visite....Mais ce qui les caractérise le plus, graphiquement parlant, ce sont ces visages assez ronds, sur de minces cous de girafe, de minuscules yeux, un peu larmoyants parfois qui semblent presque indiquer que leurs propriétaures se sentent un peu perdu sur le mur où on les y a collé....
    Ce trait fin et longiligne, peut-être fait au stylo à bille, m'évoque le revival des seventies....le look vestimentaire (un pull jacquard qu'on aurait du mal aujourd'hui à croiser sur quelqu'un dans la rue mais plutôt dans les bacs d'une friperie..), la coiffure à la Bee-Gees, et tout le reste.... sans doute une réminiscence de quelques dessins vus il y a quelques années....un peu lointaines aujourd'hui....
    Et comme l'artiste a laissé sa signature, j'ai pu mener ma petite enquête..."Illustrissima".....tel est le nom de ce nouvel agitateur des murs parisiens (au féminin s'il vous plait !), venant, par quelques personnages divers et variés, de tous âges et de tout genre, perturber, que dis je égayer et réveiller de leur présence le gris des murs de Paris, tout en apportant dans une bulle accompagnant parfois ces acteurs, quelques mots... Je vais donc continuer de chercher Mademoiselle Illustrissima pour que mes tiroirs numériques de "sticking urbain" s'enrichissent encore un peu, et se renouvelle de nouveaux talents...
    Et pour suivre cette colleuse, suivez là sur Tumblr, ou sur sa page Facebook...

  • Street Art : Dansons la Pole Ka sur les murs parisiens...

    Le 10/08/2011 à 20:55Street ArtCommentaires (1)Ajouter un commentaire

    Pole Ka, Pole Ka, Pole Ka, pas de ritournelle qui inviterait à une danse folklorique quelconque....pas vraiment non, ou si danse il y avait, ce serait peut-être une danse macabre, satirique, sarcastique, caustique, sardonique, terriblement cynique...car l'univers dans lequel nous plonge Mademoiselle Pole Ka, puisque c'est son nom (enfin celui dont elle signe élégamment ses œuvres) et dont il s’agira ici en ce mercredi "Street Art", n'a rien d'un monde où tendresse et douceur sont maîtres des lieux. Car Pole Ka pose plutôt les décors d'un théâtre où se croisent les héros d'un jeu de tarot, un petit chaperon (rouge) à l'œil pas si innocent et des figurants qui semblent souvent dans une perpétuelle quête. Voilà pour les acteurs principaux d'une troupe de comédiens bien particulière...

    Des visages apparaissent alors sur les murs de Paris nés d'une imagination, que l'on pourrait nous, imaginer de quasi détournée...détournée pour aller hors des sentiers battus, artistiquement parlant et qui trouve naturellement sa place aux côtés de celle de Tristan des Limbes. Une balade à la recherche de ces êtres qui semblent parfois immergés dans un égarement intérieur, vous fait plonger dans une ambiance qui n'est plus tout à fait du gris de ces collages, mais bien du noir profond...

    Sur nos murs donc, ici accompagnés de Tristan ou du Chevalier de Cœur, là errant seuls, des personnages en proie à des recherches internes, des questionnements, la récurrente du fœtus en est d'ailleurs un bon exemple, "quelle vie avais-je avant d’arriver ici ?" semble se demander cette tête où apparaît, tel un jeu de matriochka, l'image d'un être en gestation. Une certaine idée de l'origine de la vie à laquelle fait écho ce crâne dans lequel s'est très habilement incrusté un système ovarien.

    Introspection, ou encore dissection, la vie prend d'ailleurs sur certains collages et autres dessins originaux un caractère quasi chirurgical. Pour mieux interroger ? Sans doute car choquer je ne le crois pas...un univers étrange, un monde fait de gris et de noir, un peu de blanc, non pas pour égayer mais pour mieux renforcer les dominantes sombres (tant sur le fond que sur la forme) donnant à chacun de ces dessins un peu plus de force. 

    Une intéressante série sur le thème des figures du tarot de Marseille montre combien la noirceur peut, avec un peu de papier et de colle, envahir les murs parisiens, à l'image du Pendu par exemple....Car même si certains personnages ont des significations bénéfiques, sous le crayon de Pole Ka il n'en est plus rien : des figures à l'air hargneux, revanchard, où l’aigreur flirte avec la tristesse...non décidément, pas de Bisounours en vue...

    Surtout ne vous fiez pas à la finesse de ce trait élégant, si féminin, si doux, parfois si enfantin qu'on aurait envie de les voir sur les pages d'un livre d'enfant, car au delà de ce sourcil relevé et de ce regard en coin, de ces lèvres fines toujours bien sagement fermées, qui se cache t-il vraiment ? Les déformations, les excroissances et les multiplications extraordinaires, ces créatures semblent en être naturellement douées. Autant d'interrogations pour ces étrangetés qu'un simple trait rend tout à coup faussées de l’innocence qu'on voudrait bien leur accorder. Si la délicatesse est indubitablement de mise dans la forme, le fond laisse entrevoir un monde qui n'en est que plus étonnant, où le surréalisme est sans doute le langage courant qui est y parlé. Une langue traduite par des légendes inscrites de cette écriture délicate venant toujours renforcer encore un peu plus le goût de la dérision, en réalité si exquis....

    "Là ou je vais personne ne peut me suivre", semblent traduire certains regards, certains visages, témoignages d'une imagination et d'un esprit ayant pris un chemin si personnel que seule l'artiste s'y retrouve sans avoir besoin de semer des cailloux blancs, laissant ainsi définitivement planer un certain hermétisme.

    Mais comme toujours la poésie et l'humour (certes définitivement noir...), reprennent le dessus sur la mélancolie et la pointe de sadisme qui parfume légèrement cette écriture au tracé aussi fragile et léger que délicat, rendant l'ambiance de la mise en scène d'autant plus pernicieuse... A l'image de ce dessin intitulé "Bête à bon Dieu". La finesse et la pureté (celle ci s'arrête d'ailleurs au trait, que l'on soit bien d'accord....) du chemin laissé par la pointe d'un crayon ou d'un feutre adoucissant toujours la noirceur du sujet. La couleur apporte parfois néanmoins une note divergente dans le carnet de l'artiste atténuant ainsi subtilement ce paysage sombre, au sens propre comme au sens figuré, sans pour autant le dénaturer. Un ensemble présentant une certaine alchimie savamment dosée entre une once de schizophrénie des personnages dotés d'une apparente douceur et de la noirceur de l'action ou de la pensée qu'on leur a attribué. 

    Certaines illustrations m’évoquent clairement des gravures un peu rétro (quasi omniprésence du blanc et du noir oblige....),  illustrations décalées, publiées dans des revues il y a quelques 100 ou 120 ans. Ses illustrations à elle, en veux tu en voilà, mais pas n’importe où et encore moins pour n'importe qui bien sûr... Des publications indépendantes, des insertions furtives dans "La tranchée Racine", "Capharnaüm" et "La Brique", pour les plus récentes. 

    Mes illustrations à moi ne sont malheureusement ici qu'un très pauvre aperçu des planches de Mademoiselle Ka, je vous invite donc à visiter sans tarder son site internet et sa toute fraîche page Facebook...histoire d'aller danser une petite polka...

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  • Street Art : Sur le bitume...

    Le 04/08/2011 à 20:45Street ArtCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    Et bien oui  il n'y a pas que les murs qui peuvent être support de l'art...et vecteur de message artistique, et pas que d'ailleurs, fantaisiste, poétique, vindicatifs, humoristiques, ou tout simplement encore commerciaux, publicitaire....

    Cela demande simplement au promeneur habitué à regarder droit devant de prendre un peu la liberté de s'attacher à ce qui se passe juste en dessous de son nez....et à regarder aussi un peu devant ses pieds. Les rencontres artistiques sur le macadam peuvent d’ailleurs s'avérer très amusantes, c'est surtout un autre moyen d'investir la ville pour des artistes en mal de surface à originales à recouvrir d'une expression qui arrachera à celui ou celle qui la croisera, un sourire comme un point d'interrogation....

    Et puis transmettre un message sur le macadam, ça demande aussi d'utiliser de la peinture en bombe ou un bonpinceau pour que l'oeuvre tienne un minimum...au assauts des pas saccadés comme de la pluie qui s'abat parfois tel un rideau...
    La seule véritable démarche artistique qui semble réellement en être une, est celle de Areuuuh, dont vous avez forcément déjà croisé l'un des bébés.
    Slogans, accroches commerciales, trait d'humour, tout est bon à transmettre au citadin, tant que ce message est vu...voilà un petit, tout petit florilège de ce que mon appareil photo à croisé.

  • Street Art : Une fête nationale aux couleurs de Rimbaud...

    Le 14/07/2011 à 20:57Street ArtCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    A l'invitation de Nice Art (dont je serai bien amenée à reparler un de ces jours....), je me suis à mon tour prise au jeu du collage urbain sauvage.....si si....Par le biais d'un célèbre réseau social, je me suis retrouvée à participer, avec de nombreux autres internautes, à un collage collectif à l'effigie de notre Rimbaud national...une façon artistique et en même temps un brin illégale de fêter notre fête nationale....et comme le 14 juillet et un jour un peu particulier, c'est avec les mots (et des mots assez appropriés) du jeune poète que je vais clore cette journée...

    "Le Printemps est évident, car
    Du coeur des Propriétés vertes,
    Le vol de Thiers et de Picard
    Tient ses splendeurs grandes ouvertes !

    Ô Mai ! quels délirants culs-nus !
    Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières,
    Ecoutez donc les bienvenus
    Semer les choses printanières !

    Ils ont shako, sabre et tam-tam,
    Non la vieille boîte à bougies,
    Et des yoles qui n'ont jam, jam...
    Fendent le lac aux eaux rougies !

    Plus que jamais nous bambochons
    Quand arrivent sur nos tanières
    Crouler les jaunes cabochons
    Dans des aubes particulières !

    Thiers et Picard sont des Eros,
    Des enleveurs d'héliotropes ;
    Au pétrole ils font des Corots :
    Voici hannetonner leurs tropes...

    Ils sont familiers du Grand Truc !...
    Et couché dans les glaïeuls, Favre
    Fait son cillement aqueduc,
    Et ses reniflements à poivre !

    La grand ville a le pavé chaud
    Malgré vos douches de pétrole,
    Et décidément, il nous faut
    Vous secouer dans votre rôle...

    Et les Ruraux qui se prélassent
    Dans de longs accroupissements,
    Entendront des rameaux qui cassent
    Parmi les rouges froissements !"

    Arthur RIMBAUD - "Chant de guerre parisien"

  • Street Art : Areuuh !

    Le 09/07/2011 à 21:07Street ArtCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    Areuuuh...Non je ne suis pas retombée en enfance, encore que certains pourraient le penser quelques fois...mais laissons de côté ces esprits moqueurs pour évoquer aujourd'hui à travers cet article "Street art", qui pour une fois, ne parait pas un mercredi mais un samedi... et quelques photos une démarche inédite, complète et totalement originale aux accents philosophiques. 

    Je pense que comme de nombreux parisiens ou visiteurs, vous avez croisé plus d'une fois sur le trottoir en regardant parfois vos pas, le dessin d'un foetus dans son placenta...vous vous êtes alors probablement demandé, comme moi, qui pouvait avoir eu l'idée de faire de cette image universelle de l'origine de la vie un sigle récurent de street art ? Pour tout dire (ou tout écrire), jusqu'à obtenir réponse à mes interrogations (moins philosophiques je le reconnais), je pensais que ce grand dessin réalisé à main levée était le signe d'une revendication éthique et politique, relevant du droit à l'avortement ou au contraire à la protection de la vie...mais il n'était pas besoin de chercher plus loin que la seule fonction de l'art qui est de transmettre une idée, un sentiment, l'image de la beauté, somme tout de la vire tout simplement...pour trouver le sens de cette vision prénatale...

    En fait, c'est en montant dans les ateliers de "chez Robert", désormais familier depuis ma visite avec un certain Désiré que j'ai eu une partie de la réponse...car derrière la façade enjolivée de rubans "king size" et autres falbalas digne d'une bohème déjantée ou d'un pantomime burlesque, se cachent 6 étages dans lesquels travaillent une trentaine d'artistes qui ouvrent chaque jour de la semaine leur ateliers aux passants, curieux et autres amateurs d'art. Au deuxième étage j'ai donc rencontré le "père" de "areuh" sur lequel il convient de s'arrêter un instant (voire un peu plus....). Une grande reproduction de notre poupon sur le mur de l'atelier signait déjà à elle seule l'identité et le sens de cet atelier...

    Si le trait est épais et que l'image revêt un caractère assez naïf, la démarche et le sens le sont beaucoup moins. Sébastien Lecca, l'heureux "papa" vise en effet à transposer l'image du foetus, vecteur de nos questions existentielles, sur tous les supports et dans des filières aussi diverses que variées. Ainsi, tampon (encreur évidemment, attention, j'vous vois venir...), tee-shirt ont suivi les premières applications qui restaient sagement (si je puis dire) dans le domaine de l'art "stricto sensu", que sont le tag, la sculpture et la peinture. Et aux accessoires de papeterie sont maintenant disponibles des bijoux....or ou argent dans les deux cas les foetus devraient se plaire sur de nombreux cous.
    "D'où venons nous, que faisons nous, ou allons nous ?" Par ces trois questions que pose l'artiste réside L'interrogation existentielle et LA problématique de la vie qui sont à elles seules exposées par le biais de ces visages à quatre pattes cerclé d'une membrane protectrice. Des interpellations philosophiques aussi intemporelles qu'universelles parlant au tout à chacun qui foulera cet être en formation sur le trottoir parisien. Un peu de chacun  d'entre nous qui renvoie à notre propre existence et au sens de notre vie, ce que nous en faisons, nous permettant peut être de réfléchir et de distinguer l'essentiel de ce qui ne l'est pas.

    Mais le sens de la démarche de Lecca n'est pas de faire de nos promenades ou de nos trajets quotidiens une épreuve de philo du bac mais aussi de faire de cette discussion une application transposable sur tout support. Une image aussi parlante et évoquant à elle seule le début, la fin, la vie, la mort et tout ce qui peut se rapprocher de près ou de loin à ce que nous sommes et ce que nous faisons (la boucle est ainsi bouclée avec les trois questions), le gimmick (si je puis me permettre) étant effectivement déclinable à l'infini et ce dans presque tous les domaines.

    Une oeuvre qui trouve son reflet dans de nombreuses autres visibles dans l'atelier de l'artiste. Un travail clairement plurisiciplinaire donc, dans laquelle se retrouve régulièrement la thématique de l'amour, l'image de la femme, qui fait naturellement écho par association d'idées à la récurrente du concept principal. Le tout dans une palette aux tonalités, chaudes et vives et un graphisme sinon naïf du moins m'évoquant très nettement ce que peuvent réaliser les écoles d'Amérique du Sud.
    Une ode à la vie, qui devrait être vue et se porter un peu partout....

    Il y aurait encore beaucoup à dire, ce qui permet de laisser cet artice ouvert, vers un second opus, mais avant un deuxième chapitre, une visite du site de Sébastien Lecca vous permettra de connaitre un peu mieux sa démarche artistique.

  • Street Art : Un pas de danse avec le Cabri...

    Le 29/06/2011 à 20:38Street ArtCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    "Et bien dansez maintenant"...Nan....pas de récitation de fables de la fontaine...mais en voyant les oeuvres dont il sera questions ce soir dans mes fichiers street art du mercredi, j'ai spontanément pensé à cette dernière réplique de la "Cigale et la fourmi"...pourquoi ? "no sé"...association d'idées et d'image sans doute puisqu'il est tout de même bien question de danse dans cet article. De danser comme un cabri ? non pas tout à fait non plus mais d'évoquer Gabri le Cabri oui...

    Gabri pour Gabrielle, c'est vrai que ça change du traditionnel Gaby...un peu suranné....Gabri donc,  aime le street art, la photo, le pochoir...les sitckers, les panneaux de circulation, la main de fatma, et colle....tout ça ferait un peu beaucoup à décortiquer ...alors ce soir, je vais simplement évoquer les collages que j'ai croisé il y a quelques semaines dans le quartier de la Goutte d'Or. C'est par une journée "caliente" que j'ai rencontré la chaleur des pochoirs de Gabri(elle). Des couleurs vives pour évoquer la danse, le tango, la musique....le rapprochement des corps...

    Quelques mots sur des feuilles de journaux, des couleurs franches qui tranchent, des personnages aux expressions marquées frappés au pochoir et la danse, le tango....quelques symboles, de la calligraphie et une estampille "au Cabri"....de nouveaux collages au format des feuilles de l'info pour mettre un peu de gaîté dans le 20ème et ailleurs, une invitation à la danse comme cette paire de chaussures qui n'attendent plus que leurs propriétaires de pieds comme une invitation à danser...

    Une calligraphie qui rappelle presque la danse des notes de musique sur une portée, autant de rythme graphique que le rythme de l'accordéon d'Astor Piazzolla ainsi mis en scène sur les murs parisiens et du rythme des danseurs sur un parquet....des compositions équilibrées, comme ce couple en noir et blanc et des tonalités qui ne laissent pas dans le monotone d'une valse mais bien dans la vivacité d'un rythme effréné....

    Danse, musique, une certaine fièvre ressort de chacun des pochoirs montrant combien une intensité peut se dégager de quelques centimètres carrés de papier récupérés.... J'aurais aimé pouvoir encore un peu danser avec les mots et les idées autour de quelques autres collages, mais pour l'instant pas de nouvelles rencontres avec le Cabri...affaire à suivre donc..."Bando neon"...

  • Street Art : Quand les murs de Paris servent d'étable...

    Le 22/06/2011 à 20:43Street ArtCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    Paris serait il un "plancher des vaches" urbain ? A croiser plusieurs phénomène bovins dans certaines rues de Paris, on pourrait le supposer. Pour illustrer cette expression française datant du XVIème siècle, et dont je vous livre l'origine bien terre à terre (sans association d'idées aucune), ci-dessous, je partage ces sympathiques mammifères qui finalement il y a quelques siècles devaient se trouver en chair et en os, à peu près au même endroit....

    Sur les anciens bateau en bois, les marins marchaient sur un plancher sur lequel les rencontres possibles avec des vaches, animaux des prés, étaient d'une rareté extrême. C'est par simple opposition avec leur plancher à eux, habituellement situé sur l'eau (sauf lors de travaux particuliers sur le bateau), qu'ils ont pris l'habitude de désigner la terre ferme comme étant ce "plancher'" où les vaches sont nettement plus facile à croiser et où il fait bon revenir après un long séjour en mer.
     
    J'ai donc rencontré, "fleurette" rue Marie Stuart, mais aussi "pâquerette" rue Chabrol,  et quelques autres de leurs copines entre le 11ème, le 10ème le 5ème arrondissement....
    Deux séries semblent exister, pas du même auteur visiblement, l'un ayant un penchant pour la mosaïque, l'autre pour la céramique, mais les deux aiment la couleur, la fantaisie, et indéniablement les va-vaches...du bleu du blanc et du rouge pour les petits carreaux assemblés méticuleusement  et des couleurs émaillées pour la terre ocre rouge.
    Chacune des séries a son originalité : quelques signes cabalistiques en guise de signature pour nos amies tricolores, une silhouette taillée à l'emporte pièce pour les autres. Malhereusement certains spécimens font l'objet d'un décornage qui va parfois jusqu'au bout des pattes et de la queue. Pas d'éléments supplémentaires pour cette démarche artistique bucolique mais sûr que lorsque j'aurai trouvé le reste du troupeau et quelques informations sur l'éleveur je réitérer la transumance entre les murs...

    Alors qui a dit que Paris était une jungle ? Meuuuuh non....

  • Et soudain, sur la place Stavinski, le silence se fait....

    Le 18/06/2011 à 20:49Street ArtCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    Au départ il n'y avait qu'une surface grisâtre...un mur esseulé dans ce coin de la place Stavinski, qui a pour voisine l'église St Merri. Et puis à partir du week-end de la pentecôte, la place s'est un peu animée, des échafaudages se sont montés et des photographes se sont peu à peu relayés....pour voir ce qui se passait, témoigner de ce qui était en train de se créer et de se dessiner sous l'oeil des caméras, des objectifs et des passants levant systématiquement les yeux vers un regard qui soudain venait donner un  peu de vie au mur, et à ce petit carrefour parisien où le cosmopolitisme flirte avec la création en tout genre et où l'ambiance se compose de multiples brassages...

    Pendant plusieurs jours, Jef Aérosol et ses copains ont donc investi l'angle de la place Stavinski et plus précisément la façade située à l'Ouest, juste à côté des locaux de l'Ircam. En partenariat avec Doublet et le soutien de la mairie du 4ème arrondissement, la fresque monumentale au titre évocateur et pour le moins explicite "Chuuuut !" s'est peu à peu dessinée, dans le calme, la quiétude, le silence aussi parfois, en parfaite hamonie avec le message que ce gigantesque pochoir souhaitait transmettre. 

    Un défi technique, une prouesse même quand on pense aux 350 m² à recouvrir et au étages d'échafaudage dans lesquels il a fallut se faufiler pour poser peu à peu les formes et voir les contours se dessiner, beaucoup plus simple d'en bas, et de loin, que de là haut, en ayant le nez dessus...
    Après les deux yeux est arrivé une nez, puis une bouche et enfin un doigt.....le message commençait à prendre forme, on voyait enfin où l'artiste voulait en venir...un doigt sur les lèvres...une invitation au silence que viennent appuyer ces deux yeux écarquillés, soutenant le regard du passant, faisant de cette invitation presque une injonction au calme, à la quiétude...
    Le mariage du noir et du blanc était célébré, les touches, les formes ne s'opposant pas, mais se complétant habilement pour faire de ces taches colorées l'ensemble du message. De simples taches adroitement posées les unes par rapport aux autres, permettant de figurer en toute simplicité et dans une véritable élégance le volume, la lumière, une expression faciale, un geste....bref, la magie du dessin et de la peinture qui, par une esquisse plus que suggérer transmet déjà presque tout.
    Le silence était en soi déjà présent pendant ces quelques jours de performance, imposé par le port des masques, une oeuvre ainsi vécue jusque dans sa réalisation....mais le cliquetis des bombes et le bruit des bâches qui tombent le long des étages en ferraille ont rappelé que la fresque n'était pas une apparition mais bel et bien une oeuvre se construisant aussi bien dans la patience que dans la connivence. Une invitation au silence donc qui répond presque à celle que la simple présence de l'église jouxtant le mur investit, rappelle tout naturellement. Et si le contraste entre ce vestige de l'histoire et du passé, qui invite au slence intérieur et à la méditation, et la fresque contemporaine est bien réelle, l'harmonie se fait naturellement car les deux bâtiments inspirent finalement la même invitation à la sérenité....
    Le dernier jour, le message était clair...et à la dualité du noir et du blanc s'est ajoutée la couleur comme pour rappeler que la parole a aussi sa place dans la cité, nécessaire car expression de vie. Babillage, bavardage, verbiage, parlote, potins, expressions en tout genre....l'oeuvre réalisée est une invitation, elle n'impose rien elle respecte, elle suggère.

    Et puis, à la couleur s'est enfin ajoutée l'estampille...enfin plutôt les estampilles. Une signature collective pour un travail d'équipe, une signature nominative pour le chef de chantier, la patte des pouvoirs publics, mais surtout ce signe distinctif qui n'échappera à personne, celui qui plus que le reste signe à lui seul ces 350 m² de béton recouverts de peinture, c'est bien LA signalétique, cette flèche rouge vif, qui ici se loge, là jute en dessous du regard insistant, comme pour souligner encore un peu plus l'importance du message qui passe non seulement par le geste mais  également par ces deux yeux. L'habillage de fer s'est ensuite pudiquement retiré pour laisser apparaitre l'oeuvre dans sa totalité, sans ses hachures métalliques permettant ainsi une lecture globale du pochoir gigantesque.
    Et en ce jour de "vernissage" (l'origine de ce terme devient presque décalé...un vernissage pour 350 m² de peinture ??) la présentation officielle de Chuuttttttttttttt s'est faite dans le calme....mais aussi sous la pluie, un vrai baptême en somme... 

  • Street Art : Derrière les paupières, brille l'arc en ciel...

    Le 15/06/2011 à 20:23Street ArtCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    Deux yeux fermés, des paupières scellées par de longs cils, une bouche avantageuse sur un visage rond, des formes avenantes que le trait vient encore accentuer….un dessin qui offre une parenthèse dans le quotidien urbain avec pour seule signature, deux initiales "JB", coiffées d’un cœur...

    Un marchand de rêve, un marchand de sable, un marchand de poésie, voilà la rencontre que j'ai faite, il y a un moment déjà, subrepticement, innocemment, en coup de vent, trop rarement en fait, dans les rues de Paris. Mais pas n'importe quelles rues, celles où l'expression artistique urbaine trouve naturellement sa place et où l'accueil des autochtones du quartier est favorable à cette intrusion aussi poétique qu'inoffensive. "JB", puisque c'est de lui dont il s'agit, vous emmène en plein de cœur de Paris, en plein cœur de votre journée, dans un petit rêve éveillé, ayant pour acteurs, un chat photographe, une petite fille, un mage, un chat bricoleur, des animaux et des être parfois, non pas difformes mais plutôt hybrides, pas dénués pour autant de cette douceur et de cette sérénité qui caractérisent systématiquement les œuvres de notre doux rêveur…

    Des êtres et des animaux nés d’un imaginaire innocent (?), naïf, où les nuages flirtent avec les étoiles, où les animaux partagent l’espace avec les humains, mais où chacun garde les yeux clos, non pas pour fuir la vie citadine, mais pour mieux vivre ce rêve qui fait finalement toute son existence. Les acteurs d’un song qui ne semblent pas être touchés par les préoccupations du monde urbain.

    Un coeur pour signature donc, mais aussi bien souvent un arc-en-ciel, seul ou presque témoignage de couleur sur ce bout de papier découpé. Mais ces cils longs et veloutés sont aussi en soi déjà une signature, ils évoquent, comme des rayons de soleil, la force intérieure, tout autant le songe….

    On courrait presque après ces petites rencontres de douceur (qui me semblent presque équivalentes à des "free-hugs"), caractérisées par un dessin aux traits simples, aux formes et aux volumes souvent généreux, ponctuées simplement de quelques couleurs, quand la couleur n'est pas uniquement transmise soit par cet arc-en-ciel, soit par le trait rouge vif, se juxtaposant habilement à la blancheur du papier. Un signe distinctif ce rouge ? Peut-être pour faire de ces intrusions fantasques et farfelues des rencontres inévitables, que vient renforcer la taille des collages, elle-même souvent importante.

    Le trait d'un enfant, comme un  dessin qui se serait échappé d'un cahier de classe ou d'un carnet de croquis du mercredi pour aller se balader dans les rues de Paris et élire domicile ici dans une petite rue du Sentier, là dans un coin derrière Beaubourg, ici encore dans ce passage du 11ème...

    Mais le travail de la rue n’est pas vraiment le même que celui de l’atelier…alors que la simplicité est de mise (voire de rigueur) sur les murs extérieurs, sur les cimaises les détails abondent, prouvant s’il en était besoin, combien l’artiste se laisse parfois entrainer par une imagination foisonnante, presque incontrôlable sur le fond comme dans la forme. Il suffit de voir le trait maitrisé et le cerne de chaque élément toujours réalisé avec minutie.

    Dans les dessins les formes s’imbriquent les unes dans les autres, fleurs, animaux, visages se chevauchent pour mieux dialoguer et transmettre à celui qui effleurera d’un regard ces travaux en cherchant à comprendre le pourquoi du comment de ces figures et de ces assemblages l’intensité poétique voulue par leur concepteur.

    Des compositions que d’aucuns qualifieraient d’hétéroclites et d’incompréhensibles mais que ceux dont l’âme insouciante et transparente sauront lire, sans avoir à "décrypter"…

    Dans les toiles ce sont des ambiances douces mais un peu plus sombres qui se dégagent, quand bien même les personnages restent toujours dans cet univers. Indéniablement on sent là l’influence d’un Chagall dans l’utilisation des fondus mais aussi des formes, des volumes et de la mise en scène des personnages. Mais ressortons dans la rue où l’imagination poétique est presque débridée et l'univers des contes enfantins pas très loin.....

    Les acteurs de ce conte urbain nous invitent à faire de nos journées parisiennes non pas cette jungle qu'on se plait parfois à dire qu'elle sale, grise et triste, mais profitons plutôt de ces petites incursions poétiques et fantasque ponctuées des couleurs de l'arc en ciel pour ne voir des murs de notre capitale que des portes entr'ouvertes qu'il suffit de pousser pour accéder aux rêves.... Un art pas si naïf qu'il n'en a l'air et des rencontres bien trop rares à mon goût.

    par Liloulilas - tags : balade, street art, JB
  • Street Art : Le minou anti spleen....

    Le 08/06/2011 à 20:28Street ArtCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    Le chat de la bonne humeur, le chat "ultra bright", le chat d'Alice au pays des merveilles....la liste pourrait sans doute encore s'allonger un peu pour décrire le phénomène à moustache qui se pavane, toutes incisives sorties, sur les murs parisiens est qui sera le sujet principal de ce nouvel article....Je dois dire que si je ne connaissais pas ce félin il y a quelques mois, il a le don depuis que je l'ai croisé à quelques endroits de Paris, de me (re)mettre de bonne humeur et de me faire décrocher un sourire (bon Ok, je le reconnais, je suis aussi plutôt bon public...).

    Alors qui se cache derrière ce sourire exagéré, digne d'un morphing, un brin narquois ? Et bien pour respecter à moitié l'anonymat que notre agitateur culturel urbain souhaite préserver, je ne donnerai que son prénom...(ce qui ne fera guère peser de mystère car depuis 2007 son identité est dévoilée), il s'agit donc d'un certain Thoma...
    Thoma le chat donc...depuis plusieurs années, M. Chat (à ne pas confondre avec le belge "LE CHAT"...) nous affiche un sourire indéfectible, imparable, voire inoxydable, qu'il pleuve qu'il neige ou qu'il vente et anime de sa présence quelques endroits de Paris, apportant un supplément d'âme aux murs et aux quartiers qui les accueillent. Un supplément de poésie, surtout, tout simplement...comme ce chat volant surplombant l'animation de la butte Montmartre, saupoudrant sur le quartier un peu de gaieté...comme si ce chat "du pays des merveilles" (non, non, n'y voyez pas là une invitation ou une incitation à la consommation de produits hallucinogènes...) nous emmenait de l'autre côté du miroir...n'en fait il d'ailleurs pas l'invitation sur ce mur de l'Ecole nationale des Beaux arts qu'il semble bénir affiché dans son cadre ?
    Un M. Chat d'autant plus percutant que le graphisme utilisé pour le mettre en scène est simple et direct : un trait gras mais sûr, qui se voit de loin, des aplats, pas de volume (mais quelques formes, vive les croquettes !), juste une silhouette stylisée, une couleur sable caractéristique... à la Garfield, deux yeux comme des billes... à la Garfield, des oreilles pointues..... à la Garfield, au point de soupçonner notre peintre d'avoir été bercé par les (més)aventures du chat de Jim Davis dans ses jeunes années.
    Une naïveté enfantine toute assumée qui permet à tous les passants de la capitale de retomber enfance le temps d'un instant en croisant cette créature qui ne ferme jamais ni les yeux ni les lèvres mais qui reste en tout temps et en toute circonstance comme un distributeur de bonne humeur... Ce sourire implacable, me semble être comme une signature du rôle premier de l'art, celui de transmettre, du beau (oui, bien sûr c'est subjectif....), d'attirer le regard et accrocher votre oeil puis votre esprit et votre sensibilité.
    Une ascension plutôt fulgurante (ascension au sens figuré bien sûr, même si effectivement l'animal se situe effectivement en haut des façades...) quand on sait que M. Chat (enfin son géniteur) est à peine trentenaire et que lui, le matou, compte tout juste 14 printemps, toutes ses dents et toujours plus de succès....Un succès qui commence en province (Orléans précisément) pour ensuite gagner Paris dans les années 2003-2004, pour enfin aller traîner ses pa-pattes à l'étranger. Car il est très très courtisé ce chat, il traverse les frontières et voyage aux quatre coins du monde, affichant invariablement son sourire étincelant et amenant un peu partout sa gaieté, certes un peu figée mais qui fait toujours son effet.... sans parler des galeries qui l'invitent à afficher son sourire sur leur cimaises (un sourire vendeur, allez savoir....).
    Si le premier objectif de M. Chat est de d'apporter poésie et optimisme sur les murs de la ville, la seconde démarche de Thoma et de poser la question : "Un dessin peut il vivre sans créateur ?" au regard des autres expériences déjà réalisées dans le domaine artistique (les artistes souhaitant garder l’anonymat pour mieux laisser toute la place et la notoriété à leur production, on pense bien sûr aux autres artistes "cachés" comme Banksy, Invader et même Daft Punk dans le domaine de la musique), on peut sans prétention avancer que oui...Un artiste au talent certain laissera vivre pleinement ses oeuvres dans leur contexte, tout en attisant la curiosité sur leur auteur....

  • Street Art : Eyes Wide Shut sur votre "carte postale parisienne"...

    Le 01/06/2011 à 21:16Street ArtCommentaires (2)Ajouter un commentaire

    "Paris est une carte postale qui a donc besoin d'un timbre", c'est par cette constatation "made in street art" déclarée par un nouvel énergumène pris dans la folie douce du collage parisien que j'entame ce nouvel article étiqueté "art urbain".

    Un "opération collage" tout à fait d’actualité puisque notre postier urbain opère ces jours ci, avec pas moins de 50 modèles de "timbres" différents, tirés à quatre  exemplaires et collés dans plusieurs quartiers de Paris. Une série qui suit l’évolution du timbre poste dans l’histoire, on peut donc pré-sentir de nouveaux spécimen à venir...

    "Enjoyamau", puisque tel est le pseudonyme de notre colleur de timbres (oui, il s'agit bien d'affichettes à l'image du timbre français, comme ceux que l’on pouvait trouver à l’époque où l'on payait encore cet impôt en centimes et où il fallait passer un coup de langue sur le dos de l'étiquette aux bords joliment dentelés....) se propose donc de coller le timbre à nos "cartes postales parisiennes".

    Mais trêve de nostalgie épistolière, de quoi s'agit il plus concrètement sur ces timbres géants parisiens, que l'auteur nous vend comme un produit fait pour "raconter une histoire et stimuler l'imagination" (et visiblement l'un ne va pas sans l'autre, loin s'en faut, comme on peut le constater par les images en elles mêmes…) ?

    Et bien, Enjoyamau s'amuse dans cette démarche à jouer avec le papier, l'image subversive, parsemée de taches de couleur aléatoires pour mieux interroger et intriguer (effet assuré) pour agrémenter notre "carte postale  parisienne" d'un timbre personnel.

    J'ai confondu le premier "timbre", croisé rue du roi de Sicile dans le Marais, avec une affiche de pub de bas étage...Que l'auteur ne m'en veuille pas, j'étais loin d'imaginer qu'il s'agissait là de quelque chose de plus réfléchi et de plus abouti qu'une annonce de caniveau. Il faut dire que le contenu m'a autant attirée que laissée dubitative....et preuve en est, je suis revenue sur mes pas pour photographier les quelques centimètres carrés de papier (peut-être que la présence d'un petit "Tristan" sur le trottoir d'en face, immortalisé quelques instants plus tôt y est aussi pour quelque chose), me disant qu'il serait toujours possible de supprimer le cliché s'il ne valait pas la peine de s'attarder sur lui ! Réflexion faite et quelques timbres postes trouvés plus loin, je ne regrette pas cette première photo puisque quelques instantanés plus tard, plusieurs "timbres" se suivaient, emprisonnés dan ma carte mémoire.

    Un drôle de timbre qui serait semble t-il pour notre ami facteur, une danse où se croisent, collet serré, le fantaisiste (voire fantastique) et le subversif. Un tantinet porté sur la débauche, dans une ambiance underground, mais pas dénuée pour autant d'intérêt, cet univers aussi décalé que sulfureux ne laisse en tout cas pas indifférent. Un drôle de mélange où la rigueur des symboles postaux anciens flirtent avec le coquin.

    La série que j’ai croisée intitulée "Horse world", met en scène bien souvent des êtres hybrides, aux têtes d’équidés sur des corps humains. Des apparitions qui semblent presque sorties d’hallucinations, (même si les actions elles ne le sont pour le coup pas). Des têtes animales pour préserver une identité ? Pas forcément puisque tous les timbres ne présentent pas cette particularité. Je pense en tout cas en voyant ces scénettes à d'autres scènes, celle "d’Eyes wide shut" où chacun des acteurs préfère se cacher derrière un masque pour mieux jouir de "l’interdit".....

    Je n'ai pas de références qui me viennent à l'esprit en voyant ces clichés tout droit sorti d'un imaginaire foisonnant, certainement et un brin paillard, assurément, chacun aura en tête ses propres renvois artistiques et culturels.

    Si les taches colorées ne semblent pas avoir de fonction ou de but autre que celle d’apporter un peu de couleur et de gaieté à ces fonds noirs et blancs, moi j'y vois une façon aléatoire et fantaisiste de "masquer", "diluer", d’adoucir et de délayer, un sujet pour rendre celui ci plus intriguant encore car presque illisible. Voiler le licencieux rend ce dernier encore plus attirant…

    Personnellement, j'y vois comme un "voile pudique" jeté sur quelques images que peut être d'aucuns qualifieraient d’amorales tendis que d'autres y verraient de simples mises en scènes décalées. Moi cela me fait tout simplement sourire et me fait plonger avec ces quelques jets d'encre imprimés sur de simples bouts de papier, dans une ambiance unique, qui reste assez inexplicable où le libertaire croise de près l'impudique et où le licencieux prend un léger parfum vicelard. Mais tout ceci restant tout de même assez "soft", il n'y a rien qui me semble pouvoir réellement heurter les bonnes consciences.

    Une impression subversive donc, mais également poétique, fragile, comme le sont un timbre et une carte postale... ces timbres, racoleurs, amusants, sulfureux parfois, viennent apporter la touche finale à ce que nous faisons de notre carte postale parisienne individuelle, c'est à dire notre cadre de vie quotidien, le texte que nous y joignons étant ce que nous faisons de nos vies, les petites phrases comme les grandes envolées.....

    Enjoyamau vient donc signer, à sa façon, les quelques lignes de nos journées, ou de nos nuits parisiennes, que ce soient celles enracinées dans la capitale pour les parisiens, ou que ce soient celles des visiteurs qui passent pour aller vers un ailleurs..... 

    En attendant que j'agrandisse ma "collection de timbres", voici un aperçu du travail d'Enjoyamau....

  • Street Art : L'ombre noire de FKDL sur les murs....et la vie reprend forme

    Le 25/05/2011 à 21:07Street ArtCommentaires (1)Ajouter un commentaire

    Aujourd'hui, je résumerai mon billet par quatre lettres : FKDL. Non il ne s'agira pas ici de l'apologie d'un front de libération quelconque ou d'un gang urbain...mais simplement de silhouettes noires et de collages. Ces caractères étant simplement la signature "monogrammée" ou plutôt (dé)contractée, de sieur FrancK DuvaL, membre du cercle artistique urbain "Lézarts de la Bièvre", aux côtés, de Miss Tic, Capt'ain Nemo, Jérôme Mesnager, ou encore de la flèche rouge de Jef Aérosol déjà évoqués précédemment et dont les oeuvres se chevauchent parfois joyeusement sur les murs parisiens.

    Comme ses comparses, son style est unique, là encore l'artiste se détache du lot, appuie sa singularité, sa spécificité tout en se fondant sans aucune anicroche sur le vaste support que lui offrent les murs de la capitale......Alors à quoi cela ressemble t il ?
    Voici par ces quelques photographies l'essentiel du travail de FKDL, ce qui vous permettra ensuite de reconnaître sans méprise ici au détour d'une rue, là dans l'angle d'un mur oublié les ombres de l'artiste.
    Car il s'agit d'ombres en effet, non pas celles qui vous suivent ou vous devancent sur les trottoirs en plein soleil, non celles là sont bien à la verticale, posées sur les murs telles des apparitions ... De taille presque humaine, elles entament devant vos yeux une danse bien particulière, car le mouvement est de mise, même si ces belles restent (malheureusement) statiques, elle semblent évoluer à la vue de tous, ou du moins aux yeux de ceux qui ont un coeur qui sait voir....
    Ces personnages suggèrent un danseur, un yogi, ou encore un contorsionniste, qui apparaîtrait soudainement comme en ombre chinoise sur les murs de Paris. Les positions témoignent en effet totalement d'un goût prononcé pour le mouvement. A genoux, comme en prière, les bras levés, la tête penchée, ou bien debout, en position inversée parfois, les membres disproportionnés s'étirent souvent à n'en plus finir pour laisser bien souvent le passant interloqué devant cette silhouette noires aux bras et aux jambes qui semblent faits de caoutchouc. L'androgynie est parfois de mise.

    Mais ces personnages ne sont pas les seules créations de l'artiste, ces derniers temps il a souvent paré les murs, ayant réussi à retenir un peu de sa sensibilité, de figures plus abouties, plus recherchée plus sophistiquées, se découpant nettement sur un fond de couleur vive"Miss coco, Darling Chérie, Madame Chouchou, Mme Quicampoix"....tels sont les noms des apparitions féminines furtives car éphémères (la légèreté et la versatilité du matériau ne pouvant en être autrement), que l'on peut croiser ici ou là. Vives, mutines, un brin coquines, presque aguichantes à certains endroits ces silhouettes noires animent de leurs gestes et de leur posture notre environnement quotidien.
    Ces corps découpés ne sont pas sans m'évoquer les profils de papier noir très prisés au XVIIIème siècle. Plus proche de nous, je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec les corps blancs de Mesnager : anonymes, en mouvement chez le compagnon de rue, ici les corps sont noirs, parfois habillés, mais comme chez l'autre "Lézart", une certaine dualité transpire des oeuvres mais aussi certainement un sentiment d'apaisement et de sérénité.
    Outre cette découpe noire sur les murs, la seconde caractéristique de FKDL réside dans le médium utilisé. Il semblerait d'ailleurs qu'il soit le seul, ou néanmoins l'un des premiers à utiliser. C'est avec des chutes de vieux journaux assemblées avec du scotch (ce qui lui a d'ailleurs valu le terme de précurseur du "scotch art"), que ces personnages prennent vie.
    Sur ces corps en mouvement, l'artiste joue avec les clichés et les instantanés de nos vies figurant à travers des mots, des lignes et des photos découpés dans des journaux, LA vie. Il semble ainsi à travers ces corps élastiques "reconstitués" comme jouer avec nos existences, leur donnant ainsi, un second souffle, un second mouvement, une seconde vie. Anonymes puisque sans visage, ces "réincarnations" lui permettent de réinventer des vies à travers nos vies, réinventer des histoires à partir de nos histoires. A travers des bribes, des titres des déclarations, il réécrit la vie, à travers des instantanés il fixe une nouvelle image. Un moyen de faire perdurer la mémoire et le souvenir, anonyme comme collective...

  • Quand Paris vous épie...

    Le 18/05/2011 à 20:41Street ArtCommentaires (0)Ajouter un commentaire

    Quand Paris vous épie....ce titre me parait particulièrement approprié pour ce nouvel article estampillé Street art.....car c'est tout de même bien de street art dont il sera question ce soir.

    Quand on évoque Paris et plus précisément l'urbanisme parisien on ne peut "passer à côté" des symboliques plaques bleues et vertes qui ornent autant qu'indiquent le nom des rues ... Et en ce moment avec un petit oeil observateur on peut encore moins passer à côté de certaines...dans plusieurs quartiers, plutôt passants je dirais... J'ai donc remarqué à plusieurs reprises et dans des arrondissements différents, une petite et légère "anomalie", que je pourrai également qualifier de bien légère et de bien intrigante (mais dans le domaine du street art et par extrapolation dans le domaine artistique nous sommes bien facilement et bien souvent intrigués. C'est d'ailleurs l'un des objets et l'un des rôles de l'art, mais là n'est pas non plus la question, je m'égare et je me disperse....).
    Pour revenir donc à ces plaques (dont je serais sans doute amenée à reparler une prochaine fois, par le biais d'un autre angle et à travers une autre lorgnette), certaines d'entre elles, aussi bien dans des rues touristiques, fréquentées et symboliques de la capitale (des coins où il fleure bon la bohème et une ambiance particulière, dans des endroits où le street art est largement présent), que dans des rues plus anonymes, plus délaissées, sont tout simplement affublées d'un sticker (d'où l'idée qu'il s'agit là d'une expression artistique et non d'une démarche commerciale, publicitaire ou encore politique) et ayant pour acteurs deux yeux, deux mirettes qui vous regardent du haut de ce piédestal mural. 
    De tous âges, de tout genre, ces regards semblent comme vous épier, vous suivre et comme ils se font très discrets, ils voient beaucoup, sans être vraiment vus.....
    Plusieurs choses m'intriguent à travers ces yeux presque inquisiteurs : quelle est la démarche artistique (si c'en est une) ? Ces yeux correspondent ils à des regards célèbres ou bien des s'agit il de regards anonymes ? Sont ils posés sur des plaques choisies de façon réfléchies ou bien est ce du au hasard ? Enfin, s'agit il de personnes sorties de nulle part ou des personnages bien réels ?
    Aucun élément sur cette expression artistique n'ayant été trouvé sur le sujet, je ne peux que m'appuyer sur ma sensibilité pour essayer de comprendre le pourquoi du comment de ces pupilles braqués sur notre petite vie citadine. Ces collages inattendus qui se différencient des autres croisés par ailleurs bien souvent dans ces même rues, me rappellent en tout cas tout ce que deux yeux peuvent transmettre, évoquer, représenter, symboliser. Ces expressions qui diffèrent bien sûr en fonction de l'âge, du sexe, de l'histoire de leurs auteurs témoignent de l'histoire de chacun, de leur état d'esprit et peut être aussi de leur profil psychologique. Mais je doute que ces petites remarques correspondent à la démarche de celui ou celle qui s'amuse à personnaliser nos mythiques plaques parisiennes....
    En tout cas, voilà encore un petit témoignage d'un Paris poétique, artistique, créatif, intriguant, amusant, tout en restant discret et mesuré. Et puis comme toujours avec le street art, guère de traces de son auteur et du sens de l'initiative de ce dernier. En dépit de pouvoir répondre à mes interrogations, en voyant ces yeux se poser sur les passants je me dis que finalement ils représentent un peu les yeux de Paris, c'est à dire de ceux qui font Paris, les parisiens.

  • Street Art : C'est l'histoire d'un mec qui aimait les sardines...

    Le 11/05/2011 à 21:53Street ArtCommentaires (1)Ajouter un commentaire

    Des pt'its garçons, des animaux, sortis tout droit d'un cahier d'écolier, et puis cette signature systématique, décalée et saugrenue de Sardine Animal (oui la sardine est bien un animal....rien de neuf sous le soleil....), qui se cache derrière ce clupeidae ? Et bien un collectif (je présume), qui s'en donne à coeur joie comme les autres « colleurs du Marais » précédemment cités (THTF, Tristan des Limbes, "le Chevalier de Coeur", Octave, ou encore les "gouttes d'humeur"....) et dont je vais tenter de présenter et de décrypter (si tenté qu’on puisse le faire) le délirium artistico-urbain…

    Ce billet a d'ailleurs connu une certaine gestation, l'oeuvre dudit poisson me semblant prolifique, voire complexe et comme je ne voulais pas me "planter" (enfin, cette déclaration n'est néanmoins pas une assurance contre le "plantage" en lui même...u_u), et bien j'ai pris le temps de croiser au hasard d’un passage dans telle rue, devant telle façade (parfois dans un coin que je connais bien...) et de réfléchir à la façon d'évoquer ces dessins naïfs, mais néanmoins expressifs, vecteurs d'une sensibilité aussi inattendue que singulière. Cette dernière s’exprimant comme à travers les pages d’un cahier d’écolier qui se serait transposé sur les murs de Paris.

    Sardine Animal me semble comme avoir enfin assouvi le fantasme de tous les enfants dont l’espace d’un cahier ne suffit plus pour exprimer leur imagination et leur poésie...

    Je ne vais m'attarder ici que sur le cas de ce mioche rencontré sur les murs de la capitale, trouvé en bonne compagnie puisque pour la plupart, à côté, ou pour le moins à proximité, des personnages fétiches des comparses et compagnons de jeux de leur auteur, Tristan et "le Chevalier de coeur". Un assemblage artistique assorti qui doit d'ailleurs refléter une réelle complicité "dans la vie"... comme dirait l'autre. Toutefois, il semblerait que le petiot soit accompagné dans les carnets de croquis de son géniteur, de grosses bêtes comme des yétis et plus trivialement des pièces de viande écorchées....mais ces phénomènes là ne me semblent pas être exhibés sur les murs de Paris....

    Mais penchons nous donc un peu sur le gamin en question...car il s'agit la plupart du temps de ce garçonnet dont les yeux en amandes et la coupe de cheveux sont aussi significatifs que le costume impeccable du Chevalier de Coeur ou que le crane rasé et le coeur (sacré) de Tristan des Limbes.

    Le trait simple, parfois maladroit propre aux dessins enfantins, le gosse fait "artistiquement parlant" bien son âge.... une tête bien ronde chapeautée d'une coiffure "au bol" qu'on a tous plus ou moins connu, des joues systématiquement soulignées d'un "maquillage" original....(qui m'évoque d'ailleurs plus des scarifications), auquel viennent s'ajouter tatouages et autres ornements corporels... un regard peu expressif, parfois atone dans certains dessins, il n'en a pas moins des états d'âme et s’exprime à travers, lettres, mots (parfois retranscrits à l'envers), parfois même par des pleurs....un curieux mélange des âges car toutes ses pensées et ses expressions ne sont pas que du domaine enfantin, puisque certaines semblant être dictées par un raisonnement d’adulte.

    Graphiquement parlant, Sardine ne me semble pas travailler seul(e) mais plutôt en binôme : je ne vais pas aller jusqu'à dire qu'il s’agit d'un banc de poisson, mais en tout cas, c'est probablement un travail à plusieurs mains, les graphismes étant suffisamment différents pour ne pas être le fruit d'un seul crayon..... Mais peut être me trompes je !

    Pas de verlan mais un goût évident pour l'inversion du sens de lecture....dans la forme certes, mais quid du fond ? je ne sais pas... Et cet enfant souvent presqu'à poil ne pourra sans doute pas me répondre....tout occupé qu'il est déjà avec ses propres états d’âmes et quelques questions existentielles....

    Assis, à genoux, debout, parfois replié sur lui-même tel un foetus, les "sardines" (comme j'aime apeller ces marmots) sont en pt'ite tenue ou vêtus d'un Marcel rayé, une dent en guise de pendentif (quand ce n'est pas une tête de mort qui également trouve toute sa place sur la page blanche de la Sardine...) et des tatouages ça et là, des membres aussi extensibles que flexibles. Des détails qui témoignent d'une expression artistique baignant dans le second degré, un contexte enfantin pour des idées et des émotions qui n'en sont peut être pas vraiment....il suffit de voir certains détails affluer pour comprendre qu'on est au delà du "pan -pan, tue-tue"... (ou alors c’est moi qui fait des suppositions à l’emporte-pièce…)

    Pour ce qui est de la parole, le gamin n'est pas tout à fait muet en effet...de quelques mots à des réflexions plus profondes, on passe d'un esprit puéril à un questionnement abouti. Quand il n'est pas accompagné par les mots, ce sont les animaux qui meublent la scène : chat, chien (comme cette Leïka dans sa "bulle" qui me plait bien, et dont la présence est presque incongrue en plein Paris), mais aussi insectes, sont partie prenante. Le monde animal est omniprésent, que ce soit avec les bestioles qui tiennent parfois compagnie aux garçons, comme avec les yétis, les canards, les chats les chiens qui prennent place sur la page du cahier d'écolier, parfois "humanisés" avec des bras ou des jambes, des vêtements, tels des hybrides tout droit sortis d’un conte (merveilleux, ou de science fiction). Dans tous les cas, c’est un voyage fait et vu par les yeux d’un enfant qui nous est partagé….

    Et puis, s’ajoutent le symbole de l'ancre marine, et celui du bateau en papier, qui permettent de rester dans le champ lexical du monde maritime...en effet, l'ancre est comme un logo : en tatouage comme ailleurs, cet élément semble être récurent.

    Mais "Sardine Animal", ce n'est pas que ce petiot, non c’est également des publications, des jouets, des diatribes en long en large et en travers, à qui mieux mieux tant qu'elles peuvent être subversives, décalées, surréalistes, dignes parfois des cadavres exquis chers à Prévert et Breton. Seule une visite sur le site foisonnant (et un brin éparpillé peut être), peut rendre compte de l'ensemble des réalisations et du travail artistique de "l’animal"…où l'on on peut y voir effectivement des "collections curieuses et réfractaires" comme elles sont définies par leur(s) auteur(s)...."nettement hors du coup", sans doute, mais qui pour autant s'apprécient...

    Sardine Animal, en dépit de ne pouvoir hanter les fonds marins, m’apparaît en tout cas être un grand gamin sillonnant plutôt les rues de Paris qui, peut-être par nostalgie des croquis griffonnés dans le coin d’une page, ou par frustration de n’avoir jamais pu faire ce genre de petit délit enfantin, se défoule sur une autre page, beaucoup plus grande celle là et d'une toute autre envergure, presque vertigineuse et certainement plus grisante : l’immensité  de la page parisienne à savoir les murs même de la capitale….

     

  • Street Art : "Catwalk" ou partie de cache-cache avec le chat parisien

    Le 04/05/2011 à 20:34Street ArtCommentaires (4)Ajouter un commentaire

    J'ai rencontré "Catwalk" (la balade du chat (?) pour les anti-anglicismes...) à la fin de l'été dernier près de l'hôtel de ville dans les quelques marches qui se cachent derrière la mairie, sur la place St Gervais. C'est cette tâche rose dans l'univers gris du béton et du pavé qui m'a attirée. Le regard malicieux (enfin, ce qu'il en reste....) que j'ai croisé en m’approchant de ces quelques centimètres carrés colorés m'a amusé, et j'ai photographié l'animal sans imaginer qu'il apparaîtrait dans un billet quelques mois plus tard. Et puis malgré des heures de promenade dans les rues de Paris, je n'ai plus vu ni museau ni moustaches pendant plusieurs mois, à croire que les chats sur porcelaine avaient déserté la capitale ... Plus probablement j'ai du passé près d'eux sans les voir, toute attachée à scruter d'autres expressions "made in street art" et autres collages qui avaient entre temps éveillé ma curiosité ....

    Pourtant l'autre jour dans les dédales du jardin du forum des halles (enfin ce qu'il en reste puisque les travaux pharaoniques de réaménagement ont commencé), non loin de la grande coupole de la bourse du commerce, c'est un carreau bleu et jaune qui m'a tapé dans l'oeil....Dans une pose acrobatique et zieutant vers la droite, l'animal avait comme la première fois un oeil mutin.....j'avais retrouvé le minou de l'hôtel de ville...
    Le dernier phénomène en date que j'ai croisé est caché dans un recoin de la rue des Hospitalières St Gervais aux côtés d'autre figures bien connu de mon bestiaire parisien (notamment avec un chat de Jef Aerosol, des papillons et des tigres de Mosko et Associés...). Il était là, tapi dans un angle, non loin d'un mur couvert de vigne vierge, presque réticent, ou pour le moins sur la défensive, donnant presque l'impression de "tirer la tronche" et se réfugiant dans l'étroitesse de ce carré blanc...
    "Catwalk" se distingue des autres chats que l'on peut croiser dans les univers imagés des contes (avec le chat du Cheshire croisé par Alice au pays des merveilles ou bien du Chat botté....) des dessins animés (les aristochats) mais aussi des représentations artistiques urbaines (il semble être en  effet l'animal de prédilection de nos artistes citadins), que j'ai souvent croisé en pochoir, en tag, stylisé ou plus recherché....il semblerait en tout cas que le minou ait la cote dans la capitale...il faut dire qu'il reste un animal urbain s’adaptant à la vie en ville (dixit les chats de gouttière...). 
    Vecteur inattendu, ces carreaux de céramique peints de couleurs vives sont comme des petit bijoux luisants et colorés appliqués sur les murs, tels une broche sur le vêtement d'un quartier... Une expression artistique qui reflète bien la physionomie et la personnalité du chat : deux yeux, trois poils de moustache, deux oreilles pointues et le bout d'une queue...il n'en faut pas plus pour évoquer cet animal indépendant, solitaire, fantaisiste, facétieux, discret, drôle, notre ami ayant à chaque fois un coté comique et malicieux. Mais il faut bien le chercher car il se cache préférant la tranquillité des endroits inattendus. 
    Des couleurs vives pour qu'on finisse par le remarquer, du jaune, du rose, du bleu, du jaune pour égayer le faciès d'un chat, esquissé par un trait ayant un net penchant pour l'arrondi, un trait glissant sur la surface lisse de l'émail blanc qui nous prouve encore qu'avec un peu de doigté et de personnalité un simple trait peut tout figurer et transmettre l'essentiel d'une idée d'une émotion d'un sentiment. Avec un regard qui va de la malice à la bougonnerie ce matou semble s'amuser des allées et venues des parisiens et regarde de son petit coin coloré la vie si tumultueuse et animé de la capitale...

  • Street Art : des nouvelles des "gouttes d'humeurs"...

    Le 27/04/2011 à 21:59Street ArtCommentaires (2)Ajouter un commentaire

    Elles sont coquettes, affables, bougonnes, apathiques, nonchalantes .... On pourrait continuer ainsi longtemps la litanie des adjectifs pouvant qualifier ces "gouttes d'humeur" déjà évoquées il y a deux mois environ dans un premier billet... A l'époque j'étais tombée nez à nez (si l'on peut dire), sur ces étranges faciès en forme de goutte d'eau, rue du Faubourg St Denis. Depuis, ces visages réalisés d'un simple collage était alors nouveaux dans mon registre "Street art" car jamais croisés dans mes précédentes pérégrinations parisiennes....Mais depuis, Filochard et Ribouldingue (comme j'avais appelé les deux premiers comparses) ont été rejoints dans mes albums numériques par d'autres visages traduisant à chaque fois une expression différente, moulés sur un même et unique modèle de la goutte d'eau.

    Alors que certains s'amusent à inventer des mondes parallèles où les êtres humains ne sont plus vraiment tout à fait hommes, où les animaux sont tombés dans la marmite de l'imaginaire et de la fantasmagorie, les "gouttes d'humeurs" reflètent au tout à chacun justement en toute simplicité, les expressions pas forcément avantageuses, mais authentiques, surtout celles que nous donnons à notre insu.

    Avec une chevelure plaquée, coiffée, disciplinée, toujours d'un noir de jais, évoquant aussi bien les tignasses au brou de noix comme celle gominées à la ....gomina.....autant de coquetterie pour ces hommes (en effet jamais de faciès féminins, je pense subitement par association d'idée à un néo Village people...oui vous savez YMCA....) aux âges et de style différents, mais aussi des barbes, des boucs, des mèches des franges qui laissent à penser que ces bonshommes, au delà des apparence semblent justement prendre soin de leur apparence. Une bonne dose d'humour, d'ironie et peut être aussi de dérision se lisent à travers ces quelques traits noirs, qui révèlent toujours des visages sans grande beauté ni distinction mais farouchement singulier.

    Ces lignes un peu épaisses, traduisent des traits quasi grossiers, proches de la caricature.....ces visages en forme de goutte qui n'ont rien de viril m'évoquent presque ce qu'avait réalisé Daumier dans ses sculptures d'hommes politiques, révélant le spectacle de la comédie humaine. Si nous ne sommes pas tout à fait sur la même échelle, le rapprochement me semble toutefois intéressant car d'une façon ou d'une autre, c'est ici aussi une approche amusante, voire moqueuse, du genre humain. Dans toutes ses caractéristiques, qui se traduisent par un froncement de sourcil, le tombé de lèvres, la forme des  yeux. Ces "gouttes d'humeurs", ce sont aussi souvent des nez épatés, des lèvres épaisses. Mais toute l'expression se concentre dans le regard, preuve que tout passe par les yeux, reflet de l'âme, il n'en faut pas plus pour exprimer un sentiment, une humeur, un ressenti, une émotion....ces gouttes, toujours de la même forme de la même taille traduisent à chaque fois une expression différente. Un exercice stylistique propre au portrait.

     On notera la récurrente opposition entre la couleur du visage et la couleur du mur/support, ainsi que le sens du collage, un peu penché parfois, deux éléments qui participent également pleinement au ressenti final.

    Alors, caricatures, avatars ? (il semblerait que ce soit la mode !), pourquoi pas, en tout cas, des visages étranges qui amusent et intriguent (le but de la démarche doit probablement être atteint)...

    On les trouve dans tous les quartiers de Paris, mais essentiellement là où les "colleurs" s'en donnent à coeur joie : Marais, butte Montmartre, ces quartiers de Paris où l'art s'exprime en toute liberté, où les murs se font accueillants, et où les passants peuvent se rendre réceptifs à ces démarches artistiques, aussi fantaisistes que personnelles, aussi vivantes qu'amusantes. Un fatras de papiers collés bien différents les uns des autres finalement mais qui semblent faire bon ménage pour faire vivre à certains murs délaissé et souvent trop ignorés, une jolie vie de bohème...

    Si mes fichiers photographiques s’épaississent de semaines ne semaines, mon enquête pour en savoir un peu plus sur le pourquoi du comment de ces apparitions et de son (ou ses) auteurs n’avancent guère.....ainsi plane et persiste le mystère...

  • Street Art : un lapin blanc bien parisien...

    Le 20/04/2011 à 21:27Street ArtCommentaires (1)Ajouter un commentaire

    J'ai rencontré, il y a quelques semaines déjà, un curieux personnage qui figue désormais dans mon bestiaire parisien et dans mon anthologie de collages street art... je l'ai croisé une première fois rue du Pélican (1er ardt), non loin d'Octave et de THTF, puis une seconde fois sur la devanture d'un café faisant l'angle de la rue d'Argout et de la rue Montmartre (2nd ardt), et enfin rue Vivienne (2nd ardt) .

    Que dire sur ce lapin blanc qui fait directement référence au monde merveilleux d'Alice et du conte de Lewis Caroll ? Avec son gilet, sa redingote et son emblèmatique et inévitable montre à gousset, on l'entend presque dire, nous fixant de son petit oeil perçant, "je suis en retard, j'ai rendez vous quelque part" ...."ah j'arriverai trop tard"....Il court il court donc ce lapin....on ne sait où mais certainement pas dans un large trou, près d'une haie, là où Alice le voit filer dans les pages du conte....non ici à Paris, il courra sans doute sur les pavés, le bitume, les clous...et plus probablement encore sur certains murs...

    Avec toute son élégance, ce lapin blanc m'évoque la fébrilité parfois bien caractéristique de Paris et me rappelle l'histoire d'un touriste japonais qui avait relaté son passage dans la capitale : voyant certains voyageurs courir dans les couloirs du métro, il imaginait tout simplement qu'il y avait un accident ou un incendie....
    Un collage qui nous rappelle la valeur du temps, l'importance de prendre le temps, pour soi mais aussi pour ses proches....et faire le tri entre les choses prioritaires et celles que l'on rend prioritaires mais sans qu'elles le soient réellement.
    Reste à savoir si ce lapin qui court après le temps sera suivit sur les murs de Paris par d'autres personnages du pays des merveilles.

  • Street Art : Au coeur de Paris, se cache mon Chevalier de coeur...

    Le 13/04/2011 à 21:38Street ArtCommentaires (2)Ajouter un commentaire

      "Le chevalier de coeur", c'est une enseigne de la petite rue Cadet que je connais bien, mais c'est également ainsi que je nomme désormais celui qui signe ses oeuvres d'un petit coeur rouge... judicieusement placé là même où bat notre coeur.

    Oui, j'ai enfin trouvé mon Chevalier de coeur...il faut dire que pendant plusieurs mois, certaines de mes photos sont restées anonymes et, manquant d'informations, je ne pouvais ni les identifier ni les inclure dans un billet. J'ai rencontré "le Chevalier de coeur" dans les escaliers de la butte Montmartre à la fin de l'été dernier, ces petits personnages illustrant parfois une pensée m'ont spontanément  intriguée. Le côté naïf du graphisme, juxtaposé à la philosophie des quelques mots alignés les uns à la suite des autres ont attiré mon appareil photo. Mais sans signature, sans éléments précis, ces clichés ne pouvaient que rester à l'état de figuration dans mes tiroirs (numériques), sans pouvoir être exploités....
    En fait, c'est grâce à Tristan et à la joyeuse bande des "colleurs du Marais" (c'est ainsi que j'appelle désormais ceux qui sévissent à coups de collages sur les murs des premiers arrondissements), que j'ai fini par trouver qui était derrière ces êtres toujours vêtus de noirs, systématiquement (ou presque) de profil, vivant dans un univers, une nouvelle fois particulier bien souvent habité par un bestiaire extraordinaire. Un monde où l'onirisme et la fantasmagorie planent, où les formes ne sont plus toujours des formes mais simplement un trait vagabondant au gré de l'imagination de son auteur... Oui, car si la forme est définie, la main semble parfois aller plus loin que le cerveau ne le lui a demandé....ce qui donne aussi toute la magie et la poésie à un dessin fait d'un trait allant et venant sur une page blanche au gré de l'inspiration et de la vie...
    Avec sa coiffure toujours impeccable et ses petits costumes comme il faut, notre chevalier semble tout droit sorti d'un univers où le conformisme a autant d'importance que la fantaisie, d'ailleurs j’aimerais bien savoir parfois ce qui se passe dans la tête de notre chevalier au regard fixe, imperturbable dans toutes les situations (même les plus dangereuses...un nouveau James Bond ?), parfois acteur de scènes digne d'un conte moyen-âgeux, mais appartenant toujours au monde des rêves....
    Un univers à part donc, bien personnel, qui m’évoque l'art déco tant les références décoratives très stylisées y sont récurrentes à travers les entrelacs, les arabesques, les fleurs qui ne sont pas sans évoquer également à des formes psychédéliques.... Comme en filigrane, le Chevalier semble ausi être inspiré par les estampes japonaises (à travers les aplats et les formes impeccablement cernées), mais encore par le profil égyptien à l'oeil représenté comme de face, hiératique et imperturbable, sans expression, sans émotion, animé par la seule existence ce petit coeur rouge, un véritable signe distinctif. Toutefois, ni émotion ni sentiment ne se dégagent de ces êtres au regard fixe et au sourire inexistant, aux lèvres fermées et figées. Aucune expression particulière ne transpire de ces personnages. Si les visages semblent étrangers à toute expression, les corps eux ne le sont pas, toujours ou presque, en mouvement, portés par des membres aussi flexibles que des tubes de caoutchouc...
    Des personnages à la tête sur-dimensionnée, qui, s'ils semblent être du genre masculin ont un net penchant pour l’androgynie, évoluant dans un monde poétique marqué par une double dualité : en opposition permanente, avec le noir et le blanc, mais aussi dans les attitudes des êtres, parfois en position d'affrontement. Les personnages sont bien souvent (pour ne pas dire presque toujours) représentés de profil, présentant invariablement leur côté gauche, peut être y a t il une signification, mais que je ne pourrai donner néanmoins pour le moment...
    S'ils gardent les lèvres fermées, le chevalier a tout de même droit à la parole, ne serait ce qu'à travers ses pensées souvent exprimées soit par des bulles, soit par des légendes qui viennent se placer, en titre, en dessous de chacun des dessins. D'une écriture quasi écolière on peut ainsi lire des pensées aussi existentielles que sybillines, un sens de lecture propre à notre Chevalier mais qui laisse aussi à chacun sa propre interprétation.....
    Et puis, notre héros n'est pas tout seul sur sa planète...dans la plupart des différentes scénettes il est en proie, comme en compagnie, d'un étrange bestiaire qui m'évoque celui du Moyen Age ou de la Renaissance, où l’imaginaire prend le pas sur le réel....un monde ailleurs..... Des bestioles, le plus souvent des cervidés, sorties dont ne sait où, mais d'un endroit où le fantasque règne joyeusement (peut-être tout simplement dans l'esprit de l'artiste...). Hommes et animaux cohabitent ainsi dans une sphère presque intime, et lorsqu'ils ne sont pas en opposition, ils se fondent l'un dans l'autre pour mieux interroger le regard du spectateur. Un règne animal qui se fait ami comme ennemi, au gré des humeurs et des envies et qui permet toutes les fantaisies graphiques à notre Chevalier (l'artiste, pas le héros...).
    Ah oui, il me faut aussi vous parler de coeur, élément bien sûr existentiel, au sens propre, mais qui nous mène aussi au coeur de ce billet, au sens figuré...Ce pt'it coeur, celui qui nous donne la vie...et l'envie....Ce pt'it coeur sans qui rien n'existe, ni respiration, si désir, ni amour. Ce pt'it coeur, s'il n'est pas toujours peint de rouge est toujours présent, ou presque, comme une signature. Je ne pourrai utiliser le terme de monogramme qui n'est pas totalement approprié ici, mais par défaut, celui de "logo" (que j'apprécie moins) mais qui serait presque plus adéquat. Mais au fait, pourquoi ce sigle, cette estampille sur chacun de ces dessins ?
    Ce coeur plaqué sur des êtres qui ne semblent pas dénués de vie tant ils sont dans l'action et parfois dans la réflexion, mais semblent bien dénués de sentiments ou tout simplement d'état d'âme, derrière ces traits figés...Derrière cette façade justement qu'y a t-il ? 
    Un coeur ce n'est pas qu'un souffle de vie, mais aussi et surtout une âme....alors sans nécessairement avancer des suppositions et des supputations dignes du "Café du Street art" et m'étendre inutilement, je préfère laisser à chacun sa libre interprétation et remercie "le Chevalier de Coeur" de me donner le plaisir de découvrir de nouveaux dessins à certains coins de rue, à l'angle des murs du coeur de Paris, des murs de mon Paris de coeur...

  • Street Art : Octave du Marais...

    Le 06/04/2011 à 20:46Street ArtCommentaires (5)Ajouter un commentaire

    "Par un samedi ensoleillé,
    Je suis allée me promener,
    Dans le quartier du Marais.

    Un pt'it monsieur, j'y ai rencontré,
    Mais que déjà je connaissais,
    Pour l'avoir vu dans d'autres rues,
    Juste au dessus des pavés.
    Ce personnage m'a intriguée,
    Il était en effet simplement composé,
    D'une tête posée sur deux pieds.
    Une moustache et des sourcils épais,
    Un binocle sur le nez,
    Avec une démarche peu assurée,
    Il semble déambuler, 
    De rues en rues il est accompagné,
    D'autres lascars, 
    D'autres larrons en foire,
    THTF, Tristan, fred...et peut être d'autre à venir,
    Une joyeuse bande de street art collectif"...
    Ces quelques vers écrits sur le tard, sur le coin d'un buvard (bon, là il faut vraiment arrêter la rime...), pour faire connaitre des drôles de collages rencontrés non loin des "animaux de compagnie" de THTF. Comme ses comparses, il est réalisé à coups de crayon sur du papier blanc plaqué sur le mur...Il traine ses guêtres dans les rues du 3ème et du 4ème arrdondissement, néanmoins, je l'ai rencontré pour la première fois rue du Pélican... non loin du Ministère de la Culture. Le plus souvent vêtu de noir et de blanc, il trône également en habits de fête colorés dans la rue de la Bretonnerie....
    Aperçu il y a peu ce nouvel énergumène du street art semble un peu à côté de ses pompes...pourtant il a l'air de les avoir aux pieds...mais derrière ses verres épais sa moustache et ses gros sourcils, il semble sorti de nulle part, mi homme mi objet....dans un espace indéfini, sans identité exceptée celle rendue par sa signature systématique "Octave" (lui conférant définitivement ainsi un petit air décalé et quelque peu désuet....). J'aurais du mal à analyser le pourquoi du comment de l'existence de cet ovni, et peut-être n'y a t-il d'ailleurs pas d’explication à donner... Mais sa présence suscite quelques questions : pourquoi cette boule (de poils ?) sur deux jambes aux genoux cagneux ? Sans bras, un drôle d'animal presque sans queue ni tête....
    Qu'à t il en tête justement, excepté ces formes géométriques qui l'accompagnent pafois (dans ses pensées) ? Il semble évoluer dans un univers à part, mais dans quel but ? Seul Octave pourrait répondre à mes questions !

  • Street Art : Tristan ou les limbes parisiennes...

    Le 30/03/2011 à 20:35Street ArtCommentaires (1)Ajouter un commentaire

    Je ne sais pas si comme moi vous aimez vous laisser guider par le hasard d'une rencontre avec les murs de la capitale, si comme moi vous êtes dans l'attente de la surprise de découvrir dans un recoin, ou dans un passage délaissé par la foule, à un endroit où on ne le cherche pas, à un instant où on ne l'attend pas, ce qui vous étonnera ; si vous êtes comme moi, parfois dans la surprise d'une apparition inattendue au détour d'un angle de mur, dans une rue désertée, parfois oubliée par l'animation de la ville....J'aime aller au gré de l'intuition là où peut-être d'autres aussi ont choisi de passer pour laisser un peu de leur sensibilité artistique et de leur poésie..... C'est dans ce contexte et dans cet esprit que j'ai fait la rencontre de "Tristan des Limbes"....

    Cette nouvelle intrusion (oh ma fois encore assez discrète mais qui pourrait bien s'amplifier sur les murs de Paris), m'a donc permis de croiser un certain Tristan......
    Tristan....cherches tu Iseult ? Cette apparition au multiples visage dont le pseudonyme à consonance moyen-âge renvoie presque à une autre époque et nous entraîne dans un univers tout particulier m'évoquant presque un autre patronyme : Le "cri intérieur" qui trouve sa genèse chez celui de Munch..."Tristan des Limbes" (comme on peut le lire sur chacun des collage, comme une signature à part entière), c'est donc l'histoire d'un type, qui a l'air plutôt torturé, souvent en pt'ite tenue... J'ai croisé Tristan pour la première fois sur un tuyau de gouttière, puis à la lisière d'un angle de mur dans une impasse du 3ème arrondissement, peu après aux côtés des la singulière animalerie siglée "THTF", non loin de St Eustache et hier encore à l'angle d'une rue du Sentier.
    "Tristan des Limbes" c'est l'expression de l’interrogation existentielle, de l’introspection, de l'auto-analyse, de la chirurgie interne des corps, des coeurs et des âmes....au sens propre comme au sens figuré. Tiens d'ailleurs, Tristan pourquoi Tristan ? cette question semble déjà faire écho à l'interrogation qui transpire de ces oeuvres au trait fin et élégant rappelant parfois celui d'Otto Dix (les compositions et les expressions de visages s'en rapprochant effectivement) évoquant également quelque peu celui de Foujita, dans certaines réalisations. Une référence qui se rapproche, comme pour l'oeuvre du maître japonais d'ailleurs, des gravures et des dessins de la fin du Moyen Age et de la Renaissance.

    Le thème de l'identité est récurrent à travers le masque, le visage, le portrait, miroir de l'être, de son individualité, de son conscient mais aussi de son inconscient. Il se dégage de ces (auto ?)portraits l’expression de la recherche du "moi" profond, celui qui s'enracine dans les entrailles (si bien décortiquées parfois), sans doute aussi du sens de notre existence, et notamment, celle de ce coeur qui apparaît dans bien des représentations comme une composante essentielle de certaines mises en scène. L'expression de certains faciès nous interroge et nous emmène presque aux confins de la déraison voire de la folie...en tout cas de l'interrogation sur soi... La recherche intérieure, dans tout ce qu'elle a de plus profond, indéfinissable et peut être par là même de l'inateignable... dans un contexte et dans un cadre proche de l'iconique.
    Etres en recherche donc, dans la souffrance aussi parfois, êtres dans l'inconnu de l'existence, situés dans un espace temps indéfini, où le surréalisme prend le dessus,  cette vie qui questionne le personnage jouant le rôle principal nous rappelle combien elle reste fragile....
    Fragile comme le support utilisé pour l'exprimer d'ailleurs : le collage, la rendant comme beaucoup d'autres oeuvres du street art, éphémère, versatile, à la merci des aléas de la météo comme de l'accueil du public, plus ou moins averti et plus ou moins  respectueux.
    Pochoirs, collages, mais pas seulement, Tristan s’exprime aussi en trois dimensions à travers des objets confectionnés à la couture et à sculptures.
    Tristan vit donc dans les limbes des rues parisiennes, ces endroits oubliés, délaissés, dédaignés...il serait d'ailleurs assez intéressant de connaitre le sens l’utilisation de ce terme, qui fait référence à la religion catholique et plus précisément aux portes de l'enfer.....en tout cas, ces figures étranges m'ont donné envie de partager ces quelques vers de Tristan Mandragore...où comme dans les limbes de Tristan, l'étrange plane...
    Et pour en voir un peu plus le diaporamas "sticking et autres collages", ainsi que le site de Tristan...

    Lire la suite ...

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